Soul Power, Zaïre 74 !

Lundi 29 Juin 2009

Je ne connaissais pas ce coin, sur les quais du canal de l'Ourcq avec des terrasses, un bateau qui fait même la navette d'un quai à l'autre. Ça doit être super sympa quand il fait beau.
Je dis ça, quand nous y sommes allé, c'était des trombes d'eau qui tombaient. Genre la mousson en Inde ou un truc comme ça.. Je vous épargne mon voyage de Clermont à Paris sous une pluie battante, avec évidement à la clé, un embouteillage qui pointait déjà à 10 km de la porte de la Chapelle.
Eric m'attend en bas de chez lui, quand je me pointe à 19h34, sachant que la séance commence à 20h15.

En route pour le complexe MK2 de Jaurès, place miraculeuse une nouvelle fois, je vais me crever un œil, j'ai trop de chance...

On a carrément le temps de s'en rouler une avant la séance.

Rien que ça, j'avais envie de le filmer : l'affiche des quelques 10 ou 15 films diffusés ici, et le dernier à droite avec le Godfather en photo. Trop haute pour tenter un arrachage, on convient de remettre ça à plus tard...

On entre dans cette salle, au trois quart vide, les sièges du haut sont vacants...Calés, on assiste aux avant-premières de diverses comédie à 2 f 30.

Extinction des feux, silence de 30 secondes.


Le film démarre avec les deals au téléphone, précédé de l'infrastructure des échafaudages qui débarquent à Kinshasa.

Foreman prétend ne pas pouvoir venir, il est blessé à l'œil gauche, les gars dans la pièce assistent médusé à un coup de dernière minute. Ils ne peuvent plus reculer, le festival aura lieu, la scène est prête et tous les gars sur le chantier doivent ensuite suivre une tournée avec les Stones.

J'adore le type qui est le représentant des investisseurs, il a une tronche qui en dit long sur la façon dont il voit les choses: sourires à doses homéopathique, esprit cartésien, on sent de suite pour quoi il est là.

Le premier quart d'heure est donc un hommage à ceux sans qui tout partirait en vrille, des types gardant leur sang froid en toutes circonstances. Vous ne pourrez pas vous retenir d'exploser de rire en assistant en direct à la mine déconfite de certains, quand, à la veille du concert, on les avertit d'une dernière maladresse qui pourrait remettre tout en cause.

Mais nous, spectateurs privilégiés, nous savons que nous assisterons à une messe, rien de viendra plus perturber son bon déroulement ...


Soul Power, Zaïre 74 !
Il doit y avoir des pilotes d'avion qui ont des choses à raconter...

13 heures de vol, avec à son bord, la dream team de l'époque, la Fania All Star, avec la Célia, qui entonne ses chants, suivie de toute la section de percus, même BB King y va de sa guitare sèche. Une liesse énorme déjà, dans l'avion, chacun tape avec ce qu’il a sous la main, un cendrier, une canette. C’est le dé-lire !!

Arrivé à l'aéroport, Don King reçoit ses invités .Ils posent les pieds en terre africaine et on sent bien que c'est plein de signification pour eux.

Interview d'Ali : le choc ! Je n'avais JAMAIS imaginé qu'il fut si lucide. Il parle, enchaîne ses phrases comme il enchaîne les coups avec une assurance infaillible, il est totalement maître de lui. " Je suis l'homme noir le plus fort sur terre !!!" On y croirait presque, tant la maitrise des médias est parfaite chez lui.

Le godfather est lui accueilli tel un messie, on sent une emprise spéciale, quelque chose que lui même a du mal à contenir.

Entre tous ces passages, ces interviews qui précèdent le concert, ce passage où Ali, Bill Withers, Don King et un autre type sont à table est absolument hilarant et en dit beaucoup sur l'obstination d'Ali à faire passer son message de retour aux sources, d'émancipation, de liberté. Mais là ce type lui répond qu'il est libre lui, et que lui aussi Ali, l'est, autant, et que nous tous le sommes aussi ! Brother Bill qui est là dira que lui aussi, il l'est !!


Les Spinners ouvrent le bal.

Ruisselants déjà en entrant, esquissant une chorégraphie venue d'un autre temps, d'une époque où l'on offrait le meilleur de soi même à un public que l'on respectait.

Le film ne diffusera qu'un titre de chaque chanteur ou groupe, c'est ainsi que les prestations alternent rapidement sans s'attarder, entrecoupées de diverses scènes en ville où la rue est une scène constante.

Je ne me bornerais qu'à narrer ce que j'ai retenu parmi la vingtaine de scènes : le passage de Bill Withers est poignant, qui, avec 4 notes, dans un style des plus dépouillé, une voix sincère empli le stade avec envoûtement :" Hope she'll be happier with him "

Le passage des Crusaders est subjuguant, tout simplement... Une maitrise incroyable, Joe Sample est magnétique, Stix Hopper c'est fait greffé un bras, c'est incroyable ! Le groupe au grand complet avec le Wayne Henderson, Larry Carlton, le Wilton , et comment c'est déjà le nom de ce bassiste ? Il est merveilleux, ca groove très très très grave , sur l'échelle de Richter , ça doit cogner à 5,5..

Diverses chorégraphies africaines viennent ponctuer les prestations de groupes africains qui n'ont effectivement rien à apprendre de leurs frères américains sur l'art de danser.

Le passage de la Fania, colorée, festive, (qui était déjà disponible en coffret 4 dvd ), est toujours un régal.

Danny Ray introduit celui que tout le monde attend

James s'empare du micro comme pour le dompter eten dix secondes, déjà deux grands-écarts : Payback !!! Comme jamais je ne l'avais de mes yeux vu ! En salle comme ça ! Ouuuuuuuuwww !!! C'est chaud-chaud-chaud !!!!
Suit un Medley Cold Sweat- Say It Loud réglé comme une montre suisse, hallucinant.

Mais tout ceci est bien trop court... La fin se profile avec le défilé des scripts sur l'écran, avec en fond sonore, une version de" Same Beat " que j'aurai donné cher pour la voir en live...

Après qu'ils nous aient fait poireauté quelques années suite à " When We Where Kings" pour en venir là...Je n'ai plus qu'à espérer que dans deux ans ont assiste à L'INTEGRALITE des prestations, dont celle de James entre autre, qui mérite une diffusion intégrale..

Je vous assure, lorsque vous voyez la fin arriver, il semble que vous ne vous soyez assis que depuis 15 mn, et que tout cela n'était qu’un court extrait, une bande-annonce, comme celle de la séquence du spectateur, vous souvenez-vous ?

Profitez de chaque secondes, allez y tant qu'il en est encore temps, assister à une telle chose en salle, c'est magnifique,

S'il y a ici un lecteur qui a un ami protectionniste à Paris, qu'il me contacte d'urgence, je paie de ma poche pour qu'il mette le son à fond, et les vu-mètres dans le rouge…
Soul Power, Zaïre 74 !



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