Pulp Fusion II : Return To the Tough Side

Samedi 1 Septembre 2007

Harmless
1998


http://wegofunk.nuxit.net/articles/trad_pfusion2.htm


Traduction par Funkyfeet



N.B : Cette traduction ne prétend pas à une transcription parfaite et mot à mot du livret inclus dans la compilation. Certaines tournure ont été modifiées, dans le but de représenter l’idée du texte dans un français « habituel », car certaines expressions américaines n’évoqueraient rien traduites au mot à mot. De plus, ne connaissant l’anglais que sous un certain aspect « académique » et littéraire, je n’ai pas toujours réussi à trouver une signification aux tournures inhabituelles.
Veuillez donc excuser, par avance, les éventuelles traductions imprécises ou manquantes (les phrases non traduites sont repérées par un [ ] ). Néanmoins, je pense que l’essentiel, telles les informations capitales sur la carrière des artistes, ont été correctement transcrites. Voilà, tout est dit, alors bonne lecture et keep da Funk alive !.. funkyfeet

Le groove contre lequel ils ne peuvent rien. Le funk indétrônable. Les « breaks » qui ont fait brûler tes chaussures. [ ] Et n’oublions pas la basse, qui a provoqué le plus inquiétant problème d’incontinence que ton médecin ait examiné l’année dernière. Ton « Powerkey » est-il au max ? Il est de retour, et plus mauvais que la pire des soirées d’anniversaire d’un mac de Harlem en 76 : c’est le Pulp fusion !

Cette fois, l’idée est le Retour à la Brutalité. Cela sous entend-il que le Pulp Fusion originel fut, peut on dire, une mouture plus faible, un peu trop gentille ? En es tu sûr, John ? Tout ce que l’on veut dire, c’est que cette vibe t’a manqué. Pulp Fusion te l’a apportée. D’autres albums t’ont peut être guidé en des lieux plus doux. Return To The Tough Side te ramène dans le droit chemin.

Tu as besoin de cette violence pour ressentir, par moments, la vie qui coule en toi. Et la voilà, cette violence. Toutes les impros funkyjazz, [ ], tous les rythmes groove auxquels tes hanches ne peuvent résister. Les enceintes de ta caisse vont bientôt sentir passer le souffle, alors balance ton portable dans le canal, et dis à tes potes bavards de la boucler : Pour savourer ces perles, la paix est nécessaire. Ces mélodies vont être la bande son de ta vie dans un futur très proche. Que faire, à part les aimer ?

1/ O’Donnell Levy : Bad Bad Simba
Simba / Groove Merchant / 1973

George Benson est le guitariste jazz que ta grand-mère connaît. Il fut un temps où l’on essaya de faire la même chose avec O’ Donnell Levy. On l’affubla de complets de singe ; on lui mis une cravate autour du cou [ ], mais on ne put tuer le funk en lui. Même pendant sa période la plus tendre, quand il CHANTAIT, il émanait de lui malgré tout. Son œuvre, en particulier celle du début des années 70, avec Groove Merchant, est chargée de pépites de bon groove, qui servent de samples aux mixeurs actuels. La reprise ultra sensuelle par Levy de « People make the world go wrong », des Stylistics, par exemple, fut samplé par le groupe de rap de Mowax, Blackalicious. « Bad bad Simba », de son album de 73, Simba , l’amena à explorer les thèmes africains, en les associant à un groove fluide et des trilles de guitares serrés, dans son style le plus pur. Et si tu n’as pas encore entendu ces rythmiques étranges et semi distantes de cor dans une demi douzaine d’enregistrements depuis lors, n’aie crainte, tu les entendras bientôt. Enfin, oui, ce bref passage déchaîné de batterie est gracieusement offert par Mr Solid, Steve Gadd.


2/ Grover Washington Jr : Knucklehead
Feels So Good / Motown / 1975

La superstar du sax des années 70, Grover Washington Jr, est devenu célèbre par ses versions plus jazzy des mélodies de Marvin Gaye ; ses albums Motown, ainsi que ceux de la filiale de Kudu, CTI, s’arrachaient comme des petits pains dans les années 70, malgré le dédain accordé par certaines critiques aux arrangements orchestraux. Mais les mêmes critiques s’adressaient à Bob James, qui écrivit les charts pour Knucklehead de Washington, inclus ici, et extrait de l’album de 75, Feels so Good. [ ] Des artistes de hip hop, de Tim Dogg à Ksolo (on reconnaît « Knucklehead » dans « Fugitive » ), peut être en fouillant dans la collection de disques de leurs parents, l’ont pillé pour confectionner leurs rythmes. Washington est devenu un saxophoniste de choix pour Roy Ayers, Bob James, Charles Earlands, ainsi que pour les bandes musicales de films si nombreuses qu’il ne pourrait se souvenir de tous.



