Disquaire indépendant depuis 1996 situé au 40, rue des fontaines, 60600 Clermont de l'oise



Quand en 1996 j'ai ouvert ma boutique, j'ai démarré avec un stock minuscule, quelques vinyles, une centaine de cd, et diverses revues..

J’ai plaisir à me souvenir de cette époque ou les plateformes sur le net n’en n’étaient qu’à leurs premiers balbutiements, ou l’on pouvait accueillir des clients qui se déplaçaient pour toucher, sentir, saluer, découvrir.

Je ne peux que regretter amèrement cette période, mais l’apitoiement n’est pas mon fort, et il serait idiot d’en vouloir à la technologie pour excuser l’affaissement considérable du chiffre d’affaire de ces années passées…

J'avais un bac soul en vinyles d'une vingtaine de disques (qui c'est considérablement étoffé depuis..) dans lequel figurait ce live.

Comment vous expliquer, vous faire ressentir la chance que c'est d'avoir fait de son métier la passion débordante que j'ai pour la soul, et d'attendre qu'une personne se profile près de ce bac pour lui faire découvrir ce genre de pièce ?

Je vais tenter de vous l’expliquer, je dis bien tenter, car je ne suis pas sur d'y arriver.. :


Elle entre, je perçois immédiatement si elle souhaite se rendre disponible, si elle consacrerai le temps nécessaire divers signes me le confirme, quelque chose d'impalpable...

Elle s'approche du bac, et passe en revue nonchalamment quelques James Brown, et autres compils , sans s'arrêter sur le disque.

" Vous ne connaissez pas cet album ? , non ? "

C'est ce genre d'instant suspendu, juste avant de commencer à parler du disque que j'apprécie le plus, voir dans les yeux de l'autre comme une sorte de regard approbateur, devinant instinctivement qu'elle va avoir droit au grand jeu

Commenter quelques anecdotes avant tout sur la richesse de la discographie de Frankie Beverly, dire qu'il existe dorénavant quelques bonnes compilations répertoriant ces premiers 45 trs sur le label anglais Goldmine, lui dire qu'il n'existe pas de timbre aussi généreux, de voix aussi limpide que celle de ce chanteur : il vous charme , vous séduit spontanément, et qu'il fallait tout l'enthousiasme d'un publique acquit d'avance pour enregistrer ce live, afin de rendre à ce groupe ce qu'il méritait depuis longtemps...

Une ovation tout simplement, et elle dure tout le long du concert, une célébration, un aboutissement, une merveille de dévouement. Vous sentez une osmose rarement atteinte à ce stade.Ecoutez l’enchainement entre Joy and pain, et Happy Feeling, sentez comme Frankie Beverly prend conscience de la hauteur de la liesse, un public est là, le cœur ouvert, succombant à la tentation d’y croire vraiment cette fois ci…

Dans cette chanson, Happy feeling, il chante ceci « I’ve seen the light, i ' ve watched it shine down on me, i’m gonna spread my wings, i’m gonna tell what do i see «. Tout est dit, il offrira tout ce qu’il pourra car il a été touché par la lumière à laquelle on donnera la couleur que l’on veux, mais il l’a vu, et sont chant s’en fera l’interprète…

Depuis , il existe une réédition en cd, je ne vous la conseille pas, abstenez vous, c’est une hérésie, ils ont retiré l’intro, ou l’on entendait le commentateur introduire le groupe( les détenteurs du double lp savent de quoi je parle ), et toute la partie de « you « ( i got you ! ), pour ne faire démarrer le concert qu’à partir de « changing time « , c’est lamentable, vraiment...

Une hérésie qui sera très largement réparée par la sortie en dvd du concert ou l’on s’aperçoit
Que certaines chansons sont plus longues qu’à l’origine, et qu’elles avaient déjà été amputées de quelques minutes à l’époque sur le vinyle.

Non, maintenant , j’en suis convaincu, rien ne remplacera le plaisir que j’ai encore à encenser un album dans mes murs, car vous voyez immédiatement la magie s’opérer en direct, en posant le disque sur la platine, l’auditeur est conquit immédiatement.

Ce ne seront pas les courts extraits dont on peut parfois disposer qui se substitueront à la ferveur de l’admirateur que je suis, et resterai


La lecture d’une chronique, aussi belle soit elle, ne pourra donner selon moi , qu’un bref aperçu , on pourra s’orienter ensuite vers un achat instantané sur un quelconque site, mais si vous en avez la possibilité , foncez chez votre petit disquaire le plus proche, et commandez le lui, il se fera un plaisir de vous suggérer d’autre disques du même thème.

Et dites lui que c’est moi qui vous envoie, il vous fera certainement une petite réduction.

Les disquaires se font certes de plus en plus rares, mais je suis convaincu qu’ils reviendront en masse.

Chassez le naturel, il revient au galop dit le proverbe !


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J’écrivais ce texte il y a deux ans...Une édition existe depuis avec l’intro en entier !!
Alléluia !!!

Rédigé par Michel Guinand le Samedi 21 Août 2010 à 10:56 | 2 commentaires Notez | 2 commentaires


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