Le Mange Disquehttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/2024-03-29T08:06:04+01:00Gal Costa - Trem das onze (1973)2012-03-16T18:46:00+01:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Gal-Costa-Trem-das-onze-1973_a128.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/4009601-6081999.jpg2012-03-16T17:20:00+01:00Michel Guinand
Non…je n’irai jamais au brésil ; l’on ne verrait que trop bien dans mes yeux les années passées, perdues à chercher ce qui pourtant me convenait et que je me refusais à admettre..
Je sens le regard des plus belles femmes du monde se poser sur moi comme si elle m’avaient attendu , comme celui des vieillards me donnant cette étreinte définitive
Ce pays est le plus beau des sanglots issus d’une joie de vivre le moment présent, comme une fête élevée au rang d’art majeur le jour, et une mélancolie douce et profonde la nuit..
Je me vois tel cet homme captivé, là, à 1.00 mn , bercé par cette musique envoutante..
Je n’aurai pas vu le Brésil, j’ai sa musique en tête, comme une mélodie consolante
L’authenticité en musique est devenue une chose si rare aujourd’hui que l’on se prend parfois à réécouter ces musiques lointaines, comme ce besoin de rêve qu’elles seules savent si bien renfermer ; elle nous guide vers cet esprit insulaire propre à celles et ceux qui on construit là tout un univers ou se mélangent les couleurs, ou la nonchalance côtoie les cicatrices aussi…
Alain Peters ressemble à cet homme dont on entend le cœur battre au rythme des vagues de son pays, celui qui l’a vu grandir , partir, et revenir…
Tout dans son timbre unique ramène à cette poésie qui caractérise ceux qui reviennent...
Sa musique est empreinte de la plus belle réminiscence, celle qui vous enveloppe de cet âme d’enfant perdue et retrouvée..
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Leon Ware - Leon Ware- 19722012-01-28T12:17:00+01:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Leon-Ware-Leon-Ware-1972_a126.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3737083-5553519.jpg2012-01-28T12:09:00+01:00Michel Guinand
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Chaque pays a sa coutume, son art , ces artistes uniques, ces célébrations identitaires..
Aux premiers sons d’une mélodie, d’une chanson, l’on peut si l’on est attentif et aguerri le situer sur une carte, reconnaître son empreinte.
Vous n’aurez aucuns mal à distinguer ainsi la provenance d’un titre de Jorge Ben, de Célia Cruz, d’ Amalia Rodriguez ou de Léo Férré ; Ils m’apparaissent tels la griffe d’un pays, un cachet immédiatement reconnaissable, certain me semble parfois en être même la cicatrice....
Des artistes qui, comparés à vedettes aux carrières éphémères, évoquent une sensibilité profonde, une distinction éternelle..
Autant peut on convenir qu’il existe des parallèles partout dans le monde lorsqu’il s’agit de variété insipides, je ne connais pas d’équivalence à l’étranger à Charles Aznavour, encore moins à l’immense Fela Kuti en dehors du Niger..
L’on se réfère là à une musique pensée, pénétrante , dont les textes collent à merveille à une mélodie envoutante, indissociable des mots qui l’accompagnent, l’union par excellence…
Des disques semblant être composés dans une osmose incroyable, des œuvres vous transportant si loin qu’il vous tardera d’y revenir souvent, et d’y retrouver à chaque fois les mêmes couleurs, et cette émotion intacte.
Certains des artistes qui me sont chers on composé de tels disques, parfois tardivement dans leur carrière..
IL faudra une dizaine d’album pour qu’un miracle apparaisse pour les Beach boys avec ‘Pet Sounds », tout autant à mes yeux pour James Brown avant de sortir « It’s A New Day », Six pour Steely Dan , et une bonne vingtaine à Stevie Wonder pour que la pierre angulaire apparaisse au grand jour…Synonyme d’une apogée, d’un travail acharné, d’un art peaufiné jusqu’à l’extrême..
Et puis d’autre arrivant dès leur tout premier opus à ce stade de magnificence…
Des œuvres uniques en leur genre, souvent méconnue de tous, délivrant ce message inégalable, et comportant une densité méditative, pesée et concentrée..
Tout dans l’album auquel je pense renferme ces attributs..
IL est si sérieux, si magnétique à mes yeux que je préfère n’en narrer que le parfum, sans vous en dévoiler les ingrédients tant le respect démesuré qu’il m’inspire me force à me taire..
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James Brown - It's A New Day,So Let a Man Come In - Juin 19702012-01-14T14:57:00+01:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/James-Brown-It-s-A-New-DaySo-Let-a-Man-Come-In-Juin-1970_a125.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3660009-5361099.jpg2012-01-14T14:40:00+01:00Michel Guinand
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Nous sommes le 16 juin 1970, il est 10 heures du matin et une queue inhabituelle d’une dizaine de personnes sur le trottoir, à l’entrée de la boutique de Melvin, intrigue Joe qui passe là comme chaque matin…
Ahhh, quel beau spectacle…, voir rentrer et sortir ces gens de tout âges avec ces sourires et ces visages impatients !
Il a du bol Melvin, il a repris la boutique de son oncle il y a 3 ans, et ça lui réussit super bien.
Au début il a eu un peu de mal, y’avait les frères Smith en bas de l’avenue qui sévissaient depuis quatre ans, pis ils ont finit par s’engueuler une bonne fois pour toutes….
Déja ça le faisait pas devant les clients, ils se prenaient la tête ouvertement, et leur clientèle dépérissaient au fur et à mesure des saisons…Ils avaient beau avoir les nouveautés avant tout le monde, l’ambiance n’y était plus, on sentait toujours comme un flottement dans l’air..
Tantôt c’était Jim, le plus vieux des deux qui assurait les matins, tantôt son frangin Brian plus passionné lui, et qui faisait tout le temps écouter les disques, ne rechignait jamais à en sortir de la réserve…Qu’est ce qu’il est devenu Jim…, il l’a aperçu y’a quelques mois , il bossait au supermarché..
Joe gare sa Ford à cinquante mètres et s’approche du « Good Old Store » la boutique de Melvin.
Il reconnait là quelques amis du quartier venu chercher l’Objet …Les saluant, il entre maintenant d’un pas décidé, toisé des yeux de certains qui attendent là depuis presque une heure..
- Je viens juste saluer Melvin ! leur dit-il..
- Faites la queue comme tout le monde ! lui lance cette dame qui ne semble pas apprécier sa familiarité
- Ok ok !, je fais la queue ensuite, je vais juste lui dire bonjour et je reviens, ok ?!
Ce qu’il y a de bien chez Melvin, c’est que quand tu entre, il te dis toujours bonjour avec ce même sourire, c’est un gars toujours disponible, qui ne se laisse jamais dépasser par les événements..Pis y’a toujours du son, du très bon son, t’as jamais envie de partir, t’es vraiment chez toi quoi..
- Salut Melvin !
- Bonjour Joe, ça va ?
- Ouais ça va mec ! , sauf que j’dois retourner dehors faire la queue, sinon j’en connais une qui va me lancer une malédiction mec ! lui répond t- il en riant
- Je ne comprends pas, je n’ai jamais vu ça depuis l’ouverture ! , même pour le Blanc des Beatles en Novembre dernier ! ça n’a rien à voir.. déjà hier à sa sortie j’en ai vendu plus d’une centaine !!
- Carrément content pour toi Melvin.., t’aurais du m’appeler si t’avais besoin d’un coup de main !
- Ca va, je vais m’en sortir, c’est juste que j’ai peur de pas en avoir assez !
- Ok , je sors, tu m’en mets 3 à gauche mon frère, je veux pas rater ça !
La queue c’est agrandie depuis, on compte maintenant plus de vingt personnes attendant calmement en cette belle journée d’été..
Joe se retrouve bon dernier, mais pas pour longtemps ; deux charmantes demoiselles le suivent maintenant
- C’est un grand jour !, s’introduit il comme pour encore mieux célébrer la sortie du disque..
- Nous en avons entendu trois titres hier à la radio, il promet d’être son meilleur album à ce jour
- C’EST le meilleur !! on va danser tout l’été la dessus, il y a tout les styles en plus, quelques chansons tranquilles aussi, mais celui là , il va détrôner tout les autres..
Ce que ne dis pas Joe, c’est qu’en fait il ne l’a pas écouté du tout ! Il aurait très bien pu faire comme elles hier au soir, et écouter l’émission de Gordon comme il le fait pourtant à chaque fois, mais il se réserve cette fois ci l’instant précieux et magique pour plus tard…
Chacun avance sagement, et entre dans la boutique au même rythme, pour enfin tenir dans ces mains le précieux disque convoité…
IL y a cette dame là, d’une soixantaine d’années, qui sort tout juste, el le toisant du regard
…
Pendant que Joe s’occupe à courtiser l’une des clientes à coté de lui, il entend son Melvin à deux mètres du comptoir s’exploser de rire…
Arrivant enfin devant Melvin, il constate qu’il a du mal à se remettre de ce qui vient de se passer, il est de plus en plus hilare, et a vraiment du mal à se contrôler..
- Eh mec, tu m’expliques c’qui s’passe là ?
Tentant de reprendre son souffle..
- Attends, tu vas être plié..
- J’attends depuis un quart d’heure de profiter du truc mec !!
- Tu voies, tout à l’heure dans la queue, tu as aperçu une dame d’une cinquantaine d’année, genre pas très souriante… ?
- Oui j’m’en souviens très bien, c’est elle qui m’a demandé de faire la queue..
- Tu sais pourquoi elle venait ?
- Bah comme tout le monde nan ?
- Non, le disque elle l’a acheté hier à sa sortie, là elle venait pour un problème qu’elle a depuis hier justement avec le diamant de sa platine, il a fondu !!!
- Nan ??????
- Si, mais ça n’a en fait aucuns rapports avec le disque ! , son diamant était archi usé, et devait daté de plusieurs années, je le lui en ai vendu un neuf, mais imagines ! elle achète le disque de James hier, et il lui a fait fondre sa cellule !!, quand je l’écoutais me raconter ce truc, j’ai cru que j’étais dans la quatrième dimension !! ah ah ah ah !!!
- Ah ouais !!!! Mort de rire Melvin !!! aaahh ah ah ah , trop forte celle là !!!!, le son tellement puissant qu’il fait fondre une cellule !!!! c’est prodigieux c’truc là , j’vais le raconter à tout le monde….
- Je te jure que j’ai passé un moment extraordinaire, elle voulait au début que je lui rembourse le disque, qu’il y avait genre un démon dedans ou je ne sais quoi…
- Ouais mec, le funk trop puissant !! seul le Godfather parvient à faire douter les gens comme ça, il a un truc trop puissant !! ah ah ah ah ah ……En attendant, tu veux bien me vendre les miens, pis tant que tu y es mets moi une cellule neuve avec ! aaaah ah ah …allez, combien ch’te dois ?....
Joe arrive chez lui enfin..
Regarde cette pochette..
Enlève le cellophane, et sort le disque de son écrin, puis le pose délicatement sur sa platine, allume son ampli, et mets le volume à 4 !!!
Fellas, things done got too far gone,
We gotta let the girls knows what they gotta do for us !
It’s done got to be a drag man, an man can do nothing no more !!!
It’s really a drag
You gotta do somethin’
Can i tell’em ?
Let me on
La chair de poule sur les bras, mais quelle intro !!! quelle intro !!!! Jamais personne n’a jamais sonné comme ça !!!!!!!!!!!! c’est extraordinaire, pis ces cuivres qui pètent de partout !!!!, la guitare rythmique ! et le batteur , AAAAHHHHHHHH , mais c’est pas possible !!! Joe tape déjà dans ces mains, et pousse maintenant le volume à 7, les bibelots tremblent sur les étagères, il enlève ces chaussures, vire le tapis et c’est le démon du funk en personne qui prend maintenant possession de son corps…
Can i get a witness ?