3/ Gary Bartz : Celestial Blues
Harlem Bush Music - Uhuru / Milestone / 1970

Gary Bartz a usé de ses saxophones alto et ténor pour supporter de nombreuses sessions, et, au fur et à mesure que le jazz absorbait le funk, il était considéré comme un des successeurs les plus probables. Le plus impressionnant fut le respect qu’il obtint des maîtres tels Miles Davis et Art Blakey, après avoir œuvré à leur coté. Pour rajouter à son palmarès, il enregistra au début des années 70, en compagnie du groupe NTU Troop, une poignée d’albums aux influences africaines, dont Harlem Bush Music (1971), duquel nous tirons « Celestial Blues », écrit par le chanteur Andy Bey, qui a [collaboré ?] avec Pharoah Sanders er Duke Pearson. S’il existe un funk pour l’esprit, « Celestial Blues » en fait partie. Après une période où les critiques (mais non les musiciens) le considéraient comme un artiste en mal d’inspiration pour avoir dévié vers le disco, Gary Bartz recouvra son crédit à tel point que, au début des années 90, il comptait de nouveau parmi les saxophonistes les plus reconnus.


4/ Soul Searchers : Blow your whistle
We the people / Sussex / 1972

Après des années de dur labeur, et de troubles que de nombreuses formations funk importantes ont traversés, dont des démêlés avec la justice, Chuck Brown obtint finalement quelque soutien au milieu des années 80, quand le gogo, son qu’il avait expérimenté sur Chocolate City (Washington), devint rapidement à la mode. Le « Bustin" Loose » de Chuck s’éleva au rang d’hymne. Mais C.Brown était déjà un vétéran à cet instant, ayant dirigé les Soul Searchers pendant 15 ans au total. Plusieurs mélodies des années 70 des Soul Searchers (sur Sussex) ont été reprises, parmi elles « Think » et « Ashley"s Roachclip », qui fut pillée par tous, de EMF (« Unbelievable », rien de moins) jusqu’aux Geto Boys avec « Scarface ». Du même album que « Ashley"s Roachclip », Salt Of The Earth (1974),nous t’offrons le groove rageur de « Blow your whistle ». Whistle possee, vous êtes là ? Essayez de les arrêter, pour voir.


5/ Bob James : Nautilus
One / Warner Bros / 1974

Le maestro du clavier Bob James figurait parmi ceux que l’on entendait dans les clubs londoniens du milieu des années 70.[ ] Un des chefs de la scène originelle, James transformait tout ce qu’il touchait en or, et ses premiers albums sur CTI n’ont pas pris une ride. « Nautilus » est un exemple typique. Dernier single de James de ses débuts sur CTI (« One »), « Nautilus » a depuis été repris par de nombreux rythmes, fournissant des tempos à quantité d'artistes, de Erik B & Rakim (« Follow The Leader ») à Onyx (« Throw Ya Gunz »). Une seule écoute suffit pour comprendre la raison de cet engouement. James s’est ensuite largement diversifié, composant des thèmes musicaux pour la télé et le cinéma, « Taxi » , par exemple (NDTraducteur : Probablement sans rapport avec le film de Luc Besson..), et, en définitif, n’a jamais été quelqu’un de facile à retenir, ayant collaboré avec tous, de Quincy Jones à Aretha. Bob aime aussi le golf, et c’est quelqu’un qui conviendra à tous les bunkers du jazz.


6/ Blue Mitchell : Dorado
Graffiti Blues / Mainstream / 1973

Blue Mitchell, d’abord au sein d’une troupe en compagnie des soul brothers Whitey et Red Mitchell, finit par rejoindre, pour une longue période, la formation d’Horace Silver, enregistrant sans relâche pendant les années 50 et 60 pour Blue Note, Riverside et Atlantic. Le morceau considéré ici, « Dorado », date de ses prestations en 1973 sur Mainstream, et est résolument funky, avec un superbe jeu de piano du Crusader Joe Sample. Tu as déjà entendu « Good Humour Man » de Mitchell samplé par les UMC dans « One To Grow On ». Malheureusement, Mitchell n’a jamais pu réclamer de droits d’auteur ou de royalties de ce sample : Il meurt en 1979, et rejoint la liste des jazzmens méconnus par un monde qui, aujourd’hui, saute à la cadence de ses rythmes.


7/ Herbie Hancock : Wiggle Waggle
Fat Albert Rotunda / Warner Bros. / 1969

Le palmarès d'Herbie Hancock est sans borne : Miles Davis ; la musique du film "super hip" du milieu des années 60, "Blow Up", réalisé par Antonioni ; "Watermelon man", au centre d'une pléthore de classiques signés Blue Note ; les Headhunters, ou encore la bombe électro "Rockit". "Wiggle Waggle", de son album Warner de 1971 Fat Albert Rotunda ( Herbie avait composé la musique pour "Hey, it's fat Albert", une série TV de Bill Cosby ), contient un riff similaire à son "Bring Down The Birds" sur l'album Blow up. "Bring Down The Birds" offre d'ailleurs le thème pour former la rythmique de base de "Groove Is In The Heart", par les Deee-Lite. "Wiggle Waggle" n'a tout de même pas connu un tel succès. La reprise la plus connue est celle de King Bee avec "Back By Dope Demand", mais elle s'oriente funk bien plus nettement que son prédécesseur. Et si tu as un jour la chance de pouvoir te procurer "Fat Albert Rotunda", fais le; Tupac l'a certainement fait, on l'entend dans "If My Honey Cells"...


