Stefan & Fabrice (Soul Cookers)
L’idée du Saint-Paul Soul Jazz festival a germé dans l’esprit de l’équipe du label Soul Cookers, menée par deux frères, Stefan et Fabrice. Ces deux siamois du « real funk », se sont fait connaître en 2001 grâce au site internet Funk Food Family. A l’origine de leur projet un amour inconditionnel pour l’esthétique fin 60’s-début 70’s. Avec un brin de nostalgie, ils se passionnent pour l’architecture, le design, la mode et la culture de cette époque (série TV, films, etc). Et bien sûr, au cœur de cette passion on trouve la musique. Le son qu’ils aiment est fait de soul profonde et riche, de funk lourd et puissant, de jazz subtile et groovy. Au Panthéon de la Funk Food Family, Lalo Schifrin, JJ Johnson ou encore Johnny Pate figurent en bonne place.
Leur constat est simple et tant pis pour ceux qui le trouvent trop radical. « Les productions actuelles se démarquent surtout par leur pauvreté et leur côté artificiel. Les pseudos artistes funky souvent auto proclamés empruntent de nombreux éléments de l’époque et tournent en rond depuis trop longtemps, parce qu’ils sont paresseux ou simplement parce qu’ils n’ont pas le talent ni la culture. » Amen, brothers ! Truth be told ! Kzimir dixit…
L’aventure se prolonge en 2005 par la création d’un label indépendant qui lâche une première bombe : un 45t mitonné aux petits oignons par leur groupe préféré, les New Mastersounds. Quelques mois plus tard vient une seconde livraison, cette fois sous la patte des Stoned Soul Picnic, dont ils produisent également l’album à paraître en octobre 2006.
Isolés dans un paysage du funk français qui ne jure que par la BASS et les clap-clap du funk d’auto-tamponneuses, nos deux héros auraient pu se contenter de ce glorieux fait d’armes… Que nenni ! En 2006, ils se lancent à la conquête de la Gaule, en commençant par une petite ville de la Drôme, qu’ils ont toutefois pris le soin de choisir pour ses fortifications. La croisade peut commencer et la bannière « Deep Funk & Raw Soul » flottera désormais sur Saint-Paul-Trois-Châteaux. Le point de ralliement de cette glorieuse Reconquista est bientôt fixé. Rendez-vous le 13 juillet 2006, prévoyez des chaussettes propres, ça va secouer sévère. L’entreprise ne pouvait que séduire votre serviteur, connu et même abhorré dans certaines contrées, pour son attachement sans réserve au gros funk qui tâche.
Leur constat est simple et tant pis pour ceux qui le trouvent trop radical. « Les productions actuelles se démarquent surtout par leur pauvreté et leur côté artificiel. Les pseudos artistes funky souvent auto proclamés empruntent de nombreux éléments de l’époque et tournent en rond depuis trop longtemps, parce qu’ils sont paresseux ou simplement parce qu’ils n’ont pas le talent ni la culture. » Amen, brothers ! Truth be told ! Kzimir dixit…
L’aventure se prolonge en 2005 par la création d’un label indépendant qui lâche une première bombe : un 45t mitonné aux petits oignons par leur groupe préféré, les New Mastersounds. Quelques mois plus tard vient une seconde livraison, cette fois sous la patte des Stoned Soul Picnic, dont ils produisent également l’album à paraître en octobre 2006.
Isolés dans un paysage du funk français qui ne jure que par la BASS et les clap-clap du funk d’auto-tamponneuses, nos deux héros auraient pu se contenter de ce glorieux fait d’armes… Que nenni ! En 2006, ils se lancent à la conquête de la Gaule, en commençant par une petite ville de la Drôme, qu’ils ont toutefois pris le soin de choisir pour ses fortifications. La croisade peut commencer et la bannière « Deep Funk & Raw Soul » flottera désormais sur Saint-Paul-Trois-Châteaux. Le point de ralliement de cette glorieuse Reconquista est bientôt fixé. Rendez-vous le 13 juillet 2006, prévoyez des chaussettes propres, ça va secouer sévère. L’entreprise ne pouvait que séduire votre serviteur, connu et même abhorré dans certaines contrées, pour son attachement sans réserve au gros funk qui tâche.
Pour la première soirée du festival, nous nous retrouvons donc, après quelques heures de route, dans un magnifique carré de verdure, prêts à groover au son de James Taylor et de ses New Jersey Kings. Hélas, avant même la première note, un orage terrible s’abat sur le public et pire encore, sur la scène. L’énergie négative de tous les fans de funk 80 serait-elle venue se déchaîner contre nous ? Pendant que le groupe patiente dans son minibus opportunément garé à côté de la buvette, chacun cherche un abri de fortune dans l’espoir que le concert aura tout de même lieu. L’heure passée dans le camion des techniciens de la mairie, me confirme au moins l’hospitalité de la population locale. L’orage passé, ni la bonne volonté des musiciens et des organisateurs, ni la patience du public ne suffisent… Le constat arrive : pas de concert ce soir. Heureusement, un nouveau rendez-vous circule déjà : le concert aura lieu demain matin dans la salle voisine. On y sera.