Yeahhhhh !!!! répond Joe !!
Said i need a witness
Said i need a witness
I I I I NEED A WITNESS !!!!
Joe n’en peu plus, il danse en fermant les yeux, pleure même ! Mais de bonheur !!! Le vrai !!! celui que l’on connais seul face à tant de beauté, d’osmose avec SA musique, l’indéfectible musique, celle qui vous fait sortir les tripes par tout les pores, qui fait ruisseler des goutes de partout, et à qui on donne le meilleur de soi-même, car lui le donne là dans ce disque le meilleur, il ne ment pas , lui !!! et ça s’entend !!!!
Déjà le morceau touche à sa fin…
Quelques secondes de silence qui ressemblent à des retombées radioactives….
Joe a ce regard perdu, fixe son diamant d’un air complice pendant que le disque tourne, et aux premiers sons de la guitare de Jimmy Nolan , il tourne sa tête de gauche à droite, l’air de dire : « mais c’est PAS possible »…là, les pas se font plus lents et travaillés, les bras dessinent des courbes sensuelles découlant d’un hypnotisme sorti d’on ne sais ou..Mais que chacun peut à tout moment trouver en soi, et Joe connait très bien ces sensations, cette libération..
Un titre tout droit sorti des songes …
Mais COMMENT peut-il lire comme ça dans mon esprit ?? , COMMENT peut-il exhausser mes vœux les plus chers ? il y a quelque chose de trop transcendant dans son ton, ce disque surpasse tout ce que j’ai déjà écouté bon sang..
Hey you all look out let a man come in
Igot to have fun, i’m gonna do my thing..
Yeahhhhhhhhhh bro’..do it ! répond Joe
Ca n’est plus un disque, c’est JAMES en personne qui est là, devant lui, le sommant de s’affranchir ..
Right now, right now
Right now, right now
Right now, right now
Right now, hit it !!!
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!! mais c’est QUOI ce break ???????
OUllllllllllalalalaa…ça fait TRES TRES mal ce truc là…Joe pivote sur lui-même, esquisse des pas démentiels, le funk est maintenant chauffé à BLANC !!
Sept minutes plus tard, Joe se retrouve en sueur, il n’a rien vu passé…
Reviens vers sa chaine, reprend la pochette, la regarde, la retourne…
Secouant sa tête de gauche à droite, se disant « Mais comment est ce possible » ?
Quand soudain…
WORLD !
Hein ?
- Bon, je capitule là…se dit il..
La gorge déployé, un homme hurle ici sa vision , l’engagement nécessaire pour que la cause progresse, …
Alors qu’il commençait seulement à rentrer dans le morceau, il perçoit un son venant maintenant de derrière…
En proie à un doute soudain, il sursaute de peur !!!
Oui, il y a bien quelque chose !
S’approchant à nouveau de la chaine, il baisse le volume de 7 à 3..
ON TAMBOURINE à la porte !
Se précipitant, il l’ouvre pour découvrir le voisin qui habite pourtant 2 étages au dessous !
- Ca vous dérangerai de baisser le son là ??? Vous vous croyez OU là ? au night club du coin ?, j’vous préviens que si ça continue comme ça je vais direct chez le proprio ! vous êtes pas malade ? on vous entend dans TOUT l’immeuble :!!!!!
Médusé, Joe prend une mine déconfite, tentant un dialogue..
- Oui, j’ai carrément abusé là, j’vous présente mes excuses, mais vous savez, c’est le dernier James qui passe là, et je ne pouvais vraiment plus rien contrôler !
- James ou pas James, vous allez m’faire le plaisir de l’écouter au casque si ça vous chante, mais c’est insupportable !
- Oui, mais avec le casque..
- Je m’en contre-fous ! j’ai bossé toute la nuit, VOUS COMPRENEZ ???
- Oui oui, vous pouvez redescendre mon frère, j’vais baisser le son
- Je ne suis PAS votre frère ! ça fait déjà 100 fois que j’vous l’dis ! vous commencez à m’énerver vous et votre musique ! Vous foutez RIEN d’la journée, et vous emmerdez tout l’immeuble !
- Ok monsieur…
- Je vous le dit pour la DERNIERE fois, si vous r’mettez ça, alors là..
- ….
IL redescend l’escalier en bougonnant encore, lançant des jurons..
Joe referme la porte derrière lui, se plaque contre elle…
Ce type a vraiment pêté un cable..
C’est le père de Nancy…
Joe s’imagine un instant sa tête s’il apprenait un jour qu’il emmène sa fille danser chaque Vendredi au Star Club…Gloups !!!! …..
Saisis d’effroi à cette pensée, il vacille presque, et se cale dans son fauteuil..
C’est tout juste s’il ne s’était pas aperçu que le disque était arrivé en fin de face..
Celui ci tourne toujours, et émet ce chtok... chtok…
IL remet l’avant dernier titre qu’il n’avait pas eu le temps d’écouter…
Voilà comment maintenant un morceau conservera indéfectiblement ce même parfum !
Une si belle chanson, ternie par l’intrusion de ce voisin en furie…
Des paroles qu’il devrait d’AILLEUR méditer ce gars !
- Allez..J’ai trop hâte d’écouter cette face B…
IL chante sa terre natale en introduction, Georgia…pour lancer une face définitivement soul…
Oui , Joe remarque les titres suivant au verso, et se dit que c’est bien ainsi…d’avoir poussé le volume sur la face A était de circonstance, alors que celle-ci parait plus tranquille..
Les cuivres et les cordes si bien orchestrées, une version plus soul que celle de Ray,..
Bon sang, si tous les chanteurs pouvaient seulement chanter leur terre comme ça…
Silence…
Mais ??
- Ca n’est pas la version que je connais ?? ce dis Joe ?IL reprend à deux fois le verso pour se rendre à l’évidence..
Puis James commence son chant..
Ahhh d’accord !!!!!!!
Ouaw ! super version ! Quel talent , quel bonne idée de reprendre ainsi son propre répertoire !
Joe est détenteur d’une album magnifique, aucuns faux pas depuis le début…
Et maintenant ce ‘Give it up , turn it a loose » !
Dans la même version que celle du 45tr qu’il acheta il y a déjà un an…
Excellente idée de l’avoir inclus sur l’album !, ça tombe super bien, son 45tr reste
Introuvable depuis la dernière party chez Randy ! Enorme ce morceau là..
ET puis maintenant ce titre qu’il avait déjà entendu aussi…mais oû ?????
« If I Rule The World »
Nan…pas en radio …
IL cherche..
Puis se lève subitement, et d’un pas assuré fouille son bac de 45trs…
Je suis SUR que j’lai c’titre là…
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!! le VOILAAAAAAAA !
C’est la face B de I Got The Feeling » !!!!!! un single qui a atterri chez lui mais il sait plus comment…
Et celui-ci à présent « The Man In The Glass »
C’est marrant, il sonne comme le « It’s a man’s world » qui se trouve sur la même face !..
C’est là qu’il se dit un truc…
IL se dirige vers son téléphone..
- Allo ? Fred ?
- Oui ?
- C’est Joe à l’appareil
- Salut Joe , ça roule ?
- Ouai mec, ça roule hyper bien, je suis en plein dans le dernier James !
- T’as vu cette bombe atomique ?
- Tu l’as j’imagine..
- BIEN SUR ! et depuis 15 jours !
- Genre…tu raconte quoi là ?? il n’est sorti qu’hier !
- Tsstss..tu oublie mes antennes…
- Ouai..t’assures toujours toi mon frère !
- Je ne pouvais pas attendre, t’imagine ..- Dis moi Fred, t’as acheté un lp de James si je me souviens bien le mois dernier
- Oui, le Soul On Top !
- Oui, tu sais celui ou il est assi sur l’herbe là..
- Un superbe album, mais si je me souviens bien, t’avais pas trop accroché..
- Bah, j’ai une question à ce sujet, dis moi, les deux titres de la face B du dernier…
Fred le coupe immédiatement..
- C’est dans le même album, et ce sont les deux derniers titres de la face A si tu veux le savoir..
- Je savais qu’t’étais l’homme de la situation mec..
- Ok, !
- Bon, j’vais devoir passer à la caisse je crois..
- UN peu que tu dois ! c’est avec l’orchestre de Oliver Nelson
- Mais il a un sax qui sonne comme celui de James, on croirai le même !
- C’EST le même ! Maceo Parker est le seul musicien de son band à avoir participé à l’album, tu trouves aussi dans cette vingtaine de musicien Ernie Watts, tu sais ce gars dont je te parlais l’autre jour..
- T’es vraiment une bible mec !
- Je te le dis Joe, achète le, tu vas adorer..
- Ok, je savais que je pouvais compter sur toi mec !
- See ya- Bye !
Joe remets la platine en marche pour le dernier titre..
Une dernière chanson à message pour clôturer l’album..
« I’M Not Demanding »
James chante des mots simples sur un air Pop – R’n’B ‘
Don’t Wanna Fight, Just Wanna Do What’s Right…
IL est cinq heure de l’après midi, il fait une chaleur écrasante en ce moi de Juin…
Joe se penche à sa fenêtre, Et repense à cette journée passée..Tout un univers ou la musique est omniprésente, une vie rythmée par ces sons fantastiques…
Bientôt on célébrera l’arrivée d’une nouvelle décennie…
Que va nous faire le Godfather pendant ces années 70 ?, nul ne le sait..
On parle ici et là d’un live qui sortirai à la rentrée, son cinquième album depuis Janvier avec ce live de Marva Witney qu’il possède aussi..
Comment pourrait il tenir à un tel rythme ???, des mauvaises langues lui prédisent une carrière qui ne pourra pas tenir cette cadence…
Moi , Joe, je vous dis qu’il saura vaincre les plus tordus, qu’il ne peut s’arrêter là ! que cet homme n’aura jamais de cesse, qu’il est là pour très longtemps et qu’il marquera de son empreinte l’histoire même de la musique..
Même après les années 2000 !!!!
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Pete Rock & CL.Smooth - Cabaret Sauvage- Paris2011-12-31T12:39:00+01:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Pete-Rock-CL-Smooth-Cabaret-Sauvage-Paris_a124.html2011-12-31T12:34:00+01:00Michel Guinand
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J’avais préparé mon coup…
Pete Rock et Cl Smooth descendaient à Paris au Cabaret Sauvage pour deux dates..
Je pressentais quelque chose, alors que jamais je n’étais allé voir quelconque groupe hip hop sur scene, je ne sais pas…
Karim avait un jour débarqué ici, avec une culture que je ne maitrisais pas, me ramenait des disques aux rythmes improbables, du travail fignolé, des sons inconnus pour la plupart, me briffait rapidement sur Madlib et Madvillain, je lui faisais moi découvrir avec enchantement les illustration sonores de KPM et de Télé Music dont il raffolait..
Un homme calme et passionné, qui cherchait des sons à boucler avec une petite machine sur laquelle il restait des heures …
Nous voilà donc partis un soir afin de découvrir le couple par lequel tout ou presque serait arrivé..
Grosse foule, un public de connaisseurs, et deux hommes maitrisant la scène du Cabaret Sauvage..
Pete Rock concentré derrière ces machines, tel un savant fou illuminé et CL avec une aura incroyable, une sérénité allant à contre sens de ce que j’avais pu m’imaginer.
