Method Man & Redman : Blunt Reality

Dimanche 19 Mars 2006

Les 2 rappeurs East Coast US étaient en concert en janvier dernier. Retour sur un squattage de la capitale réussi.


Réunis sur la même scène : info ou intox ?

Method Man & Redman : Blunt Reality
Il faut croire que les deux lascars du Hip Hop ricain se sont désormais donnés le mot pour ambiancer Paris au mois de janvier. En effet, ils étaient déjà venus à l’Elysée Montmartre l’année dernière à la même époque mais séparément. Redman le 2 janvier, alors que personne n’aurait mis un seul copeck sur sa présence le lendemain du réveillon d’un nouvel an, qu’il aurait bien pu passer complètement défoncé dans une quelconque chambre d’hôtel on ne sait où, et Method Man embrayant le pas le 27 janvier, où il a cru ne plus revoir une de ses pompes, dédicacées par Michael Jordan et perdue après un énième saut dans la foule.

Il est clair que les deux MCs ne se quittent plus depuis leur première collaboration sur leur devenu classique « How High » en 1995. Le succès du single avait tout naturellement donné suite à l’album « Blackout » en 2000 et le film (et sa BO) « How High » en 2002 (ou la version black de Dumb & Dumber).

Alors, l’idée de voir ces deux énergumènes sur la même scène était plutôt plaisante sur le papier. Après tout, ne sont ils pas des rappeurs confirmés aux millions d’albums vendus et n’appartiennent – ils pas aux collectifs emblématiques du Hip Hop que sont le Wu Tang Clan et le Def Squad ? En tant que public, pas moyen de rater çà. Les problématiques de gestion d’un tel événement sont finalement à la charge des organisateurs. Place au spectacle !

Constat évident, Method Man et Redman font le plein. Les organisateurs de Fokus Production ont vu juste. 3 dates blindées à ras bord. Dans les travées de l’Elysée, on trouve de tout, des vieux B-Boys, des jeunes qui pensent que Prince Paul est le frère de Sean (entendu dans les couloirs), des filles rêvant d’apparaître dans les clips de MTV et tout le milieu parisien de la black music. Le Blunt Show aura donc capté les attentions en de début d’année.

Blunt Chaud !

Method Man & Redman : Blunt Reality
Le privilège d’être rédacteur d’un webzine comme wegofunk peut parfois nous permettre d’assister gracieusement à ce genre de rendez vous. N’allez pas croire qu’il s’agisse d’un passe - droit abusif et systématique qu’obtiennent généralement les médias hypes dont nous ne faisons définitivement pas partie. Mys35 vous le confirmera. Elle qui galère depuis 6 ans maintenant pour faire de ce site une plaque tournante de la musique afrogroove avec des moyens si proches du 0. Et puis, c’est pas sans contrepartie. Les lignes de cet article en témoignent. Bref, l’équipe de Fokus Production nous ont sympathiquement convié à la session du 10 janvier. Merci à eux !

Que dire donc de la prestation ? Du bien à vrai dire. Youssoufah, membre de Ménage à 3, a parfaitement rempli son contrat en assurant une bonne première partie, chauffant la salle sur le thème de la croisade menée par certains élus contre le rap français et ses représentants dont fait partie Monsieur R (un de ses potes).

Puis, débarquent deux types qui ne ressemblent pas à ceux sur le flyer. L’un se place derrière les platines et l’autre saisi un micro. Trop peu de personnes reconnaissent immédiatement DJ Lord Jazz et DoItAll des Lords Of The Underground. DoItAll (avec un beau pull que l'ami acufunkture avait du lui prêter pour être la plus jolie pour aller danser ce soir là) étant venu fêter son anniversaire aux frais de la production. Mais en échange, lui et son compère ont lâché « Here Comes The Lords » et quelques autres morceaux histoire de les rappeler à note bon souvenir (albums « Here Comes The Lords » en 1993, « Keepers Of The Funk » en 1994 et « Resurrection » en 1999). Fan du groupe, je ne pouvais qu’apprécier.

Method Man & Redman : Blunt Reality
Enfin, les deux stars de la soirée pointent leurs nez. A partir de ce moment, le public n’a cessé de s’exciter sur leurs tubes. Bon, il est vrai aujourd’hui que chacune des prestations des grandes écuries du Hip Hop américain contient sensiblement les mêmes ingrédients (reprises de classiques, célébration des vraies valeurs du Hip Hop et de la weed, dédicaces aux disparus, le traditionnel « F***k Bush » etc.), comme s’il s’agissait de franchises au spectacle unique bien huilé. Mais force est de constater que la formule marche à merveille. A la différence que Method Man et Redman sont en plus de grands adeptes du slam dans la foule. Cauchemardesque pour la sécu. C’est toujours impressionnant de voir un beau bébé de 120 kg emprunter la même voie des airs pour récupérer les artistes s’étant jeté deux secondes avant depuis la plus haute enceinte (à la manière des catcheurs du haut de la troisième corde). Bref, tout le monde en a pour son grade ou pour sa bourse (ou presque).

Do you want more ?

Method Man & Redman : Blunt Reality
De toute façon, ceux qui n’avaient pas les moyens de s’offrir leur billet à 44 euros (une table basse SVANSBO chez Ikea, 15 paupiettes impériales au saumon dont 5 offertes chez Carrouf ou un an d’abonnement à Groove Magazine) pouvaient tenter de se rattraper aux aftershows organisés dans les quatre coins de la capitale.
Celui du Triptyque était d’ailleurs assez fantasque. Un Method Man défoncé dans le coin VIP, 15 petites minutes de présence sur scène et un trio inédit et improvisé de DJs (Freeworker, Soulist et Chabin) pour balancer les instrus que même DJ Lord Jazz n’avait pas ramené … Pas content ? Allons, que croyiez vous avoir pour une entrée à 12 euros ? Il vous faut réviser vos classiques voyons ! Method Man, Redman et cie sont restés fidèles à eux-mêmes voilà tout !

Je dirais même Bravo et Merci à tous les organisateurs pour votre cran ! A l’année prochaine !

Freeworker

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