Disquaire indépendant depuis 1996 situé au 40, rue des fontaines, 60600 Clermont de l'oise

La rédaction d’une chronique exige en fait plusieurs choses..

La disponibilité ( ça j’en ai ), la tête dans les nuages ( ça, j’ai aussi ) , l’amour de la musique ( no words ), et diverses conjonctures ( le beau temps, voire le mauvais…) , et l’urgence de plancher, là, tout de suite, sans réfléchir, comme si cette inspiration pouvait à tout moment disparaître, s’évaporer, pour ne plus revenir, ou pas comme ça..

Je sommeillais il y a encore de cela 20 minutes, le reportage sur les plages de Copacabana en était arrivé au trois quart, je l’avais déjà vu il y a une semaine, grâce à un texto de ce trop cher Fred qui avait une nouvelle fois bien pressenti que je n’étais pas sur la bonne chaine…Merci encore à toi amigo…

Mon dieu ces plages, cette insouciance, cette histoire contée magnifiquement par Nocolas Saada, Pierre Barouh, Bebel Gilberto, et Tania Maria…

Je me disais, juste avant de caler le petit oreiller sous la tête, mais quelle chance de buller comme ça, après mon repas, et de revoir ce reportage : Que ma vie est belle…

Je me lève, roule une clope, un petit café, et zou, en voiture pour une nouvelle ouverture, une nouvelle aventure.
Puis, encore bercé par le flot des vagues, je prend cette compilation, il fait trop beau, je vais souder chaque minutes, chèques instant de cette après midi encore, une soudure à l’arc, pour que ça tienne bien, avec les lunettes appropriées, et là, j’enclenche…

Exceptionnel, une fois de plus, magnificences..
Mais que vois-je, là, au bord de la rue de Paris ?, cette grande arcade qui coupe la ville, deux jeunes auto stoppeuses… je m’arrête, les embarque pour les lâcher 500 mètres plus loin. Le feu est rouge, je sors, contourne la voiture, leur ouvre la porte qui est sécurisée (les enfants !) , elle me remercient en souriant..

Je me gare devant ma boutique maintenant, sors le disque de l’auto radio, ouvre mon store, allume les spots, et remet ce même disque…celui là même que je vais vous conter ..

Metti une bossa a cena

Ca fait très longtemps que je voulais vous en parler, mais là, je le sens bien, c’est le moment.

Sorti sur le label Shema dans les années 90, il regorge de perles totalement insoupçonnables, il arrivera sous peu je l’espère chez vous, se calera entre le disque de Juan Gilberto & Stan Getz et un autre de Gal Costa , ne leur fera aucunes ombres, mais quand vous le retirerez du meuble, il y a de fortes chances que les deux autres vous en veulent un peu..

Pourquoi ?? parce qu’il ne s’agit pas là de bossa brésiliennes, mais italiennes. Une compilation absolument divine, ancrée sur la période 68-71, donc quelques années après le raz de marée, le tsunami issu de la secousse sismique de 1964, et qui n’a pas encore cessé de faire ces ravages…


Une émulation sans pareil c’est opérée en Italie dans ces année là, une course effrénée aura habité une grande partie de leurs compositeurs, tous aussi avides de sortir des titres prodigieux, avec pour prétexte l’illustration de ces si nombreux films, de série B souvent, terrain sur lesquels ils sont restés les maitres incontestés encore aujourd’hui, et qui se retrouvent parfois compilés avec le plus grand soin , par des nouveaux labels exhumant ces joyaux à dose homéopathiques.

Ceux qui détiennent quelques uns de ces rares disques sur le label CAM ne me contrediront pas, des 33 tours qui s’arrachent à prix d’or, renfermant des compositions absolument divines.

Ces gars là avaient le touché magique, avaient les orchestres qui fallait, un potentiel extraordinaire…Il devait sortir un film par semaine, j’imagine même que parfois, on pouvait faire appel au scenario le plus insipide, ne serait ce que pour en faire connaître l’illustration sonore.

Vous pouvez ainsi découvrir sur ce disques, les toutes première compositions d’Ennio Morricone, ou de Mr Alessandroni, des musiciens tous aussi remarquables les uns des autres, œuvrant sans répit pour magnifier une période, lui donner les couleurs adéquates, figer chaque instant de cette insouciance, comme s’ils pressentaient que tout basculerai tôt ou tard, et que l’on reviendra bien évidement aux bons souvenirs.

Mettre un pareil disque, c’est voir tout se qui vous entoure d’un bleu indigo, que vous conduisiez une voiture décapotable, ou à la sortie du métro, vous serez habité par ce même miracle, celui de la conjoncture de la préciosité du moment et la parure qu’il exige…

Rédigé par Michel Guinand le Jeudi 2 Septembre 2010 à 16:26 | 3 commentaires Notez | 3 commentaires


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