Des les première minutes, une claque énorme, un public connaissant le moindre refrain, une véritable jubilation devant ce travail d’orfèvre ; Pete Rock passant la face B instrumentale de Makings Of You de Gladys Knight, Cl Smooth la CHANTANT, vous avez bien lu , la CHANTANT !, puis l’alchimiste déstructurant le morceau EN DIRECT pour en restituer quelques secondes plus tard une boucle par-dessus laquelle son compère rappait avec une rare fluidité, j’étais véritablement bleuffé…
Je savais que je vivais là quelque chose d’exceptionnel, quand bien même on ait pu m’entendre à la boutique vociférer contre cette forme de spoliation dans laquelle se complaisent les groupes RN’B en adaptant des samples à des mélodies excecrables et vides, je regardais cet homme décomposer tel le plus grand chef cuisinier de tout les temps, des titres anthologiques …
La magie du direct s’opérait incroyablement, faisant s’effondrer pour la toute première fois un stéréotype ; celui de s’accaparer l’œuvre d’un maitre pour lui redonner une seconde vie avec une insolence maitrisée et très professionnelle…
Le concert se termine sous des ovation des plus nourries..
Chacun amène ici un disque à dédicacer, d’autre le verso de leur ticket, n’importe quoi pourvu qu’il reste une trace, une seule de ce passage mémorable…
Moi je restais tapi dans l’ombre, laissant la cohue se disperser..
Pui, je m’approche lentement de Pete Rock…Lui montre le disque de James, lui tend un stylo correcteur blanc, et lui demande de déposer une dédicace..
Il me regarde avec un sourire énorme, et s’exécute avec enthousiasme !
Je referme le disque, et m’approche de CL Smooth pour lui tendre le second verso du lp à pochette gatefold..
Là, il me toise du regard, et me dit
-Oh ! no man, i really can’t do that !
Là je lui montre ce que son ami à écrit , il prend un air joyeusement consterné, et dépose une seconde dédicace plus sereine …
Yeah mates, i’m gonna stay funky !!
Je dédie cette chronique à Karim
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I love vinyl2012-01-26T10:40:00+01:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/I-love-vinyl_a123.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3405236-4896751.jpg2011-11-03T22:32:00+01:00Michel Guinand
En parler comme du tout dernier produit qu’il resterait à vénérer.
Tenir cette petite boutique depuis tant d’années avec pour seuls compagnons ces milliers d’enregistrements, des séances d’enregistrement magnifiques à conter, à faire ressurgir à la moindre occasion.
Du 78 trs de Fats Waller ou du Duke que l’on peut même faire tourner sans l’aide d’un prise de courant, du 45 trs souple édité par Banania dans les années 70 qui semble sentir le chocolat, du 33 trs édité par le label Trimicron mi 70 contenant une heure sur chaque face par un procédé incroyable, du disque carte postal en carton que je ressors à chaque fois pour faire s’émerveiller les clients qui en ignoraient l’existence, du format 10 pouces sur lequel on enregistrait une dédicace pour un proche dans les studios Ducretet Thomson dans les années 50..
Tout ici est propice à l’immortel, au solide.
Le vinyle est le seul et unique produit renfermant le pouvoir nostalgique vers lequel on fini toujours par s’épancher en se disant qu’on a loupé quelque chose.
Je m’en suis tellement imprégné qu’il m’arrive parfois d’en parler ici dans des termes qui s’apparentent au divin, débordant délicieusement sur son pouvoir olfactif lorsque vous le sortez de la pochette dans laquelle il sommeillait depuis tant d’années, restituant la notion d’espace-temps, vous sommant de vous délecter de l’importance du moment..
Je vous le dis, ne me laissez pas en parler plus longtemps, vous vous inquiéteriez pour moi..
Quelque soient le nombre de tours qu’ils font sur l’axe, ils m’entourent, moi, et je ne me lasserai jamais je crois de me persuader que je m’en suis jouer un de tour ici..
En décidant parfois contre vents et marrées
De m’en faire l’interprète enthousiaste et passionné,
J’en voudrait toujours un peu à ceux qui viennent me chiper mes lps les matins sur les brocs !!
Se sont les MIENS !!!
Nan, en vrai, c’est qu’des conneries, mais lever des disques à 5 h30 pour les prendre en photo 2 ou 3 heures plus tard, ajouter un commentaire sur tel ou telle plateforme, et attendre…
Arrondir ces fins de mois comme ils disent..
Tisser une clientèle, avoir ensuite de bon feedbacks, et œuvrer en secret pour le pire de la musique…
Car s’il est une chose qui caractérise le virtuel, c’est qu’il le reste, précisément..
Aucune nonchalance, aucun trajet vous menant de chez vous à une boutique, rien lié ici au hasard..celui qui pourrai pourtant vous faire découvrir un mec avec lequel vous échangeriez des gouts communs, et faire s’épanouir une culture qui ne demandait que ça…
Sortir du boulot vers 5 h 30, et décider, comme ça de s’octroyer 15 mn à regarder des disques bien rangés, alphabétisés, discuter avec le vendeur qui encaisserai justement le lp de Gun Club « Miami » vendue à une jolie fille, alors que vous tenez dans vos mains le premier lp des Saints.. que vos gouts concordent, et que sans mots dire, vous esquisseriez tout deux un sourire…
Le vinyle comporte une histoire, chaque disque a la sienne, et s’il ne fallait comme certain n’avoir à n’en narrer que sa côte, son rapport à l’argent, il y aurait longtemps que j’aurai cessé de tenir ma boutique.
Elles pullulaient, dans chaque grandes ville vous trouviez un disquaire, un type passionné qui prenait le temps de vous renseigner, vous connaissait très bien parfois même..
Curieux comme je me plait à faire ce parralèle..
Tant qu’il n’y avait que le vinyle sur le marché, il y avait des boutiques nan ?
Le cd débarque mi 80, faisant le bonheur des maisons d’édition, revendant tout d’abord ce que les gens avaient déjà chez eux , c'est-à-dire le double bleu des Beatles, et par la même occasion le double rouge tant qu’on y est ..
L’on ne réédite que ce qui par convention représente un potentiel commercial, donc, précisément ce que chacun détenait chez soit forcement .
Le catalogue classique évidement, offrant sur une même plage une œuvre de Bach sans avoir à retourner une face, sans même toucher autre chose qu’une télécommande, le BOHNEUR ! plus rien à dépoussiérer, plus de saphir ni de courroies à changer, un gain de place flagrant, une durée de vie éternelle ! un vrai miracle pour les mélomanes….
L’on pouvait dès lors vaquer, recevoir chez soit, et faire découvrir sa collection tout en discutant..
Open / close / eject / random / shufle / repeat …
Tant de mots aux consonances impropres
Eject !! : l’on n’éjecte pas un disque..on le prend délicatement, avec une attention toute particulière..
Open ! : je n’ai rien besoin d’ouvrir, hormis le capot de ma platine
Close ! : comment ??, tout se passe donc là ??, à l’intérieur ? prisonnier qu’il est mon disque ?, sans pouvoir respirer ??
L’on a tout simplement ramené les gestes à leur plus simples expression, alors qu’ils étaient les prémisces autrefois à des découvertes improbables, tels des mises en scènes de minutes précieuses …
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Steely Dan - The Royal Scam - 19762011-10-29T12:04:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Steely-Dan-The-Royal-Scam-1976_a122.html2011-10-29T11:57:00+02:00Michel Guinand
https://www.wegofunk.com/lemangedisque/video/
J’ai depuis peu deux clients hyper sympas
Franchement, un ravissement
Si je les connaissais depuis longtemps, je pense que je les appellerai Bouton et Pression, comme les deux poissons de Stallone dans le premier Rocky
L’une d’eux c’est fait offrir une magnifique Thorens par sa femme venue ici en cachette en vue de son prochain anniversaire..
Pendant la petite heure que nous avons passé , elle m’en avait déjà causer quelques mots de ce tandem qu’il fait avec cet ami d’enfance..
- Il peignent ensemble sur une même toile , me dit elle..
- Ah ouai ?
- Oui, ils se completent
Vous avez vu ça déjà vous ?
Moi nan
Faut vraiment qu’il se passe quelque chose de singulier à mon avis, qui va au delà de la confiance même..
C’est aller plus loin dans l’expérience, et déranger quelque chose avant tout selon moi ; quelque chose me dit qu’on aurait comme une tendance à en enfreindre une justement, ça sort de l’ordinaire pour sur !
Bref, elle repart avec la platine..
Ils arrivent donc ensemble il y a une semaine, lui et son pote, et immédiatement le courant passe, mais alors un truc !!
Du beurre..
Je devais me trouver dans un état assez proche de celui d’aujourd’hui, c'est-à-dire peu dormi, avec réveil en fanfare à 9h45 pour ouvrir à 10 h..
Le genre d’état qui aide à l’élocution
Et je ne me souviens plus comment c’est arrivé..
Comment , lorsque j’aperçois le Royal Scam de Steely Dan, j’en viens à formuler mon truc..
En regardant le disque, j’avais déjà toute ma tirade de prète.. que du bonheur..
J’avais toutes les cartes en mains pour l’introduire, restait à ne pas s’emballer, choisir ces mots, les accompagnant du ton adéquat, comparant Donald Fagen et Walter Becker à un tronc à deux têtes , semblable à vous deux lorsque vous vous trouvez dans une même pièce à parler de vos œuvres, à la différence que les deux musiciens savent que pour définir la couleur rouge sur la toile, il leur faut tel ou tel instrumentiste, qu’ils confient systématiquement le relief à tel autre, qu’ils distribuent en fait plusieurs pinceaux à chacun, et qu’ils savent tres bien s’en servir..
Donald dressera une couleur de fond, puis un à un les artistes défileront pour déposer leur touche, sans même comprendre parfois le but recherché..
Le fidèle Walter tient lui ce pinceaux très fin, et y va de sa lestée en peignant discrètement, sans qu’on l’aperçoive presque..
Son alter égo le suit pas à pas, devinant immédiatement quelle suite donner, lit tel dans un livre ouvert..
S’en suivra progressivement diverses expressions pour laisser à la finale chacun des intervenant totalement estomaqués du résultat..
Vous dire que je jubilais est peu dire , sincèrement..,
J’y allait de toute mon ardeur pour introduire le titre que j’affectionne le plus, et lorsque j’en vint à poser le diamant sur le sillon, j’avais la réelle impression d’être le chanceux propriétaire d’une galerie d’art, et de faire visiter ce lieu saint en expliquant le parcours des artistes en question ; leur connivence, leur complicité parfaite…
Le plus beau métier du monde ?,
C’est de profiter de chaque instant pour jouer, et rendre à la musique ce constant hommage pour faire la révérence qu’il se doit d’être faite à un disque, le sublimer, tel un devoir manifeste devant l’œuvre dont s’est nourri mon enthousiasme depuis longtemps, me donnant l’impression étrange à chaque fois d’être le dernier maillon d’une chaine qui liait encore autrefois une œuvre à un mélomane..
Prévenus qu’ont auraient été de son extravagance, nous jubilions de le voir débarquer en ce 15 Septembre 1974..
Rien que de l’entendre clamer au travers des murs préfabriqués du Lycée, c’était à se demander qui des élèves ou du prof était le plus agité..
Oui, c’est ainsi que je l’imagine
Personne, non, personne d’autre à sa place ne serait parvenu à faire s’intéresser toute une classe aux merveilles de la poésie, du ver, du geste.
Je plains les autres élèves qui auront eux hérité de Mme Magniez, de son timbre morne, sa démarche endormie, reléguant Rabelais au stade d’un écrivain aussi excitant qu’un présentateur de jeux débile sur TF1, tentant de pénétrer le personnage par la petite porte des devoirs aussi chiants qu’une grille de loto, des explications de texte n’amenant qu’à une perception assommante, une présence en classe des plus analgésique…
Oui, je les plains !
Car au regard de ce que nous nous apprêtions à découvrir, je ne peux qu’entrevoir la malchance de ne pas avoir eu le bonheur d’assister à ces cours..
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Hier au théâtre, j’ai eu comme un songe..
Non, pas une révélation vous dis-je, un songe..
Je le regardais accompagner ces gestes aux vers de La Fontaine , et me le suis imaginer ainsi..
