CTI : Jazz-Fusion made in 70's

Mercredi 30 Août 2006

CTI : Jazz-Fusion made in 70's
En 2002, Sony réédite quelques-uns des plus beaux fleurons du label CTI (Creed Taylor, Inc).

De très belle facture, cette série nous replonge au sein des plus belles sessions du label, dans les années 70, avec sa pléiade d’artistes de renom : Ron Carter, Billy Cobham, John Tropea, Jack DeJohnette, Herbie Hancock, Paul Desmond, Milt Jackson, Yusef Lateef, Idris Muhammad...
Pratiquement tous les grands noms du jazz vont transiter, à un moment donné, sur ce label comme tête d’affiche ou simple musicien de studio. Il est possible par exemple d’y écouter deux des meilleurs albums du guitariste George Benson (Body Talk 1973 , Bad Benson 1974), mais aussi de l’entendre épauler le trompettiste Freddie Hubbard, alors à son apogée, sur le légendaire Straight live 1970 ou avec le saxophoniste Stanley Turrentine sur l’album Sugar 1970.

Creed Taylor © Tous Droits Réservés
Creed Taylor © Tous Droits Réservés
Creed Taylor, producteur et créateur du label, ancien directeur artistique pour Verve, va orchestrer toutes ces rencontres sur des œuvres originales, des standards ou en piochant dans le répertoire classique (Bach, Bartock, Coltrane, Rimsky)
L’approche du jazz est évidemment plus commerciale et même encore mal acceptée de nos jours par les puristes. Ces derniers préférant, souvent à juste titre, les périodes free jazz ou be bop avec de splendides envolées mystiques qui peuvent vous transporter au paradis... comme au lit avec trois aspirines .

C’est une époque où l’on a peur de rien (en tout cas pas du lendemain). On fusionne tout dans la marmite CTI : funk, jazz, soul, bossa, classique ou électrique!!! Et tant pis si parfois on frôle le mauvais goût : l’originalité est là. Le but, pas uniquement mercantile, est d’ouvrir le jazz à un large public. Les produits sont de qualité, les plateaux de musiciens copieux, le succès est au rendez vous.
Trente ans plus tard : a-t-on fait mieux ?
Le classique ou le jazz actuel appartiennent à une petite élite. Les ventes de disques ont plongé et les chanteuses de jazz, aux looks soigneusement étudiés et seules capables de piocher dans un large public, se ramassent à la pelle .


Rudy Van Gelder © Tous Droits Réservés
Rudy Van Gelder © Tous Droits Réservés
Mais revenons à nos seventies. Ce qui crée l’aura des productions CTI, c’est avant tout la réunion de toutes ces pointures, de tous ces musiciens de talent au service les uns des autres.
D’autant que Creed (trompettiste de formation) n’a rien laissé au hasard. Il va faire venir dans ses bagages l’ingénieur du son du mythique label Blue Note, le sorcier des micros, le trés secret Rudy Van Gelder. Ce dernier va donner au label une véritable identité sonore. La lisibilité des instruments est parfaite avec un sens du détail remarquable. Il est particulièrement aisé de détacher un instrument des autres et de voyager tantôt sur la rythmique funky d’Eric Gale, le groove d’Harvey Mason ou le Fender Rhodes de Bob James.
On retrouvera ce dernier sur une grande partie des productions. Dirigeant ou participant en tant que sideman à de nombreuses séances d’enregistrement, ce remarquable pianiste, fin musicien, transcrira avec succès quelques perles du répertoire classique. On pense bien sûr à son adaptation funky de l’Arlesienne de Bizet : Farandole qu’Hubert Laws reprendra sur le San Francisco concert 1976 avec des cuivres étincelants. Ou l’andante du concerto pour piano n° 2 de Chostakovitch repris par le guitariste hongrois, Gabor Szabo, dans l’excellent Mizrab en 1972.

Creed Taylor fera appel à d’autres arrangeurs maison : David Matthews, Don Sebesky (citons son remarquable travail sur les cordes dans Gold bless the child de Kenny Burrell 1971) et bien entendu Deodato qui décrocha un grammy award pour sa reprise funky d’ Also sprach Zarathustra de Richard Strauss ( Prélude 1972 ).
Difficile de repérer tel musicien, plus qu’un autre, dans cette galaxie d’étoiles.
Signalons tout de même, outre les vedettes citées plus haut, le batteur Elvin jones sur l’album du saxophoniste-flûtiste Joe Farrel ( Outback 1971 ) ; Grover Washington Jr. aux côtés d’Hank Crawford sur le hit : It’s too late de Johnny Hammond (Breakout 1971) ; ou bien le percussionniste brésilien Airto, indissociable de l’aventure CTI, transposant sa jungle amazonienne dans les studios Van Gelder, métamorphosant bons nombres de sessions par sa science des sons et son sens inégalé du rythme .

CTI : Jazz-Fusion made in 70's
Les pochettes flamboyantes participeront aussi à ce dépaysement. Très prisé des collectionneurs , notamment la série US : 6000 où le travail sur la couleur du photographe Pete Turner prend tout son relief .
Ses clichés pris à travers le monde brilleront pendant la décennie 1970-1980 dans les bacs des disquaires. Un quart de siècle plus tard, la marque CTI , avec sa dream-team de musiciens , son luxe sonore et ses couleurs chatoyantes, n’est pas prête de s’éteindre

En savoir plus :

Quelques liens :

Doug Payne ( la discographie du label )

CTI Jazz ( le site officiel du label )

www.amcorner.com ( Catalogue du magnifique label A&M/CTI , qui précéda le label indépendant CTI )

www.allaboutjazz.com ( une interview en anglais de Creed Taylor )

alain70.unblog.fr Blog en français sur le label CTI-KUDU

www.netvibes.com/manuelalain#CTI_Fan_on_Netvibes



CTI : Jazz-Fusion made in 70's

Manuel Alain

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