Jeannie Reynolds - The Fruit Song - 1976
Michel Guinand
C’est un jour béni des dieux qui nous fit rencontrer un beau jour l’homme qui bouleversa nos vies..
Un homme sans lequel rien de ce qui aura fait notre parcours aurai eu cette saveur, cette empreinte divine..Rendez vous compte, une discothèque des plus riches ou la soul et le funk étaient là, pareils à des objets d’art trônant dans un musée, et dont l’humilité du gardien était aussi grande que les œuvres qu’il chérit encore…
Un véritable temple pour nous qui percevions au fur et à mesure de nos visites la tache immense qui nous attendait. Des milliers de disques rangés soigneusement, alphabétisés scrupuleusement, afin d’être en mesure de pouvoir immédiatement répondre à nos attentes..
IL lui suffisait de nous voir réagir à tel disque pour savoir quelle voie suivre, et dans les 10 secondes qui suivaient, nos oreilles s’émerveillaient..
Un homme habité comme jamais, une foi indéfectible en sa musique, parlant avec le plus grand sérieux de Sly Stone, fronçant les sourcils si vous aviez le malheur de faire la moue sur un lp des Moments, une joie si communicative qu’elle en devenait solennelle.
Le voir jubiler à l’idée de nous faire découvrir des œuvres capitales une minute avant qu’il pose son diamant sur le sillon reste encore à ce jour un souvenir intact …
Voir l’impact énorme qu’avait sur moi les œuvres de Georges Clinton lui faisait brandir un sourire incroyable..
J’avais certes quelques notions en terme de Funk, mais rien qui m’éleva aussi haut que cette k7 que je détient toujours, et dont le contenu doit certainement figurer encore dans un registre qu’il conservait , archivant méticuleusement le moindre enregistrement …
Je détenais en quelques mois ainsi quelques dizaines de k7 , allant de Sly Stone à Parliament, de Horny Horns à Mutiny ; des musiques dévastatrices pour mon entourage !
Je devenais imperturbablement le porte parole de Knee Deep, le pourfendeur du funk le plus lourd, vociférais à la moindre occasion, et m’incrustai à la moindre réunion pour faire découvrir mes pépites…
Un révérend m’avait littéralement absous , j’allais décupler ensuite mon enthousiasme pour faire connaître ces joyaux à mon tour…
IL semblait pourtant que tout ou presque avait été dit sur Bootsy, mais il n’en était rien…
C’est ainsi qu’il nous convia un jour à découvrir une nouvelle œuvre, un nouvel angle des plus surprenant..,
Enregistré pendant la période bénie de 1975 à 1976 qui vit arriver le Chocolate City de Parliament, et suivi du légendaire Mothership Connection , quelques membres du vaisseau-mère s’éclipsaient le temps de participer au premier album d’une chanteuse : Jeannie Reynolds .
Je ne me souviens que trop bien de l’air grave qu’avait notre ami à l’idée de nous voir réagir sur cet ovni..Un disque conçu dans une sérénité inédite pour le bassiste, duquel quelques excellents titres sortent, ou l’on sent le talent indéniable de cette femme, un chant pur et écorché, quelques balades en mid-tempo, mais surtout ….surtout ce « Fruit Song » qui ouvre l’album..
Tout d’abord une batterie douce , un tempo sensuel, une intro longue dans laquelle la voix de Jennie commence à apparaître, on sent qu’il va se passer quelque chose…
Baby , baby, baby , baby….
Ce calme trompeur n’était que le prétexte à un torrent incroyable…
Rien ne m’était apparu aussi beau je vous l’assure, une véritable avalanche en deux secondes..
Tout se mêle magnifiquement, des violons aux coté de ce saxophone, ce rythme lent vous poussant dans les méandres de la soul la plus divine, et puis en même temps, derrière..Mon dieu, c’est totalement incroyable..Bootsy semble habité par une rare délicatesse à laquelle il ne m’avait pas habitué, il ne fait qu’effleurer ces cordes..Mais même en les survolant, on sent ce funk déguisé là pour l’occasion en un formidable hommage, son jeu est tout en retenue, l’homme se fait discret, et l’on a droit à une chanson de plus de sept minutes ou la suggestion des paroles semblent définitivement écrites pour qu’elle fut aussi magistralement accompagnées…
Ce « Fruit Song » est L’Ode à l’érotisme le plus sous jacent, ou tout est en filigrane : « I didn’t Know You Like Cherrys../ You Didn’t Know I LIke Bananas.. » Rappelant une époque ou l’élégance allait de pair avec la richesse musicale….