Me le représentais assis là, sur le coin du bureau, captant l’attention de chacun de nous , doué d’un enthousiasme démesuré et communicatif, prêtant une attention toute particulière à ceux qui semble se confondre avec les murs du fond, pensant qu’ils avaient choisis là un rang leur garantissant la paix..
Non..Bien au contraire..
Il prenait, je semble m’en souvenir, un plaisir malin à s’asseoir à leurs cotés, leurs demandant quel est leur chanteur préféré, ou leur demandant ce qu’ils pensent de Bernard Pivot..
Une véritable jubilation, de quoi s’émerveiller de chaque instant
Tellement redynamisés que les cours suivant nous paraissaient insignifiants…
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C’est ce songe là que je faisais hier, il m’a traversé l’esprit un très court instant, lorsque je le regardais rentrer au plus profond de lui-même, et dessinant des vagues de sa main droite en récitant La Fontaine comme pour vous emmener sur une longueur d’onde dont lui seul connaitrait la mélodie..
Il caressait les mots, les adulait, leur donnait une puissance inimaginable en haussant d’un ton, puis redescendait ..
Je me souviens un jour avoir entendu cette phrase magnifique de la bouche de Jordi Savall :
« Il existe une légende qui prétend qu’il y a bien longtemps de cela, la musique et la parole ne faisait qu’un…Tout n’était que majesté…puis une jour, la parole aurait menti à la musique, et qu’il s’en serait suivi une douloureuse séparation, scindant deux mondes qui étaient pourtant fait l’un pour l’autre..La musique s’en serait allé, fuyant les artifices, et laissant la parole se galvauder là ou elle semblait mieux se complaire » …
Je rêve d’une époque ou ces deux mondes encore unis avaient pour interprètes les plus beaux vers écris mêlés à une musicalité sans failles …
Je dédie ces quelques lignes à un professeur que je n’ai points eu en classe de 6 ème..
J’ai des tonnes de trucs à ranger comme à chaque fois en revenant d’expo, c’est un bins sans nom..
Y’a Anthony qu’est là, tentant de se frayer un chemin pour accéder au bac Hip hop..
Alors que je devrai donc m’atteler à remettre mes étiquettes, classer, et surtout lourder définitivement ces cartons de bouquins qui obstruent les couloirs déjà minces, bah nan…
C’est plus fort que moi, j’vais vous les faire découvir..
Sous un soleil radieux j’expose donc sur Amiens ce we dernier..
Vers les 11 h du mat, deux types débarquent à mon stand, l’un jeune, cheveux très courts, l’autre la petite cinquantaine poivre et sel ayant trouvé visiblement en la personne du plus jeune une sorte d’ éducation musicale à aiguiser..
Ils s’arrentent devant mon bac « Punk-Noisy »..
Le plus âgé passe rapidement en revue les quelques disques, lève le premier New York Dolls, et le repose..
J’entâme une conversation,
- Bonjours, je peux vous renseigner ?
Phrase qui amène 9 fois sur 10 la même réponse.. : « Non merci » pour enclencher immédiatement en fait curieusement sur un aveux
- Vous auriez des singles de Johnny Thunder ?
- Non, je ne pense pas, je vérifierai au magasin, mais je n’crois pas…
Sachant que j’ai là en face de moi un mec qui voue un passion dévorante pour le groupe Newyorkais, je lui pose diverses questions… : Johansen tient-il toutes les lead vocals sur les disques ? Que pense t il du dernier que les critiques ont plus ou moins descendu ..
Je luis sort cette anecdote à laquelle il rit, faisant référence à un commentaire disant que le dernier New York Dolls était le meilleur album des Stones depuis longtemps !!
Oui, il a tout , les Sylvain Sylvain, Des bootlegs en pagaille, mais il lui manque toujours ces quelques singles du Thunder qui restent introuvables..
Je lui demande ce qu’il a gratté, le voyant porter un sac contenant un disque.., il me le sort, et je regarde cette pochette, le disque est scellé, il sort tout juste de la Malle à Disque..
Il l’a commandé récemment, et vas aller de ce pas direct chez lui s’en mettre plein les oreilles..
Le cover présente un groupe de trois blancs et un black..
- Ca ressemble à quoi ?
- C’est du Rythm and Blues !
- Quoi , un truc à la Bellrays ? Un garage rock à la Dirtbonds ?
- Nan, ch’te dis, c’est du Rythm and Blues, ..Les gars on fait la première partie des shows de Bon Jovi me dit il .
- Hein ??, de Bon Jovi ?? mais ..
- Oui, bon, t’as raison, on s’demande pourquoi !, mais c’est pour te dire ! ils ont également fait d’autre premières parties de groupes renommés, ils déchirent tout..
- Carrément ?
- Ouai, j’ai commandé tout leurs singles, j’en ai même commandé plusieurs du même, c’est un groupe qui va monter grave !
- S’il n’était pas scellé, je l’aurai bien mis sur ma plateine là !!
IL n’a pas l’air de vouloir y réagir, se garde le moment en solo pour lui seul, pensez donc….
Je reste très curieux en lui posant des tas d’question..
- Bon, tu rentre tout à l’heure chez toi, et tu vas regarder sur youtube, il y a quelques vidéo, tu verra…
On se quittent, le plus jeune insiste même pour que je note le nom du groupe, des fois que..
- Non, ça ira, t’inquiète, c’est enregistré !
Voilà, il est 11h 35, j’ai pas bougé d’mon clavier, il me reste maintenant 20 mn pour ranger..
Je pense que je vais remettre ça à cette après midi finalement, c’est toujours comme ça...la soif de faire connaître, combinée à celle d’écrire prend systématiquement le pas sur la conscience professionnelle.. et c’est comme ça depuis des mois,.. Maintenant, vous savez pourquoi il règne ici un bordel sans nom !
Je découvre ce disque quasiment en même temps que vous en fait.. À peine avais-je tout à l’heure écouté les premières secondes du clip qu’ il me fallait vous raconter cette petite histoire, je rentre à cette seconde dans le vif du sujet en l’écoutant !
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The Temptations - You Make Your Own Heaven And Hell Right Here On Earth - 19702011-09-29T11:24:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/The-Temptations-You-Make-Your-Own-Heaven-And-Hell-Right-Here-On-Earth-1970_a119.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3312378-4750907.jpg2011-09-29T11:17:00+02:00Michel Guinand
Subjuguant
Extrait de l’incontournable Psychedelic Shack des Temptations sorti en 1970
Une pure pépite de voodoo soul
En 2.38, le plus grand groupe vocal black de l’époque s’approche de bien trop près ici de la sorcellerie , d’une magie noire résultant de la symbiose des esprits maléfiques du tandem Withfield / Strong et des voix divines d’un groupe arrivé là à son apogée…
Le parcours allant de la naissance à l’âge adulte ,
Où l’on est en proie aux pires tumultes
Le choix du paradis ou de l’enfer ?
Ne cherchez pas, il est sur cette terre…
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The Specials - Rainbow Theater -London - May 19812011-09-20T16:22:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/The-Specials-Rainbow-Theater-London-May-1981_a118.html2011-09-20T16:08:00+02:00Michel Guinand
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Eté 1980..
Nous sommes pour deux ou trois semaines de vacances au camping « Le Suroit » sur l’ile d’Oléron…Disons que ça devait être en plein mois d’Aout..
Une caravane, une tente pour mois ..
Un lieu ou chacun avait l’air de se connaître, de l’hollandais aux familles de la banlieue parisienne arrivées là pour un mois..
En fait, je garde très peu de souvenirs de ces vacances, hormis quelques anecdotes sans grands intérêts..
Non, pas grand-chose hormis une..
Elle allait faire la vaisselle avec sa maman, tous les mecs n’avaient d’yeux que pour elle, mais n’osaient pas l’aborder tant elle conservait une implacable indifférence..
J’ignorai à cette période encore que d’avoir très tôt tenté de traduire les divers textes des compositions des Beatles et autres Bowie aurai à ce point servi une cause des plus juste..
Je courtise donc la très charmante Julie Watson, ravissante londonienne de quinze printemps au physique avantageux pour son jeune âge, faisant froncer les sourcils des mecs du camping qui restaient pantois devant la déconcertante facilité avec laquelle j’étais parvenu à marcher dans les allées du camping en sa compagnie, et main dans la main s’il vous plait !
Je devenais rapidement ainsi celui qu’il fallait pour présenter untel à cette autre hollandaise, pour déchiffrer et rendre compréhensible ce qu’un autre n’exprimait maladroitement qu’avec ces mains, et rentrai de ce fait dans le cercle très fermé de ceux qui régnaient depuis quelques années dans ce même lieu..
J’avais la réelle impression d’être tombé du ciel à leurs yeux ainsi qu’a ceux de Julie qui ne parlait pas le moindre mot de français…
Je jubilais pensez donc..
Nous tissons rapidement elle et moi des affinités propres (..) à l’adolescence, nous amenant inéluctablement à un sujet si brûlant que je ne narrerai pas ici, de peur que vous vous mépreniez sur mes intentions autres que celles de conter une toute autre histoire..
Je ne ferai en aucuns cas état de prouesses autres que celle de l’acuité à me souvenir de détails bien moins futiles..
Je découvre donc un univers ou l’on me donne pour la toute première fois une importance nouvelle, ou l’on m’introduit, ou l’on parle de moi, on m’invite !
Et tout ça grâce à la musique !
Je chante près des feux sur la plage en m’accompagnant à la percussion !
Ah…
Enfin..
Chacun repart quelques temps plus tard, et remballe ces affaires, se promettant de s’écrire surtout !
Je fais ainsi pour la toute première fois également l’apprentissage de la correspondance, m’aidant du dictionnaire Français – Anglais, et expédie chaque semaine des courriers d’une rare incandescence, et développe progressivement un intérêt inédit pour la séduction épistolaire…
Je comprends aussi que pour une raison que j’ignorai en cette sainte époque, l’on n’a pas en retour l’élan qui vous habite...
Les lois de l’amour ne seraient donc point arithmétiques ?
Qu’à cela ne tienne ! Après qu’un ombrageux courrier en vienne à semer chez moi un doute inconcevable, je décide de traverser la manche en ferry, sans que rien ni personne n’en soit averti, à par ma mère…
Je prend le métro, le train, le bateaux, le tube anglais, puis encore le train pour arriver à destination en fin de mâtiné à sa porte…
La mine décomposée de sa maman m’accueille à l’entrée, et sonne déjà comme un prémices à une amère désespérance..
- Julie ?
- Yes mam
- Would you come here a minut..
Elle arrive , et n’en crois pas ces yeux..
Je ne me souviens plus des phrases prononcées, mais je vous laisse imaginer l’effroyable amertume qui m’a étreins à cette minute …
Je tente de ne rien laisser apparaitre, mais c’est une véritable douche froide qui s’abat sur moi..
Sa maman mesure ma peine, et m’explique les yeux dans les yeux qu’elle a ici un petit ami qui….ect…
Je suis prêt à repartir immédiatement ! Montrant là une fierté improvisée et digne…
Mais on me retiens bien évidemment.. Me dit que ça serai bien stupide, que vous autres français êtes réellement des gens pas comme les autre hein !
Et oui madame, nous ne plaisantons point avec l’amour nous autres !
Elles me somme de rester quelques jour ; je dormirai là sur le canapé..
Parmi toutes les anecdotes plus ou moins claires qui me viennent, l’une surgit à cet instant : J’écoutais religieusement les radios sur un poste, et découvrais une musique nouvelle et électrique..
