Funkadelic - America Eats Its Young

Mardi 7 Décembre 2004

Westbound
1972


Funkadelic - America Eats Its Young
Le double album. Nombreux sont ceux qui s’y sont frottés, et nombreux sont ceux qui se sont ramassés, faute de maturité ou de talent (et n’est pas Frank Zappa qui veut). Souvent long et fourre-tout, le double album comporte souvent des titres qui auraient pu (des fois même auraient dû) rester dans les cartons sans que l’auditeur s’en trouve frustré. Funkadelic se confronte donc au genre (mais tout est réuni sur un seul cd). America Eats Its Young vaut quand même le détour parce que :

1/ Il marque le début d’un nouveau cycle pour le groupe. C’en est fini du crew underground qui joue dans son garage et qui bricole ses petits albums ! La grosse artillerie est de sortie avec 4 batteurs, 4 guitaristes, 3 bassistes ! L’ensemble sonne donc beaucoup plus massif mais aussi beaucoup plus produit et, par conséquent, perd un peu de ce petit grain sale et live.

2/ Parmi tous les nouveaux arrivants dans l’aventure, deux sont en provenance directe de chez James Brown : Catfish Collins le guitariste et son dingo de frère qui va s’imposer comme une des références de la basse funk (je ne dis pas LA référence, sinon ça exclus Larry Graham…) et symboliser avec Clinton le P. dans toute sa démesure : Williams Collins a.k.a. Bootsy . Quand on sait l’influence que le monsieur aura sur le P. et sur le funk en général, ça méritait d’être souligné.

3/ Des nouveautés font leur apparition dans tous les sens. On trouve maintenant des riffs de cuivres bien sentis et aussi des cordes (qui parfois sonnent parfois vraiment mielleuses, comme sur We Hurt Too ), et quand les 2 se rencontrent et se mêlent au clavinet funk de Bernie sur A Joyfull Process ça fait vraiment très mal !! Encore plus surprenant, arrivent dans l’arène des voix féminines qui font que l’on n’a désormais plus affaire à un groupe 100 % testostérone. Et quand elles se greffent à un solo de guitare qui déchire tout sur un Call My Baby Pussycat lifté (déjà présent sur le mortel Osmium ), cuivré et enfumé, on sait que Funkadelic ne renie pas son passé et ses racines. Bien au contraire, celles-ci sont agrémentés de nouvelles influences, de nouvelles sonorités, de nouvelles vibes…Bref, un foisonnement de styles qui confère à ce double album une richesse incroyable ne demandant qu’à être dégrossie pour n’en tirer pour la suite que l’essentiel.

Profitant de l’influence moindre d’ Eddie Hazel , alors en délicatesse avec les substances pas bonnes pour la santé (et donc légèrement mis de côté par Clinton), Bernie Worrell prend un place de choix comme arrangeur-compositeur-interprète et enfonce à grands coups de masse le clou sur lequel il tapait depuis deux albums : entre piano, clavecin, clavinet et synthétiseurs, ses claviers deviennent indispensables et font de lui un des architectes mais aussi une pièce maîtresse du son Funkadelic qui avec cet album charnière sort de sa tanière blues-rock.


Muzul

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