Anatomie d'un Godfather

Mardi 2 Janvier 2007

On pourrait croire que l’on s’aventure dans le domaine extra-musical en abordant les aventures capillaires et vestimentaires du Soul Brother Number One et je pressens déjà un arrivage massif de mails de mécontentements : « Wegofunk est devenu le Closer du funk ! », « Vous êtes vraiment les éboueurs du net », ce genre de choses que nous pourrons ranger aux côtés de ce mail signé Alain R. qui trône fièrement en salle de Rédaction et que nous relisons encore et encore quand le moral est en baisse :
« Vous naites queu des nules surtou Muzul qui porte des manto en fourure ! ».
Mais revenons à notre Marron.
En observant de plus près, s’attarder sur l’aspect physique de James Brown ne parait pas si incongru que ça, car pour le Godfather il existe quelques composantes essentielles d’un showman qui se respecte : une dentition blanche et éclatante, des vêtements impeccables, et des cheveux bien coiffés. Cette discipline tous ses musiciens ont du l’appliquer, mais James Brown lui-même s’y est astreint avec un zèle féroce, et si nous n’entrerons pas dans les détails bucco-dentaires, le reste mérite quelques explications.


Anatomie d'un Godfather
1/ LA COUPE DE CHEVEUX

Sur ce point James Brown n’a jamais mégoté, faisant évoluer ses coupes au rythme de sa musique : défrisés et recoiffés en banane, en brushing aérien, en conk, en afro, et plus proche de nous en coiffure que l’on jurerait adaptable sur un playmobil.
Historiquement, on ne trouve que 2 cas de figure où l’on peut surprendre le Godfather en flagrant délit d’hirsutisme : dans le cadre d’un concert et là personne ne lui en tiendra rigueur (se reporter au livret de Live At The Apollo Vol.2 pour se rendre compte des proportions que cela peut prendre), et sur les photos prises par la police lors de ses arrestations.
Et là c’est moins funk comme attitude.


2/ LES COSTUMES

Alors là, on attaque un gros morceau car les costumes sont un des fondamentaux du style James Brown. Et en la matière, James a fait très fort. Du mat au satiné, du classe au criard, James est une encyclopédie de la sape et ses costumes, tout comme les coupes de cheveux, permettent non seulement de dater l’époque d’une photo (un peu comme du carbone 14 mais moins fastidieux d’utilisation) mais également de mesurer le chemin parcouru depuis les sobres complets vestons des débuts.
Capable d’entamer un concert dans un élégant ensemble avec cravate pour le terminer dans une combinaison moulante, le Soul Brother Number One s’affichait ces dernières années dans de délirants costards en soie violette, d’hallucinants queue-de-pie avec revers en strass, de stupéfiants ensembles rouges avec des franges noires, bref une garde-robe qui couvrirait de ridicule celui qui oserait en faire autant.


3/ LES BOTTINES

Pour les gérants de salle de concert, les bottines de James Brown sont l’équivalent des sauterelles pour les paysans d’Afrique : un fléau contre lequel on ne peut rien faire sauf le regarder passer et constater les dégâts. Combien ont été dans l’obligation de souscrire une assurance spécifique ? Combien de scènes ont été transformées en LP, James Brown y ayant gravé des sillons en effectuant ses pas de danse venus d’un autre monde ?
Au-delà du caractère purement vestimentaire la bottine est l’instrument personnel du Godfather, sa baguette de chef d’orchestre, un claquement de talon pouvant signifier la fin d’un morceau, le début d’un pont, ou tout simplement servir de métronome.
Accessoirement ses légendaires bottines lui octroient quelques centimètres supplémentaires, ce qui ne gâche rien.


Prévue depuis plusieurs mois, il était hors de question que cette série d'articles reste dans les cartons au prétexte que le Godfather avait eu l'étrange idée de mourir le jour de Noël...

Muzul

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James Brown !
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