Je me réfugiais inconsciemment vers cet indéfectible amour qui ne m’aura jamais trompé …
Julie m’amène chez ces copines, je vais de boom en boom, et découvre ahuri une jeunesse pour qui l’alcool est le plus fidèle compagnon, jamais rien vu de tel…Ils éclusaient des litres de whisky et de bière et s’adonnaient à des danses hystériques sur des musiques punk que je ne connaissais pas…Allant des Pistols au Jam , les mecs avaient tous des tenues très smart, arboraient leurs badges comme des signes orgueilleux d’une appartenance à un clan..
On me regardait là, assis, cherchant désespérément à nouer avec moi un contact pour briser mon silence boudeur…
Rien n’y faisait..Je me rendais compte au fur et à mesure que je m’étais bien trompé sur mes sentiments…Je me souviens de ce vacarme, de ces fêtes alors que je rentrais inexorablement en moi, et me murait lentement…
Je repartais le lendemain par le train de midi, mais en attendant, les voici maintenant à me pousser encore à les suivre !
- Allez Michel !! c’mon !!!
- Mais quoi ?
- You should come with us, you won’t regret !
- Pff…Allez, puisque vous insistez…
Si désabusé sincèrement, que je ne prenais pas même la peine de leur demander de qui il s’agissait, de quel groupe !
Nous arrivons en tout début d’après midi au Rainbow Theatre, scène mythique s’il en est à Londres , lieu incontournable de la scène rock..
L’endroit ressemble un peu à au Grand Rex Parisien, avec son plafond étoilé..
Je m’ennuie déjà…
La tête d’affiche que je ne connais pas plus que ça arrivera d’après ce que j’entends ver 20 h ; en attendant, quelques groupes en première partie vont défiler au nombre de deux si j’ai bonne mémoire…
Il est 15 ou 16 h..Un orchestre très cuivré, assez entrainant pourtant ne parvient pas à me faire lever..
Deuxième groupe après un break de près d’une heure..
Pas non plus enthousiasmé franchement…
Mais qu’est ce que je fout là sincèrement.. ?
La foule commence à s’épaissir vers 19 -20 h, je note de nombreux cranes rasés de près..
Ça commence à remuer, la foule grandi de plus en plus…
Je reste là à regarder les clans se former..
Le groupe quitte la scène sans grandes ovations..
Un nouveau break d’une heure …Les lumières restent allumés depuis le tout début..
La foule est de plus en plus compacte maintenant !
Quand soudain …
Les lumières s’éteignent subitement, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les Specials débarquent sur scène tels une bande se faisant courser par une autre !!!
Les mecs entament l’intro de Concrete Jungle dans une ambiance de guerre civile..
HEINNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN ????????
Alors que j’étais à une trentaine de mètres de la scène, je me suis retrouver à 5 m du groupe, puis RETOUR 10 m derrière , 3 m à gauche, RE - 5 m DEVANT ! Et CA pendant plus d’une heure !
Je n’ai encore à ce jour strictement RIEN compris de ce qui c’est véritablement passé ce soir là..un groupe ?? NANNNNNNNNNNNNNNNNN , une ARMMMMMEEEE !!! des types montés sur ressort TOUT LE LONG DU CONCERT !!! Jamais rien vu depuis qui m’ai fais cet effet là…
Deux blacks dans ce groupe s’occupent à monter et descendre des enceintes, et remontent, et REDESCENDENT , c’est pas possible…ces mecs tournent à je ne sais pas quoi, mais c’est du lourd…
Ca joue comme un seul homme, c’est absolument incroyable, mieux qu’un spectacle, une véritable attraction, la scène est INVESTIE de PARTOUT, ça sue ça SUINTE déjà , c’est une folie pure et simple, une FURIE de cuivre, de guitare, de beat syncopés , Terry Hall est à son summum, il semble avoir la seule et unique clé pour déverrouiller tout les corps, il a un charisme extraordinaire, une ivresse, une exaltation sans pareil , une communication totalement bouillonnante…
Tout y passe à la moulinette, tous leurs tubes, sans AUCUNS TEMPS MORT !
Je manque de me faire piétiner alors qu’on me sauve la vie en me relevant…Des types slamment , j’aperçois des corps portés à bout de bras, JAMAIS je n’avais vu CA ! Tombez à terre, et je vous garantie un séjour à l’hosto d’une semaine minimum, j’ai sans doute échappé à un truc ce soir là miraculeusement..
Le groupe quitte la scène , laissant une foule encore frénétique..
A la sorti, les Bobbies donnent du gourdin sans réfléchir, une image gravée elle aussi, les gars sortaient et se prenaient un coup comme dans les films ! « KLONG » !
Hallucinant , vraiment..Les bandes se bastonnaient encore à l’extérieur, tellement excités qu’ils étaient..
……………
Trois mois plus tard, je suis sur une plage à ST Mandrier avec mon pote Patrick..
Une serviette, la crème bronzante, et le dernier Rock & Folk ..
J’ouvre les premières pages, et va directement comme à l’habitude à la rubrique « Faits divers Royaume uni »
Stupeur !
Parmi les faits relatant le dernier Jam, ou les méfaits d’un rockeur ayant encore tout broyer dans un hôtel, je lis ceci..
Les Specials se séparent après une série de concert mythique au Rainbow Theatre…
C’était donc ça…
Une vraie chance de cocu !
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Ilya - They Died For Beauty2011-09-08T11:20:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Ilya-They-Died-For-Beauty_a117.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3252102-4657133.jpg2011-09-08T11:17:00+02:00Michel Guinand
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Parce qu’il n’y a rien de plus important que la musique…
La façon dont vous aurez plus tard cet art de la laisser entrer au plus profond de vous-même, de vous l’approprier pour qu’elle embaume votre vie de ce parfum discret qu’il m’apparaît parfois de plus en plus évident de s’en détacher pour n’en conserver que l’aspect purement éthéré..
N’en narrer que les contours, tenter une approche contemplative et abstraite, vous toucher par la distance délibérément prise à la décrire..
Ne rien dire de ce trio, ne pas le situer dans le temps, n’en restituer que l’essentiel
En négliger sciemment tout attribut
Le sourire d’un ami cher vous regardant en vous promettant avec complicité l’extase à son écoute
Je vous regarde ainsi, vous le présente et disparais..
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Ramsey Lewis - Mother's Nature Son - 19682011-07-12T15:21:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Ramsey-Lewis-Mother-s-Nature-Son-1968_a116.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3126409-4467222.jpg2011-07-12T15:16:00+02:00Michel Guinand
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Parmis tout les clients de ma boutique, il en est un qui me fascinera toujours, il m'appelle « Docteur »
Alors je lui suggère de bien prendre ces médicaments scrupuleusement avant chaque repas, et que s'il devait poindre des effets secondaires indésirables, qu'il n'hésite pas à me consulter, je saurais me montrer professionnel...
J'adore ce petit jeu ; quand il vient chercher sa commande, les clients présents envient cette complicité que nous avons installé un jour, comme ça pour égayer le moment, lui donner un peu d'humour.
IL a une culture musicale très éclectique, mais il est surtout un grand collectionneur des Beatles, quand je dit grand, je pèse mes mots...Il va également jusqu'à acheter toutes les reprises, et je peux vous assurer que vous êtes très loin de vous imaginer le nombre d'albums que ca peut faire. C'est totalement incroyable : vous avez des reprises au ukulélé, a-capella par des groupes vocaux de tout horizons, une autre chantée façon Castafiore sorti en 69 totalement hilarant, des versions totalement déjantées par des groupes métal , sans compter bien sur toutes celles reprises par de très nombreux artistes plus connus qui vont de Franck Sinatra jusqu'à Noir Désir...
J'ai eu le bonheur de lui faire découvrir celle d 'Ester Philips ( And i love Her, devenue pour la circonstance ` And i love Him ` sortie en 1965 )
Et il attend toujours la réédition en cd du live de la même artiste, sorti lui le 31 Janvier 1970.
Il en est certains pour lesquels je ne pourrait rien faire pour les amener à se racheter une platine vinyle...
Et puis vint le jour ou je lui fais découvrir ce chef d'oeuvre sorti en décembre 1968...
J'ai bien vu qu'il essayait de cacher sa surprise, car trouver une reprise de son groupe fétiche dans un album, c'en est toujours une. Mais lorsqu'il s’aperçoit que l'album entier est dédié au mythique ` Album Blanc' il n'en croit pas ces oreilles...
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Ramsey Lewis sort `Mother's Nature's Son ` en Décembre 1968, c'est-à-dire un mois seulement après la sorti de l'Album Blanc des Beatles. C'est peu de dire qu'il était pressé d'en écrire une adaptation.
A l'instar du groupe de Liverpool, Ramsey Lewis en fera lui, une version plus courte : un disque suffira
On peut imaginer qu'il n’ait souhaité ne pas être trop montré du doigt par les critiques de Jazz de l'époque. N'ayant que très rarement signé ces propres titres depuis 1956, il était quelque peu malmené par certains journalistes, l'accusant de ne faire justement que des reprises.
Il avait auparavant repris ` A hard Day's Night ` et ` And i Love Her ` en 1965, et l'année suivante ` Day Tripper `
Je dis moi qu'il savait qu'il allait faire l'objet de maintes critiques, mais qu'elles ne l'auraient empêchées pour rien au monde de sortir son disque
Il réunira encore pour l'occasion le même personnel que dans l'album studio précédent ( Maiden voyage, sorti la même année ), ou l'on retrouve à la basse Cleveland -J- Eaton II, et Maurice White à la batterie ( qui fondera deux ans plus tard Earth , Wind & Fire..)
Le même producteur, et arrangeur également en la majestueuse personne de Charles Stepney, qui dès les premières secondes de l'album montrera tout son talent, en magnifiant le titre qui donnera son nom à l'album.
Une vrai révérence,.
S'ensuivent des adaptations toutes aussi époustouflantes les unes des autres..
Vous qui ne vous lassez pas des titres joué au Fender , écoutez les versions de Rocky Racoon, et de Back in the USSR ,et vous vacillerez .
Je suis sur qu'il aurait été en l'époque, avec le même personnel, capable d'adapter une version funky de la 40ème symphonie Mozart.
Je vous dis ma préférée ?, c'est ` Julia `. Chanson pour laquelle Ramsey lewis abandonnera brievement le Fender pour l'interpreter au piano.
John Lennon écrira cette chanson en hommage à sa mère qui aura succombé après qu'un flic bourré au volant l'ai renversé un soir...Authentique
Cette version déchirante de Ramsey Lewis est à mettre au panthéon des oeuvres indispensables.
Outre son talent à harmoniser les choeurs et les violons, Charles Stepney apportera également un ton parfois psychedelique à sa production, faisant intervenir quelques notes synthétiques entre chaque morceaux, créant une athmosphère envoutante sur certains titres , faisant parfois penser à sa période au sein du Rothary Connection.
Les critiques s'en seront peut être donné à cœur-joie à l'époque, mais je vous assure qu'il s'agit là d'une pièce monumentale, incontournable.
IL aura fallu attendre 35 ans pour que soit rééditée une version en cd, et je ne m'étonne qu'à moitié qu'elle provienne une nouvelle fois du pays du soleil levant...
Je ne sais si mon fidèle client aura à attendre encore longtemps pour trouver dans les bacs une réédition du live d 'Esther Phillips.
Je pense que je vais tout faire pour le convertir définitivement, au regard de la lenteur que mettent les éditeurs à exhumer ces perles cachées...
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The Jacksons - Destiny - 19782011-07-04T10:50:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/The-Jacksons-Destiny-1978_a115.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3105138-4434731.jpg2011-07-04T10:43:00+02:00Michel Guinand
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Il me fallait attendre ces quelques jours.
Laisser passer ces divers hommages rendu à cet homme, pressentant que toute cette émulation ne pouvait que polluer mes mots, et m'empêchent en fait de me receuillir pour que dans le silence, je puisse me souvenir...
De belles images me reviennent, illustrant mon adolescence..
Ce café au coin de la rue, oû l'ont se réunissaient, commandant un diabolo-fraise, que je payais 3 f 50 .
