Seun Kuti - Lagos (Nigeria)

Lundi 18 Juin 2007

Photo Mickael Jimenez
Photo Mickael Jimenez
Seun Kuti est le dernier fils de Fela Anikulapo Kuti. Il a débuté l’apprentissage du saxophone et du piano à l’âge de huit ans. Il a commencé à jouer sur scène dès l’âge de neuf ans d’abord comme choriste, puis en première partie de son père avec le groupe de Fela..

Fela Anikulapo Kuti était le musicien populaire Nigérian le plus aimé, réputé pour ses chansons critiquant la junte militaire nigériane et les politiciens véreux. Jusqu’à sa mort, il n’a cessé de critiquer la corruption des régimes africains et des multinationales. Fela a créé une nouvelle musique l’ «afro beat» qui a régné sur la scène de la musique populaire à Lagos depuis le début des années 70.
Lorsque le très jeune Seun se produisait au "Shrine" avec "Egypt 80", il soulevait l'enthousiasme du public en interprétant à la limite de la perfection quelques morceaux du répertoire paternel. Pendant des années, il a joué régulièrement sur scène des nuits entières avec ce groupe de vingt musiciens et chanteurs. Ce fut pour lui une pratique très formatrice. Benjamin des Kuti, Seun grandit dans l'ombre d'un père en préretraite davantage disponible et sut mieux que quiconque bénéficier de ses conseils.


Seun Kuti - Lagos (Nigeria)
Lorsque Fela mourut en 1997, Seun avait tout juste quinze ans. Il était prêt à prendre la relève : depuis lors, il dirige Egypt 80 en tant que chanteur, soliste et saxophoniste. Il a relancé ce groupe qui est devenu un des orchestres les plus légendaires d’Afrique. À vingt-trois ans, Seun est quasiment le plus jeune sur scène. La plupart des membres du groupe, incluant sa mère qui est toujours bien présente, a joué avec Fela. Certains d’entre eux ont dorénavant dans les cinquante et soixante ans. Baba Ani, le leader musical du groupe, a dépassé soixante-dix ans. Il joue dans ce groupe depuis plus de quarante ans ! Seun est devenu une star à part entière et est quotidiennement reconnu par ses fans dans les rues de Lagos ; en revanche Egypt 80 est toujours de bien des manières le groupe de son père. Seun est très populaire auprès des "area-boys" (les adolescents des banlieues de Lagos) et de tous les nostalgiques de la grande époque qui voient en lui la réincarnation du "Black President". Seun est aimé par trois générations !

En concert, Seun est davantage qu’un simple remplaçant de son père, bien que la ressemblance physique soit frappante. Seun a les mêmes pommettes hautes, les yeux aussi espiègles, un large sourire et une énergie juvénile qui ne se relâche pas. Sa voix est aussi profonde que Fela, son jeu de saxophone est aussi percutant, bien qu’il apporte son propre son dans ses solos. Tout comme Fela lorsqu’il est sur scène, Seun s’est déjà créé en Afrique la réputation d’un sex-symbol, grâce à un jeu de scène électrisé et totalement maîtrisé. Seun était littéralement né pour jouer, et ne semble pas concerné par les constantes comparaisons avec son père.

Pour Seun, reprendre le flambeau légué par son père, sans chercher à y échapper, ne le trouble pas. « Si je suis dans l’ombre de mon père, cela ne me dérange pas » dit-il « si c’est tout ce que je peux avoir, c’est un très bon héritage. Il était un très grand homme.» Après une pause, il ajoute «que bien sûr, chaque artiste veut avoir sa propre personnalité.» Seun ajoute que son père et lui étaient très proches, et que la mort de Fela, alors qu’il était encore un adolescent, fut un choc très violent. Fela avait eu d’autres enfants avec d’autres femmes, mais il s’intéressait particulièrement à Seun, qui est donc un de ses deux seuls fils à embrasser une carrière musicale. L’afro beat de Fela était un mélange mordant de funk et de jazz additionné dune sensibilité africaine, une réminiscence de James Brown, en moins propre et vaguement perturbant, comme un fruit fermenté. Avec Seun, Egypt 80 est aussi explosif qu’avec Fela, combinant les cuivres, claviers, percussions, guitares et choeurs dans une combinaison sophistiquée, irrésistible, fascinante et envoûtante. Sur un plan purement artistique, Seun est déterminé à apporter une contribution personnelle à l’œuvre de son père.


Même sil reprend des thèmes de Fela dont certains ne furent jamais enregistrés de son vivant, il innove avec ses propres compositions. Il incorpore à l’afro beat des styles de musique différents comme le hip hop (Wyclef Jean ou encore Doctor Dre sont parmi ses musiciens favoris… et il vient même de collaborer avec Mokobé du 113). Seun a aussi créé son propre style de rap qu’il mélange à l’afro beat pour le bonheur des plus jeunes. Mais il ne délaisse pas ses classiques : parfois il a invité des musiciens africains légendaires comme Tony Allen l'ancien batteur d’Afrika 70 (le premier groupe de Fela et co-créateur de l'Afro Beat) ou le saxophoniste Manu Dibango à se joindre au groupe. Bien qu’il soit un saxophoniste talentueux, Seun est diplômé. Il a été à Liverpool ces dernières années afin de parfaire ses connaissances musicales. Depuis, en plus du Nigéria où il se produit régulièrement, il a tourné en Angleterre et en Europe (Suisse, France, Belgique...), mais aussi dans des festivals au Sénégal, en Afrique du Sud, au Ghana et dans toute l'Europe.

Seun désire actualiser le message politique de son père, il espère offrir à ses auditeurs un message différent : «Je veux jouer l’afro beat pour ma génération ; plutôt que de proclamer « levons-nous et combattons», je veux dire «levons-nous et pensons» dit-il. «Ma génération ne pense pas. Cela n’est pas vraiment de notre faute ; la génération de mon père a tout foutu en l’air, et ils ne nous ont pas donné les moyens d’arranger la situation.» Un jour Seun a dit «Je dois jouer les chansons de mon père jusqu’à ce que je sois prêt». Seun joue aujourd'hui ses propres compositions et épice son show de quelques Je dois jouer les chansons de mon père jusqu’à ce que je sois prêt.compositions de Fela. Le nom et la musique de Seun sont déjà un étendard pour une nouvelle génération de Nigérians, dont la plupart sont trop jeunes pour se rappeler son père. Il est toujours accompagné par l’implacable machine à danser, le groupe mythique Egypt 80, toujours dirigé par le joueur de baryton Lekan Animashaun.

L’histoire se répétera-t-elle ? Du côté des ultras de Lagos, cela ne fait l'objet d'aucun doute. On prédit même qu'avec la sortie de son premier album, il mettra tout le monde d'accord dans les toutes prochaines années.


En savoir plus :

LIENS

www.myspace.com/seunkuti
www.fonkadelica.com/afrofunk.html Un dossier complet pour découvrir l'afrobeat chez nos confrère

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