James Brown Is Dead
Alain Radix

Abreuvant les 60’s de son rythm n’ blues teinté de Soul, c’est pourtant durant les 70’s qu’il sera encore plus décisif, franchissant un palier supplémentaire en livrant au monde entier les rudiments de son funk hypnotique et sans concessions, axant la marche de tous les instruments sur le modèle rythmique. Après avoir sévèrement pesé dans la décennie précédente, James désormais dirige et influe de manière irréfutable sur le cours de l’histoire de la musique, distillant les classiques du genre avec une facilité déconcertante : Sex Machine, Superbad, Get Up, Get Into It, Get Involved, There Was A Time…
Souffrant le martyr des années 80 comme nombre de ses confrères tous genres confondus, James refait pourtant un come-back tonitruant dans les 90’s avec l’avènement du rap. Magnifié par le Bomb Squad, sublimé par Eric B. & Rakim, cité à tour de bras par tous les rappers et respecté comme un Corleone, c’est bel et bien l’ombre de James Brown qui plane au dessus du Hip-Hop. Sans s’embarrasser de modestie, James clame que ce courant est né grâce à lui. Tout cela est la stricte vérité. Combien de morceaux de rap ont été bâti sur le sample de beat immortel de Funky Drummer ? Une centaine.
Et l’album de trop dans tout ça ? James en a fait plus d’un, s’est compromis plus d’une fois tapant dans le disco ou dans l’hymne pro-Reagan, mais à côté de ses dizaines d’albums définitifs et indispensables, tout cela n’est qu’anecdote. Pas grave…
Quelle allure aurait la black music sans lui ? De Prince à Clinton, de Bambaataa à Chuck D., on ne compte plus le nombre d’artistes qui a un degré plus ou moins élevé avouent avoir agit sous influence JamesBrownienne.
Depuis quelques mois nous préparions une série d’articles sur le phénomène James Brown afin d’en expliquer les finesses et les codes, plus que jamais tout cela est d’actualité car de légende vivante, il est depuis le 25 décembre 2006 devenu une légende tout court, et si Dieu existe, alors pour beaucoup il a depuis longtemps revêtu l’aspect d’un petit Géorgien surexcité poussant des cris à faire tomber les murs.
De tous ses surnoms dithyrambiques, mérités même si trempés de mégalomanie, il est en pourtant un qui résume tout James Brown : The Greatest Of All Times.
RIP.