Un juke-box trônait juste derrière l'immense vitre. Parmi les quelques disques , Gloria Gaynor, Taste of Honey, James Brown, Otis Redding, et ce 45 tours des Jacksons : « Blame it on the boogie »
Certains ici se souviennent bien de ces titres qui étaient joués jusqu'à épuisement, il parait du reste assez normal qu'ils soient imprimés en nous , et qu'ils y restent encore bien longtemps...
C'est pour cela qu'il existe des face B
Et en l'occurrence , c'était ` « That's what you get ( for beein polite ) »
Les faces B n'ont pas encore bonne réputation lorque l'on a 14 ans, c'est bien des années plus tard que l'on s'aperçois qu'elle peut même voler la vedette de la face A..
Ma mémoire n'est pas des plus exacte, mais il semblerait que l'une des premières fois ou j'ai mis 1 f dans ce juke-box, c'est pour écouter cette chanson...
Les arrangements , ces violons en intro, ces cuivres joués doucement, le synthé très délicat, et cette voix qui ne mentait pas
Je ne sais ce qui m'autorise à déclarer ceci, mon parcours peut être, ce qui ma habité depuis si longtemps, cette perception dès ma plus tendre enfance...Mais je sentais qu'elle était authentique, sans masques aucuns, une sensibilité magistrale, un timbre généreux, une façon de montrer à la terre entière que tout est possible, que l'on peut laisser les vannes de son âme grandes ouvertes sans risques aucuns... Qu'au royaume de l'émerveillement il n'y a personne pour interférer.
J'ai découvert Destiny cette même année, le frère d'un copain l'avait acheté, et nous l'écoutions religieusement, et je n'ai pas mis longtemps pour acquérir le mien.
Une belle pochette ouvrante, montrant les frères Jackson souriant. Au verso , ce paon éclatant, et ce texte en haut que j'avais déjà tenté de traduire..
Blame it on the boogie en introduction : 3 mn 35 d'un funk aux accents encore légèrement teintés de disco , les cuivres impeccables arrangé par Jerry Hey , ce break monstrueux : « Sunshine ....moonlight...goodtimes...boogie..., cette voix endiablée, qui chante ici sa dépendance pour la danse ( ain't nobody'fault but yours and that boogie )
Je me souviens du clip qui innovait déjà totalement en 1978, ces ombres qui ondulaient derrières chacun des frères, nous n'avions jamais vu cela..
You push me away , écrit et composé par tout les membres de la famille sans exceptions.
Michael participant aux arrangements également de cette chanson douce qui faisait les beaux jours des boums. Lorsque la séquence des slows arrivait, il tournait inlassablement, et j'avais 4.18 mn pour montrer à ma partenaire que je connaissais le moindre rythme de ce titre.
Encore un titre très dansant avec « Things I do for you » Les frères au grand complet encore pour nous faire danser pendant 4.05mn .Tito et Paul à la guitare, pendant que Randy frappe ces congas... Michael est encore présent dans les arrangements , en compagnie de Tom Tom 84 et de Greg Philliganes !
Pour fermer la face A, le clan mets la barre très haut avec « Shake your body ( down to the ground ) ». Je pense qu'il doit s'agir ici du tout premier succès du groupe en discothèque.
La version en maxi n'est pas plus longue ( 7.59 mn ) , celle de l'album ne sera donc pas amputée, et cloturera la face admirablement..
J'ai une affection particulière pour Destiny qui ouvre la face B
Dans l'album, elle se distingue : quelques accords à la guitare sèche en intro pour déjà changer de ton.
Le texte est magnifique, et laisse déjà présager des tumultes qui habitent Michael.
Cette chanson a beau avoir été écrite par le groupe entier, je pense que c'est Michael qui en a écrit le texte, il n'annonce que trop bien ce qu'il craint, et ce à quoi il inspire..
Give me the simple life, i'm getting away from here, let me be me, come on let me feel free
Bon sang, mais comment ne se sont ils pas aperçus déjà là de ce qui habitait ce chanteur, ces doutes et ces peurs...Tout est pourtant si clair dans cette chanson dont la musique est si belle.
Viens ensuite cet autre bijoux « Bless his soul »
Un autre texte encore que Michael chante passionnément, même défiance, mêmes appréhensions face à la fragilité de son avenir
Je fond littéralement sur ce passage : « The life you leading is dangerous, doggone dangerous dangerous, dan-gerous... » Une sincérité dans ce ton vibrant unique, exceptionnel ...
Quelques notes à l'orgue Hammond, et : One -two-three- four !!!
Dans « All night dancing » tout est magnifiquement marié : la soul, le funk, le gospel.. la transe de Michael est palpable, manifeste !
6.10 mn pour remettre les pendules à l'heure : les frères Jacksons savaient faire danser, en l'occurrence avec le feu ( Dancing with fire ) ...on sent l'incandescence dans le studio, que le titre est certainement joué live...
De simples accords au piano viennent maintenant pour annoncer cette très belle ballade au tempo souple que je garde en moi telle un polaroid d'une époque, un clin d'aeil à Michael, une chanson que je connais par coeur, et que je chantais autrefois d'un air désinvolte et léger...
« That's what you get (For being polite ) »
Arrangement parfaits, mélodie aérienne au rythme tranquille qui s'écoute tout en marchand avec un walkman auto-reverse d'époque, en souvenir de ces années ou je découvrais un artiste véritablement naturel , dont j'ignorai l'enfance qu'il n'avait pas eu le temps de vivre, et qu'il ne cessera de rattraper...
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James Brown - Mother Popcorn - 19692011-07-01T12:42:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/James-Brown-Mother-Popcorn-1969_a114.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3099543-4426294.jpg2011-07-01T12:40:00+02:00Michel Guinand
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1969 – la période que je préfère par-dessus tout..
Le godfather sort pas moins de quinze album depuis ces deux dernières années, l’orchestre sue sang et eau, tourne à plein régime telle une chaudière en fusion, chacun des musiciens est soumit à une discipline de fer à laquelle ils s’interdisent de déroger, c’est le prix à payer pour arriver au sommet, celui duquel on ne redescend jamais…
Car pour arriver à ce point à faire sonner tout ce monde comme un seul homme, de la discipline il en faut, mais pas seulement..
Il s’agit là d’avoir en tête une idée des plus précise, et de lui donner corps , conserver à l’esprit l’absolue certitude d’être celui qui fera naitre une musique inédite ou la rage côtoierai l’harmonie ou la sincérité se doit d’habiter la moindre note, ou la notion du travail bien fait arrive à son point le plus sublime.
James m’apparais là telle une véritable pierre angulaire, un pôle contenant une énergie dévastatrice, bombardant des milliard de particules autour de lui captées par tout ces musiciens..
Voyez comme Maceo sait ce qu’il a à faire : donner les couleurs nécessaires que lui demande James, le pousse dans ces retranchements pour qu’il lâche tout, le sommant d’être dans l’exacte adéquation de ce qu’il exige, regardez le sérieux qui habite chacun des visages, ça n’est plus une prestation télé, c’est un véritable cataclysme qui bouleversera la donne, plus rien ne sera jamais plus comme avant …
Parmi les spectateurs, un gamin de onze ans tout juste, mal protégé par les radiations cathodiques, restera contaminé inexorablement jusqu’à aujourd’hui même, certain qu’il a lui aussi une tache qu’il accomplira avec un talent certes indéniable, mais qui n’approchera jamais de près comme de loin celui duquel il se réfère, quand bien même ce même saxophoniste semble là pour lui insuffler ces notes, afin de faire revivre un étrange souvenir qui ne cessera jamais de le hanter..
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Jeannie Reynolds - The Fruit Song - 19762011-06-29T10:09:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Jeannie-Reynolds-The-Fruit-Song-1976_a113.html2011-06-28T18:58:00+02:00Michel Guinand
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C’est un jour béni des dieux qui nous fit rencontrer un beau jour l’homme qui bouleversa nos vies..
Un homme sans lequel rien de ce qui aura fait notre parcours aurai eu cette saveur, cette empreinte divine..Rendez vous compte, une discothèque des plus riches ou la soul et le funk étaient là, pareils à des objets d’art trônant dans un musée, et dont l’humilité du gardien était aussi grande que les œuvres qu’il chérit encore…
Un véritable temple pour nous qui percevions au fur et à mesure de nos visites la tache immense qui nous attendait. Des milliers de disques rangés soigneusement, alphabétisés scrupuleusement, afin d’être en mesure de pouvoir immédiatement répondre à nos attentes..
IL lui suffisait de nous voir réagir à tel disque pour savoir quelle voie suivre, et dans les 10 secondes qui suivaient, nos oreilles s’émerveillaient..
Un homme habité comme jamais, une foi indéfectible en sa musique, parlant avec le plus grand sérieux de Sly Stone, fronçant les sourcils si vous aviez le malheur de faire la moue sur un lp des Moments, une joie si communicative qu’elle en devenait solennelle.
Le voir jubiler à l’idée de nous faire découvrir des œuvres capitales une minute avant qu’il pose son diamant sur le sillon reste encore à ce jour un souvenir intact …
Voir l’impact énorme qu’avait sur moi les œuvres de Georges Clinton lui faisait brandir un sourire incroyable..
J’avais certes quelques notions en terme de Funk, mais rien qui m’éleva aussi haut que cette k7 que je détient toujours, et dont le contenu doit certainement figurer encore dans un registre qu’il conservait , archivant méticuleusement le moindre enregistrement …
Je détenais en quelques mois ainsi quelques dizaines de k7 , allant de Sly Stone à Parliament, de Horny Horns à Mutiny ; des musiques dévastatrices pour mon entourage !
Je devenais imperturbablement le porte parole de Knee Deep, le pourfendeur du funk le plus lourd, vociférais à la moindre occasion, et m’incrustai à la moindre réunion pour faire découvrir mes pépites…
Un révérend m’avait littéralement absous , j’allais décupler ensuite mon enthousiasme pour faire connaître ces joyaux à mon tour…
IL semblait pourtant que tout ou presque avait été dit sur Bootsy, mais il n’en était rien…
C’est ainsi qu’il nous convia un jour à découvrir une nouvelle œuvre, un nouvel angle des plus surprenant..,
Enregistré pendant la période bénie de 1975 à 1976 qui vit arriver le Chocolate City de Parliament, et suivi du légendaire Mothership Connection , quelques membres du vaisseau-mère s’éclipsaient le temps de participer au premier album d’une chanteuse : Jeannie Reynolds .
Je ne me souviens que trop bien de l’air grave qu’avait notre ami à l’idée de nous voir réagir sur cet ovni..Un disque conçu dans une sérénité inédite pour le bassiste, duquel quelques excellents titres sortent, ou l’on sent le talent indéniable de cette femme, un chant pur et écorché, quelques balades en mid-tempo, mais surtout ….surtout ce « Fruit Song » qui ouvre l’album..
Tout d’abord une batterie douce , un tempo sensuel, une intro longue dans laquelle la voix de Jennie commence à apparaître, on sent qu’il va se passer quelque chose…
Baby , baby, baby , baby….
Ce calme trompeur n’était que le prétexte à un torrent incroyable…
Rien ne m’était apparu aussi beau je vous l’assure, une véritable avalanche en deux secondes..
Tout se mêle magnifiquement, des violons aux coté de ce saxophone, ce rythme lent vous poussant dans les méandres de la soul la plus divine, et puis en même temps, derrière..Mon dieu, c’est totalement incroyable..Bootsy semble habité par une rare délicatesse à laquelle il ne m’avait pas habitué, il ne fait qu’effleurer ces cordes..Mais même en les survolant, on sent ce funk déguisé là pour l’occasion en un formidable hommage, son jeu est tout en retenue, l’homme se fait discret, et l’on a droit à une chanson de plus de sept minutes ou la suggestion des paroles semblent définitivement écrites pour qu’elle fut aussi magistralement accompagnées…
Ce « Fruit Song » est L’Ode à l’érotisme le plus sous jacent, ou tout est en filigrane : « I didn’t Know You Like Cherrys../ You Didn’t Know I LIke Bananas.. » Rappelant une époque ou l’élégance allait de pair avec la richesse musicale….