Je dédie ce souvenir à Tarek, que je ne cesserai jamais de remercier, et sans lequel ma culture n’autoriserai pas ce genre de magnifique réminiscence..
b[
Un homme sans lequel rien de ce qui aura fait notre parcours aurai eu cette saveur, cette empreinte divine..Rendez vous compte, une discothèque des plus riches ou la soul et le funk étaient là, pareils à des objets d’art trônant dans un musée, et dont l’humilité du gardien était aussi grande que les œuvres qu’il chérit encore…
Un véritable temple pour nous qui percevions au fur et à mesure de nos visites la tache immense qui nous attendait. Des milliers de disques rangés soigneusement, alphabétisés scrupuleusement, afin d’être en mesure de pouvoir immédiatement répondre à nos attentes..
IL lui suffisait de nous voir réagir à tel disque pour savoir quelle voie suivre, et dans les 10 secondes qui suivaient, nos oreilles s’émerveillaient..
Un homme habité comme jamais, une foi indéfectible en sa musique, parlant avec le plus grand sérieux de Sly Stone, fronçant les sourcils si vous aviez le malheur de faire la moue sur un lp des Moments, une joie si communicative qu’elle en devenait solennelle.
Le voir jubiler à l’idée de nous faire découvrir des œuvres capitales une minute avant qu’il pose son diamant sur le sillon reste encore à ce jour un souvenir intact …
Voir l’impact énorme qu’avait sur moi les œuvres de Georges Clinton lui faisait brandir un sourire incroyable..
J’avais certes quelques notions en terme de Funk, mais rien qui m’éleva aussi haut que cette k7 que je détient toujours, et dont le contenu doit certainement figurer encore dans un registre qu’il conservait , archivant méticuleusement le moindre enregistrement …
Je détenais en quelques mois ainsi quelques dizaines de k7 , allant de Sly Stone à Parliament, de Horny Horns à Mutiny ; des musiques dévastatrices pour mon entourage !
Je devenais imperturbablement le porte parole de Knee Deep, le pourfendeur du funk le plus lourd, vociférais à la moindre occasion, et m’incrustai à la moindre réunion pour faire découvrir mes pépites…
Un révérend m’avait littéralement absous , j’allais décupler ensuite mon enthousiasme pour faire connaître ces joyaux à mon tour…
IL semblait pourtant que tout ou presque avait été dit sur Bootsy, mais il n’en était rien…
C’est ainsi qu’il nous convia un jour à découvrir une nouvelle œuvre, un nouvel angle des plus surprenant..,
Enregistré pendant la période bénie de 1975 à 1976 qui vit arriver le Chocolate City de Parliament, et suivi du légendaire Mothership Connection , quelques membres du vaisseau-mère s’éclipsaient le temps de participer au premier album d’une chanteuse : Jeannie Reynolds .
Je ne me souviens que trop bien de l’air grave qu’avait notre ami à l’idée de nous voir réagir sur cet ovni..Un disque conçu dans une sérénité inédite pour le bassiste, duquel quelques excellents titres sortent, ou l’on sent le talent indéniable de cette femme, un chant pur et écorché, quelques balades en mid-tempo, mais surtout ….surtout ce « Fruit Song » qui ouvre l’album..
Tout d’abord une batterie douce , un tempo sensuel, une intro longue dans laquelle la voix de Jennie commence à apparaître, on sent qu’il va se passer quelque chose…
Baby , baby, baby , baby….
Ce calme trompeur n’était que le prétexte à un torrent incroyable…
Rien ne m’était apparu aussi beau je vous l’assure, une véritable avalanche en deux secondes..
Tout se mêle magnifiquement, des violons aux coté de ce saxophone, ce rythme lent vous poussant dans les méandres de la soul la plus divine, et puis en même temps, derrière..Mon dieu, c’est totalement incroyable..Bootsy semble habité par une rare délicatesse à laquelle il ne m’avait pas habitué, il ne fait qu’effleurer ces cordes..Mais même en les survolant, on sent ce funk déguisé là pour l’occasion en un formidable hommage, son jeu est tout en retenue, l’homme se fait discret, et l’on a droit à une chanson de plus de sept minutes ou la suggestion des paroles semblent définitivement écrites pour qu’elle fut aussi magistralement accompagnées…
Ce « Fruit Song » est L’Ode à l’érotisme le plus sous jacent, ou tout est en filigrane : « I didn’t Know You Like Cherrys../ You Didn’t Know I LIke Bananas.. » Rappelant une époque ou l’élégance allait de pair avec la richesse musicale….
Je dédie ce souvenir à Tarek, que je ne cesserai jamais de remercier, et sans lequel ma culture n’autoriserai pas ce genre de magnifique réminiscence..
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