James Brown - Love Power Peace

Polydor 1971

Samedi 26 Août 2006

La scène se passe à un quelconque repas de famille en France avec parents, oncles, cousins, que sais-je encore. Soudain arrive un sujet encore plus délicat que la politique : la musique. Certains, au péril de leur vie, osent parler de tous ces fabuleux artistes Noirs Américains dont les merveilles durant les années 70 étaient déjà oblitérées chez nous par la déjà très pitoyable variété française. Le ton monte, le digestif entame sa deuxième tournée et 2 camps se forment : les défenseurs d’une musique à côté de laquelle nombreux sont passés faute de curiosité et les autres. Ceux qui ont été nourris au Sardou, Cloclo, Dassin, j’en passe et des pires. Soudain un membre de ce second clan lâche la bombe : « Mais à l’époque on a écouté de la variété française et des Yé-yé parce qu’il n’y avait que ça ! ». Et ce live de James Brown et ses Mighty JB’s enregistré à l’Olympia en 1971, c’est moi qui l’invente peut-être ??!!!


James Brown - Love Power Peace
1971. L’année est charnière puisqu’avant qu’il ne monte le camp dans la célèbre salle parisienne, James a scellé dans le béton les sacro-saints rudiments du Funk et Sex Machine est devenu l’acte fondateur de ce nouveau style qui pour lors n’en est qu’aux prémices. Il arrive avec un line-up de rêve qui, en plus des fidèles, compte dans ses rangs le phénomène Bootsy Collins. Cheveux bien mis, dents blanches, chaussures qui éblouissent de brillant (attention à l’amende !). Tout est en place, le toit peut faire un bond de 5 mètres puisque, plus qu’un simple concert, l’expédition en terre Française prend des allures de remake du Débarquement, James tenant le rôle de celui qui vient délivrer le pays de sa médiocrité musicale citée plus haut.
En plus de ce qu’il connait déjà de James Brown le public parisien va avoir droit à une surprise de taille quand, chargé à bloc, Mister Dynamite qui n’a jamais aussi bien honoré ce surnom que sur scène, va leur dégainer en pleine tête, et ce dès le 3ème morceau, ce que papa avait dans son sac flambant neuf : un Ain’t It Funky Now anthologique lardé d’un solo de guitare de Catfish Collins, d’un de trombone de Wesley et clos par une échappée au clavier de James en personne (la version originale comprend une transe à la basse de Bootsy). Les hostilités commencent…Se poursuivent et surtout ne s’arrêteront pas tant que les forces de l’ordre n’interviendront pas pour protéger les innocents spectateurs, James & His Band lâchant les bombes sur l’Olympia avec une force toujours plus appuyée (avait-il dans l’esprit de transformer la salle en parking ?) et avec une intensité scénique et rythmique qui va crescendo. Après s’être assuré que son arsenal réglementaire (Try Me, Bewildered, Please, Please, Please, It’s A Man’s Man’s World) fonctionnait encore avec la même force de percussion, James envoie l’artillerie lourde et passe à la phase Raw Funk sortant son trident qui a déjà fait ses preuves outre-Atlantique et à côté duquel les Orgues De Staline ressemble à des lances pierres : Super Bad / Get Up Get Into It, Get Involved / Soul Power (cf :Revolution Of The Mind – Live At The Apollo III), finissant par là d’achever un public Parisien qui assurera l’ambiance jusqu’au bout et pour qui la musique n’aura plus jamais le même goût. On raconte d’ailleurs qu’à la suite de ce passage du pas encore Godfather Of Soul les dentistes ont connus une recrudescence de clientèle qui venait se faire refermer une bouche restée béante…
James n’a toujours eu qu’une ambition : être le meilleur. En 1971, et bien avant d’ailleurs, il était le meilleur chez lui, sur scène comme sur disques. Avec ce type de raid aux allures d’expédition punitive tant la charge est violente, il prouve et s’assure qu’il est aussi le meilleur du monde.
Pas disponible de manière officielle, la vidéo de ce concert vaut son pesant d’or avec toute cette troupe d’élite disciplinée. 3 d’entre eux (les frères Collins et Fred ) iront ensuite faire honte à leurs parents en rejoignant quelques années plus tard le grand spectacle coloré, déjanté et sous acide de Clinton. On ne peut pas nous rééditer ça en dvd plutôt que Jacquou le Croquant ou l’Homme du Picardie ??!!

LIENS

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Wikipedia
Maceo Parker
Fred Wesley
Martha High
Marva Whitney
Pee Wee Ellis
Clyde Stubberfield & Jabo Starks



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