Je dédie ce souvenir à Tarek, que je ne cesserai jamais de remercier, et sans lequel ma culture n’autoriserai pas ce genre de magnifique réminiscence..
b[
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Funkadelic - La Machine- Paris le 2. Juin 20112011-06-24T11:47:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Funkadelic-La-Machine-Paris-le-2-Juin-2011_a112.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3080336-4393935.jpg2011-06-24T11:39:00+02:00Michel Guinand
Je ne passerai pas par quatre chemins…
La claque
La vraie, celle qui vous laisse des marques là sur la joue jusqu’au surlendemain, qu’on vous demande même d’où vous la tiendriez. car elle se voie encore, pas besoin de miroir , elle est là, j’en suis sur qu’on ne voit qu’elle..
Ne regardez pas ma joue droite,, non non…visez plutôt ce sourire que j’ai là..
Un sourire qui en dit pourtant bien plus long que ce que je m’apprête à raconter, mais comme j’en meurs d’envie, j’vais tout vous dire…
Un concert définitivement à la mesure de la légende ; celle qui m’amena maintes fois à assister à quelques uns de ces concerts parisiens, celui du Bataclan, du Glazzart, et bien d’autres qui étaient déjà riches en surprises ; des prestations fleuves de plus de deux heures à chaque fois, qui vous mettent sur le tapis et vous laisse encore des bourdonnements jusqu’au lendemain midi…
A mesure que les années passent cet homme se bonifie, gagne en aura, en générosité, une personnalité des plus éclatante, un dévouement total à la scène, toujours là au rendez vous , imperturbable patriarche du funk le plus lourd, le plus fou, le plus assourdissant, le plus fraternel qui soit, l’emblème indétrônable d’une musique faite pour danser, la référence ultime en terme de fête, de joie , ça n’est pas un concert , mais à chaque fois une sincère cérémonie à laquelle l’on assiste…
Des musiciens tous aussi rodés les uns que les autres à des shows ou le professionnel côtois une légendaire bonne humeur, habillés comme s’il s’agissait là d’un carnaval !
C’en est un véritablement auquel ils nous convient tous chaque année , à date quasi régulière, nous rappelant que rien n’est plus important que d’y assister, afin de se faire recharger les batteries d’une solution ou les particules de funk filent droit vers le pôle positif, et s’amoncellent pour tenir encore, oui..c’est exactement cela..
Vous dire que nous avons été comblé serait se répéter..ça je l’ai déjà dis maintes et maintes fois à des occasions diverses, non, là, c’était « autre chose »…
Coincé au premier étage de la machine depuis bientôt une heure, gesticulant devant un couple assit là, qui filmait le concert pour immortaliser ce qui devrait pourtant être vécu en live, je n’en pouvais déjà plus…Toujours trop exigue, peur de donner des coups de coude mal placés !
Il régnait là déjà quelque chose de grand..je pressentais, sentais monter en moi une envie folle de libérer mes bras, mes jambes, mon corps !!!!
Je vise la fosse en bas, et aperçois quelques spectateurs clairsemés…
J’y vais, je ne réfléchie même pas…je sais pourtant qu’il va falloir en jouer là des coudes, mais nan…le démon du funk m’empare, je suis devenu incontrôlable, c’est là !!, devant que je veux être !! , et je vais y arriver…
My goooooooodness !!, làààààààà je peux maintenant donner libre cours à mes gestes, ça y’est les robinets sont ouverts, ça coule à grand flots, je distingue mieux les visages des trois choristes, dont l’une d’elle était en patins à roulettes, habillée comme si elle sortait d’une maison close, dans le plus simple apparat ! les concerts de Funkadelic on ça aussi de spécial, c’est qu’ils permettent les accoutrements les plus dingues, les chorégraphies les plus suggestives qui soient.
Tous y passe… de la prestation raffinée au tendance soul-jazz , en passant par un Knee Deep qui me laissera pantois finissant par un duo de solo de guitare absolument parfait, un medley réglé comme une montre suisse verra des tubes s’enchainer immédiatement reconnaissable…
Et puis après ce vacarme ou le funk nous mis au tapis, George Clinton annonce qu’il va descendre le tempo..
Pour ce faire, il convie maintenant cette magnifique chanteuse qui n’apparaitra que pour ce titre qu’il annonce..il va s’agir d’un blues..Un vrai..
J’ai je vous assure des frissons rien qu’à l’idée de me remémorer ce passage…
Une fille au visage d’une beauté exceptionnelle arrive sur scène..Un sourire irradiant de grâce..
Le guitariste donne le ton chaud et authentique d’une musique ancestrale…Elle commence à chanter..
Au bout de deux minutes je suis en proie à des spasmes incontrôlables, je ne ment pas, j’étais dans un état second, je sens cette voix me transpercer, je regarde George derrière, assistant comme moi à quelque chose d’extraordinaire..il s’approche…, alors qu’elle semble libérer tout ce qu’elle peut pour atteindre une transe communicative, elle crie , fini ces couplets dans un état qui me bouleverse littéralement, je m’approche de la scène, sens quelque chose qui m’étreint comme rarement…je n’en peux plus.,.mes yeux se mouillent , je libère tout…plus aucuns freins, je suis en prise directe, je vais finir sur une civière si ça continue comme ça…
Tous simplement prodigieux, Georges semble lui aussi abasourdi devant cette prestation, et intime au public de révérencer plus encore cette artiste au talent énorme…Là, un tonnerre d’applaudissements fait vrombir la salle, c’est miraculeux…Elle a gagné en 10 minutes..UN round, un seul, par K-O…
D’autres titres viendront ensuite tous aussi brillamment exécutés, jusqu’à ces tout derniers qui feront pousser les musiciens dans leurs retranchements, des morceaux qui annoncent un final qui n’en n’est pas un, et continue de plus belle jusqu’à se que vous vous demandiez comment font ils pour ne pas sentir la fatigue !
Cette fois ci, c’est la fin…Georges Clinton et sa joyeuse compagnie nous tire la révérence..
J’ai des étoiles plein la tête..
Chacun fait comme il peut pour recomposer le puzzle à la sortie, des têtes que je reconnais m’adressent spontanément la parole pour juste dire que c’était monstrueux, ne peuvent pas garder ça pour eux, c’est impossible, ce truc là doit se communiquer, c’est impératif..J’entend ça et là des commentaires tous aussi élogieux, le public a définitivement été conquis, mais bien au delà je vous l’assure.
Certains prétendent comme moi qu’ils ont vu là la meilleure prestation du groupe, c’est indéniable…
Je ne sais si sincèrement je suis parvenu à décrire comme j’aurai aimé le faire ce que j’ai vu hier soir, mais ne serait-ce que pour me faire une nouvelle fois revivre cet instant, ça en valait la peine ;
Trouver les mots pour vous faire renaitre un tel moment n’est pas chose facile, c’est en même temps très personnel mais je ne pouvait pas le garder plus longtemps..et je n’ai jamais trouvé d’autres plus belle façons de le faire que celle d’ajouter une nouvelle photo à mon album souvenir, celle-ci , j’en suis sur ne pâlira pas non plus avec le temps…
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Stevie Wonder - Journey Through the Secret Life of Plants -19792011-06-18T12:27:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Stevie-Wonder-Journey-Through-the-Secret-Life-of-Plants-1979_a111.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/3064664-4370102.jpg2011-06-18T12:20:00+02:00Michel Guinand
https://www.wegofunk.com/lemangedisque/video/
J’aime bien ça..chroniquer mes disques..
Parce qu’ils me ramènent à des époques précises, comme si je rouvrais un album photo.
La couleur du ciel, les rues ou je marchais, avec ce petit casque sur les oreilles.
Celui-ci me rappelle un nouvel épisode, une étape toute aussi cruciale qui nous avaient amenés ma mère, mon petit frère et moi, à habiter près de Compiègne ou j’allais suivre ma toute dernière année scolaire..
Je me nourrissais chaque jours de ma musique, elle m’accompagnait telle le camarade indéfectible, je mesurai jours après jours l’importance incroyable qu’elle prenait, j’avais enfin tout le loisir de m’esseuler pour la première fois, jouissais d’une liberté inédite et nécessaire pour découvrir dans les meilleures circonstances des albums qui me collerai à la peau jusqu’à aujourd’hui.
En lisière de forêt, dans cette caravane, un électrophone m’emmenait vers les plus beaux cieux…
Déjà quelques disques de Supertramp, le magnifique « Wild Tales » de Graham Nash » quelques Bowie dont le merveilleux et indétrônable « Hunky Dory » ..
J’allais quelques fois au Leclerc du coin pour y découvrir quelques nouveautés toujours trop chères, j’attendais patiemment que certains soient soldés pour les acheter, les planquait pour que personne ne les voient, inventais des stratagèmes pour me les approprier déjà…
Mais je n’ai pas pu résister le jour ou je l’ai aperçu…
J’allais immédiatement le faire mettre de coté, et annonçais à ma mère l’urgence, il me faut 80 francs !!, c’est vital, là, c’est important !!…
Je retourne au magasin, et repars avec le disque, mais décide de remettre à plus tard l’instant solennel…Je ne peux pas découvrir une telle œuvre autrement que tout seul.
C’est dans l’après midi même peut être que j’enlevais le cellophane…découvrait une pochette s’ouvrant en trois pans..Et là… je crois rêver..
Mon Stevie les yeux clos, des nattes magnifiques, un sourire resplendissant, et une odeur soudaine de chlorophylle.. J’ignore encore si c’était du à un état second, une transe, une exaltation telle que j’ai senti cette odeur…
Jusqu’à aujourd’hui, je raconte encore ici qu’il ne s’agissait pas d’un rêve, en imaginant qu’un jour il puisse y avoir une autre personne qui , comme moi constata ce parfum…
Comme trois ans auparavant Mr Sleeveland Morris nous gratifie d’un double album, encore un chef d’œuvre après ces années de silence pendant lesquelles il se sera illustré auprès de Minie Ripperton, Ramsey Lewis, Michael Jackson , et prendre le temps qu’il faudra pour composer vingt chansons autour d’un seul et même thème..
J’apprenais cette même année dans un journal du lycée qu’il avait eu maille à partir avec le grand patron de la Motown, qu’il avait du imposer son choix, et renégocier son contrat, car l’idée d’un tel disque n’aurai qu’à moitié plu en haut lieu..
La persévérance de l’artiste aura une nouvelle fois su imposé son choix, c’était ça, ou il quittait le label si je me souviens bien…
On ne peut dire non à un tel artiste je crois, son projet lui parait si vital qu’ont ai du se rendre visiblement à une évidence..
Les compositions illustreront donc un documentaire sur la vie secrète des plantes ! un film très peu connu, visible aujourd’hui grâce aux nouvelle technologies..
Une œuvre essentiellement instrumentale, qui dérouta dans un premier temps les fans qui se remettaient déjà à peine de l’immense ‘ « Songs In The Key Of Life » pour plus tard admettre la teneur authentique de son dernier projet.
Utilisant pour la toute première fois un enregistrement numérique, on assistera à une merveille de production, un raffinement dans l’orchestration jamais vu jusqu’alors, des synthétiseurs entremêlés au dessus desquels plane parfois une voix féérique ( Power Flower ) des instruments exotique ‘( Ai no sono ), un timbre clair et pénétrant ( Same Old Storie )..
Des compositions ne se livrant pas immédiatement, sur lesquelles il faille revenir, comme une odeur tenace et musquée qui ne voudrait pas se donner..