8/ Clarence Wheeler & Enforcers : Right On
Doin' What We Wanna / Atlantic / 1970

L'album des débuts de Clarence Wheeler & Enforcers, Doin' What We Wanna, sur Atlantic en 1970, représente un pur moment funk composé de lignes d'orgues, sur un accompagnement au saxophone. Installé à Chicago, Wheeler, un ténor qui, au fond, n'a jamais obtenu la reconnaissance méritée, a travaillé avec assiduité pour Atlantic, signant avec Brother Jack McDuff, dont le style rappelle étrangement "Right On". L'organiste ici est Sony Burke, qui s'attaque au "Theme From Electric Surfboard" de McDuff autre part dans l'album. Mais "Right On" est le morceau le plus infernal de Wheeler : Si tu ne le connaissais pas, il te dégommera sur place


9/ Ramsey Lewis Trio : Slippin' Into Darkness
Upendo Ni Pamoja / Columbia / 1972

Ramsey Lewis a eu une carrière qui a couvert, comme un de ses innombrables albums sur Chess Records le dit, "de Bach au Blues". Véritable assise du renouveau jazz, grâce à ses nombreuses reprise des hits soul des années 60, Lewis déserte Chess pour CBS dans les années 70, à peu prés en même temps que son batteur pilier, Maurice White, le délaisse pour former le groupe Earth, Wind & Fire. Tirée de son album de 1972 Upendo Ne Panoja ( l'amour c'est ensemble ), sa reprise de "Slippin' Into Darkness", de War, dégage autant de sensualité que ce qu'elle laisse espérer, grâce au Fender Rhodes suave de Ramsey, qui maintient le groove lascif de la première à la dernière note.


10/ Deodato : September 13
Prelude / 1972 / CTI

Tous les musiciens brésiliens de jazz n'ont pas fait de la bossa et de la samba leur domaine de prédilection. Eumir Deodato, natif de Rio, a nettement plus gouverné le monde funky-jazz de la ville. [ ] Comme producteur et arrangeur, il a oeuvré pour de nombreux artistes, de Kool & The Gang à Roberta Flack, mais sa création la plus déterminante était destinée au label de fusion innovateur, CTI. Son album Prelude en 1972, dirigé par les batteries de Billy Cobham, à qui Deodato confia un immense orchestre, révéla un hit sous la forme d'une version funk du thème de Strauss dans "2001, l'odyssée de l'espace" ( NDT : "Le Beau Danube Bleu" ). Mais ce fut "September 13" qui frappa l'attention des clubistes de jazz, et continue d'ailleurs aujourd'hui. Voilà un méchant groove, et si, en l'écoutant, tu ne vois pas d'infinies rues tentaculaires d'une ville malfamée se déroulant devant toi, c'est que, tout simplement, la vie t'a quitté(e).


11/ Mandrill : Fat City Strut
Just outside of town / Polydor records / 1973

Mandrill. Un sacré morceau de groupe originaire de New York, qui reflète la diversité culturelle de la ville, introduisant latin jazz, salsa, ainsi que tout ce qui pouvait bien y contenir, dans leurs bagages. Ils n'ont jamais connu le soutien médiatique mérité, bien que le moindre mixeur connaisse la qualité de leur groove. [ ] En tant que parieur avisé, tu dois déjà connaître "Mango Meat", du même album ( Just out of town ), et à l'origine du classique des Jungle Brothers "Straight Out The Jungle". [ ]


12/ The Salsoul Orchestra : Getaway
Magic Journey / Salsoul / 1977

The Salsoul Orchestra, dirigé par le maître des percussions et de l'ambiance sonore, Vincent Montana Jr, sortit une série d'albums dans les années 70 et début des années 80, aujourd'hui très recherchés. Cet ensemble conséquent ( 65 musiciens ont participé à l'album considéré ici, Magic Journey, en 1977 ), rempli de joueurs travaillant aussi pour le label rival de Philadelphia International, MFSB, était spécialisé dans les sons disco à la mode, mais pouvait aussi connaître ses exubérances jazzy, comme "Getaway"". Montana, un des héros oubliés du groove, a collaboré avec tous les grands, de Keni Burke ( le légendaire "Risin' To The Top" ) à Lolleatta Holloway, et son hit du début des 80's, "Heavy Vibes", reste un des meilleurs moyens de remplir la piste de danse dans les clubs avertis.




Voilà l'essence du Pulp Fusion II. On t'a promis du funk, et tu as eu du funk. On t'a promis du jazz, et tu as eu du jazz. On t'a promis le Tough Side, et tu l'as eu. Maintenant, prépare ton matériel à un passage en boucle, et il ne te reste plus qu'à prier pour que le Pulp Fusion III arrive avant que ta chaîne n'ait rendu l'âme.
Texte par Ian McCann

funkyfeet mars2003

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