Encore un disque indispensable parmi de nombreux autres, qui gardent encore tout leur parfum après tant d’années..
Celui-ci développe un nectar divin, de ceux dont on parfume sa vie, et dont on reconnaît la fragrance entre mille.
Je me suis en sorte comme aguerri à cette pratique, celle de l’immersion totale, en apnée, comme un être qui ne craindrait pas l’asphyxie, je retourne le plus profondément possible, et retrouve ces coraux, ces courants chauds, ces créatures des grands fonds que j’aime passionnément .
Le temps est clément, la mer est calme, je plonge…
J’entre dans cette salle ou règne une ambiance des plus recueillie, un public vient ici toucher du doigt la pureté même, un homme à la voix enchanteresque, accompagnée par des musiciens ne formant qu’un tout pour servir à ce chanceux auditoire la plus belle messe jamais enregistrée…
Premier palier avec cette introduction magnifique , cette reprise de la plus belle œuvre de Marvin Gaye, What’s going on ?
Magistralement interprétée, d’une justesse confondante, Donny Hathaway est en prise directe avec les anges, ce sont eux qui lui insufflent ce timbre clair, ce phrasé généreux, il n’a qu’a les laisser habiter tout son être, et puisque son esprit entier n’est que dévotion, les témoins de ce qui va suivre se sentiront à leur tour investis par une osmose à laquelle il est totalement impossible de résister…
On sent déjà ces spectateurs conquis, abdiquant définitivement devant ce miracle, cette somme de perfection atteinte pour que chacun puisse libérer la moindre emprise, le moindre frein…
Ce chanteur a trouvé un jour la longueur d’onde qui fait se déclencher l’ouverture des vannes de chaque âmes.., tentez d’y résister, vous ne le pourrez pas, laissez la vous emplir , rentrer en vous, et gardez en à jamais le souvenir, il vous sera précieux ..
IL reprendra Marvin dans un rythme bien différent qu’à l’original, transformant cet hymne en un titre plus syncopé, lui donnant une couleur plus propice à la danse tout en se l’appropriant d’une façon désarmante… une version alternative que n’aurait pas même rêvé son créateur…
C’est dans un silence des plus feutré que les premières notes de cette deuxième chanson planent maintenant…
Les doigts coulent, parcourent le clavier tels un préambule à un prochain voyage.
C’en est un, il va nous emmener de l’autre coté, là ou vivent nos semblables, « On The Other Side Of Town » comme le chantait si bien son ami de toujours …
Les nappes qui flottaient laissent place maintenant à un instant d’une rare singularité, une spectatrice vient de s’exclamer au beau milieu de ce moment magique…
« Allright, this is it !!!! »
Je fonds littéralement sur la combinaison totalement inattendue de la solennité de ce silence, et du cri libérateur de cette spectatrice..
Elle donne une dimension tout à fait interactive, comme pour vous rappeler que vous n’écoutez pas cet album seul dans votre salon, qu’il y a là toute une foule qui elle aussi trépigne d’impatience pour transcender cet instant prodigieux.
Donny sait tout cela, il l’a si souvent perçu. Il va s’employer donc encore cette fois à tenir son public à la force de sa voix, et de le lui faire visiter, ce ghetto…
Comme une caméra se baladant, filmant ces enfants jouant avec la pompe à incendie dans le Bronx, comme ces groupes réunis au pied d’un immeuble du Queens , comme le visage si souriant de cette femme enlaçant son chérie , celui de ces jeunes filles portant des couettes se rendant à l’école, le visage de ce vieil homme à qui l’on donnerai cent ans , ces carcasses de voitures amoncelées, ces flics suffocant derrière leurs lunettes noires, ces immeubles délabrés reflétant l’abandon total d’une société qui se refuse à voir ce coté obscur, et qu’il faille mieux ignorer plutôt que de tenter une approche même compassionnelle…
Mais bien qu’il narre là des quartiers dont on n’imagine pas la souffrance de ceux qui y vivent, il choisi une mélodie positive et dansante, traduisant d’une façon éblouissante une vérité que beaucoup ignore et qui indiffère…Ce peuple a construit une harmonie face à cette immonde indifférence, et vie évidemment les choses d’une façon insouciante, S’accommodant du peu qu’ils possèdent, et des joies les plus simples que la vie offre..
En cela ils en ressortent plus forts et plus heureux que d’autres, et savent que rien n’est finalement plus beau que de prendre cette revanche quotidienne sur l’apitoiement…
Ladies ?!!
Oui elles vont chanter…Oh que oui !!…
Aucunes phrases, aucuns textes…
Juste ce « Talking ‘bout the ghetto »
Mon dieu, c’est à pleurer, elles sont toutes là , consciente de la force exceptionnelle de la musique.. Jamais une telle liesse n’a été ainsi captée et gravée pour l’éternité.
Il règne alors quelque chose qui a attrait à la prouesse, les spectateurs semblent incroyablement libérés.. La transe atteins son point le plus culminant, et c’est le moment que choisi Donny pour y mettre fin, comme pour éviter a certain de sombrer définitivement et de sortir sur une civière…
Mais à peine sent ont la pression retomber, qu’une autre chanson vient la récupérer et construire autour d’elle comme un instant salvateur…
Cette chanson : « Hey Girl », qui survient maintenant, a comme un parfum bienfaiteur, elle est là pour lier magnifiquement l’enthousiasme de la précédente à un autre voyage , une autre histoire d’amour , une rencontre qu’il perçois déterminante.
Il y chante toute sa fragilité, annonce à cette fille dont il est tombé éperdument amoureux qu’il n’on pas beaucoup de temps, que la vie est si courte, qu’il lui faille prendre conscience d’une chose miraculeuse…Le timbre de Donny est si généreux, si sincère et naturel que l’on croirait que cette fille est là, présente, parmi nous, assistant à une déclaration inattendue en direct, couvrant son visage des deux mains pour cacher ces larmes de bonheur…
Aux toutes premières notes de « You Got A Friend », des cris de joie dans le public témoignent instinctivement de la parfaite connaissance de son répertoire par quelques spectateurs.
C’est comme s’ils avaient attendu jusque là pour montrer le meilleur d’eux même ; on ne sais plus s’il l’on assiste là à un concert , ou à un enregistrement inopiné dans une chapelle…
Chacun des spectateurs connaît le refrain par cœur, et l’entame frénétiquement, franchissant un nouveau seuil dans l’art d’exalter ..
Ecoutez les reprendre « You just call up my name… » et sentez cette jubilation vous toucher à présent, vous rappelant qu’un jour , vous aussi, vous pourriez avoir besoin de cet ami, et que cette ode n’a finalement de sens que si à votre tour vous proposiez votre épaule sur laquelle se blottira une âme à consoler…
Une chanson merveilleuse qui sonne comme l’hymne à l’amitié par excellence, au sens le plus fraternel du terme, qui devrait être connu de tous pour que l’on ne craigne jamais plus de déranger la seule et dernière personne qui saura écouter vos tumultes…
Voici la face B..
B comme Black, Brotherhood, et Believing…
Elle démarre en nous rappelant l’importance de nos dix premières années…
Période ou certain auront la chance d’évoluer dans un univers ou la vie s’écoule tranquillement, une famille unie, des pic nic dans un parc, des vacances au bord de la mer, des parents attentionnés et disponibles, suivant vos études pour vous préparer à affronter cet avenir incertain…
Donny va narrer là une toute autre enfance…ce « Little Ghetto Boy » qui n’a pas les mêmes cartes en main, son jeu est incomplet, il devra composer avec elles et ne pourra certainement pas se permettre l’économie d’en abattre certaines plus tôt que prévu , comme ce joker si utile pourtant, qui disparaitra pour sauver sa propre peau peut être..., cet As de cœur qu’il faut conserver et auquel on tient tant..
Sont jeu était faussé dès le départ, mais il ne l’apprendra que bien plus tard…mais qu’importe, Donny sait qu’elles sont toutes magiques, même si la dame de cœur a la peau blanche…
We’re still friends…comme si l’on ne pouvait pas échapper à son destin, Donny fait de rencontrer un couple au hasard dans une rue après qu’ils aient rompu, et s’avouent l’amitié qu’ils se portent l’un à l’autre malgré les blessures encore profondes, une chanson magnifique, pleine d’espoir, un moment figé ou la réminiscence se fait plus optimiste, pour rappeler peut être à chacun qu’une vie est possible, même après le chagrin et la detresse..
Empruntée à John Lennon, « Jealous Guy », dans une version soul au possible, dans un timbre toujours aussi éclatant et limpide…
Ce chanteur aurait pu s’approprier le moindre standard pop et en faire quelque chose de merveilleux, la beauté de sa voix exclue toute critique possible, et cette reprise va a ravir à cet homme habité par des tumultes insondables…
13.40 mn de groove lancinant, « Everything is Everything » des solos énormes, un public trépignant de joie, un titre de près d’un quart d’heure dont j’aimerai découvrir une version inédite de plus du double …
Ce disque est le Live le plus important de la musique noire, il y transpire la sincérité de bout en bout, vous prend par la main, et vous emmène visiter votre propre sensibilité.
Il est trop rare de voir se déployer autant d’amour dans un disque pour que vous puissiez l’ignorer plus longtemps…Alors ouvrez grande la porte de votre cœur, jamais il n’aura été aussi comblé…
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Danyel Waro - Auditorium du Louvre - le 8 / 04 / 20112011-04-09T17:48:00+02:00https://www.wegofunk.com/lemangedisque/Danyel-Waro-Auditorium-du-Louvre-le-8-04-2011_a109.htmlhttps://www.wegofunk.com/lemangedisque/photo/art/imagette/2877859-4070297.jpg2011-04-09T17:41:00+02:00Michel Guinand
https://www.wegofunk.com/lemangedisque/video/
Un spectacle, un véritable spectacle..
Pour les oreilles, les yeux et le cœur.
Projeté sur un écran géant, des archives datant du début du siècle dernier, des films noirs et blanc mettant en scène un peuple avec ces rites et ces coutumes, une civilisation pour la toute première fois immortalisée sur des pellicules, pour qu’ensuite, à des milliers de kilomètre de là, des spectateurs à la peau blanche puissent découvrir le quotidien de ceux dont la peau était noire..
Exactement comme ils avaient du être présenté en l’époque, avec une différence de taille…Les commentaires de ceux qui les présentaient pour la première fois se son tus pour laisser place à une musique jouée par des artistes dont l’humilité n’a d’égal que du talent qui les anime..
Des documentaires qui ont pris un tout autre visage hier, à l’image d’un homme voulant rétablir une vérité jamais aussi bien illustrée au son des instruments qui auront résonné dans le cœur de chacun, des percussions se calquant magnifiquement aux images, ponctuées par des poèmes contés par la voix douce et sereine de ce jeune africain, faisant revivre la tradition orale du voyage par les mots, nous berçant tout en éveillant en nous cette forme d’ attention qui ne nous est pas commune, racontant l’injustice et le désespoir d’un peuple auquel justice ne sera jamais rendu ..
Seul les poètes resterons les uniques détenteurs d’un art par le biais duquel l’on s’aperçoit du chemin à parcourir pour qu’une paix soit possible, et lui seul sait qu’elle doit avant tout conquérir les cœurs avant qu’elle ne touche terre …
Danyel Waro est ce poète, je l’ai de mes yeux vu, il respire cette paix et vous la rend avec ce timbre magnifique, les rythmes qu’il exécute vous donne la cadence exacte de son pouls ; il est celui de cette Afrique trop longtemps pillée mais qui n’abdiquera jamais face à la cupidité de l’homme blanc ; son corps est enraciné à un sol ou seuls poussent des êtres résistants a des rigueurs impensables, à des conditions qui interdisent l’abandon de la cause à défendre.…