New Jersey Kings, deuxième… Les techniciens ont travaillé toute la nuit, la salle est prête, les lève-tôt sont au rendez-vous, le festival peut vraiment commencer. Remontés comme des pendules, James Taylor et ses acolytes nous gratifient d’un concert privé avant de grimper dans l’avion. Et déjà le ton est donné. Pendant que son groupe plante solidement le groove, Mister JT multiplie les numéros d’orgue Hammond. Conformément aux goûts des organisateurs, les morceaux font la part belle aux références blaxploitation, avec notamment une version très tonique du thème de Starsky & Hutch. A midi, le public quitte la salle avec un sourire qu’il gardera jusqu’au soir pour la suite des festivités.
Quelques heures plus tard, la salle s’est emplie d’un public nombreux et hétéroclite, mêlant funkateers forcenés venus d’Espagne, de Belgique ou d’Angleterre, et habitants de tous âges. Les DJ sont déjà à l’œuvre et nous mettent en jambe pour le concert de Reverend Cleatus & the Soul Saviours. Trempés par la pluie la veille, nous voilà bientôt inondés de sueur. Avec une formation basique (Hammond, Basse, Batterie, Guitare, Sax) mais très bien ficelée, les Anglais de Reverend Cleatus posent un groove solide, bourré de références soul-jazz et funk. Ils alternent les reprises (Jimmy Smith ou les JB’s) avec leurs propres compositions. Pour le rappel, ils nous gratifient même d’une reprise du Silly Savage des Golden Toadstools, référence dargienne que les fans de deep funk apprécient. Mention spéciale au saxophone, très habile manieur de cuivre et d’harmonica.
Pour la suite de la soirée, on bascule dans un show façon « soul revue » avec Speedometer. Ce sont cette fois huit musiciens qui envahissent la scène, accompagnés de la chanteuse Ria Currie qui allume une lueur dans le regard de tous les mâles de 9 à 99 ans, les aidant à dissiper toute trace de fatigue. Tous les ingrédients qui font le vrai funk sont là : rythmique en acier trempé, cuivres aux taquets, le tout très opportunément relevé de percus latines. Le groupe enchaîne ses tubes comme At the Speakeasy ou Work it out mais il donne toute sa mesure sur un morceau latin-jazz-funk anthologique et sur une sublissime reprise du titre Kool & the Gang. Mais déjà, la retraite sonne, il faut regagner les tentes, la tête pleine de bons sons.
New Jersey Kings, deuxième… Les techniciens ont travaillé toute la nuit, la salle est prête, les lève-tôt sont au rendez-vous, le festival peut vraiment commencer. Remontés comme des pendules, James Taylor et ses acolytes nous gratifient d’un concert privé avant de grimper dans l’avion. Et déjà le ton est donné. Pendant que son groupe plante solidement le groove, Mister JT multiplie les numéros d’orgue Hammond. Conformément aux goûts des organisateurs, les morceaux font la part belle aux références blaxploitation, avec notamment une version très tonique du thème de Starsky & Hutch. A midi, le public quitte la salle avec un sourire qu’il gardera jusqu’au soir pour la suite des festivités.
Quelques heures plus tard, la salle s’est emplie d’un public nombreux et hétéroclite, mêlant funkateers forcenés venus d’Espagne, de Belgique ou d’Angleterre, et habitants de tous âges. Les DJ sont déjà à l’œuvre et nous mettent en jambe pour le concert de Reverend Cleatus & the Soul Saviours. Trempés par la pluie la veille, nous voilà bientôt inondés de sueur. Avec une formation basique (Hammond, Basse, Batterie, Guitare, Sax) mais très bien ficelée, les Anglais de Reverend Cleatus posent un groove solide, bourré de références soul-jazz et funk. Ils alternent les reprises (Jimmy Smith ou les JB’s) avec leurs propres compositions. Pour le rappel, ils nous gratifient même d’une reprise du Silly Savage des Golden Toadstools, référence dargienne que les fans de deep funk apprécient. Mention spéciale au saxophone, très habile manieur de cuivre et d’harmonica.
Pour la suite de la soirée, on bascule dans un show façon « soul revue » avec Speedometer. Ce sont cette fois huit musiciens qui envahissent la scène, accompagnés de la chanteuse Ria Currie qui allume une lueur dans le regard de tous les mâles de 9 à 99 ans, les aidant à dissiper toute trace de fatigue. Tous les ingrédients qui font le vrai funk sont là : rythmique en acier trempé, cuivres aux taquets, le tout très opportunément relevé de percus latines. Le groupe enchaîne ses tubes comme At the Speakeasy ou Work it out mais il donne toute sa mesure sur un morceau latin-jazz-funk anthologique et sur une sublissime reprise du titre Kool & the Gang. Mais déjà, la retraite sonne, il faut regagner les tentes, la tête pleine de bons sons.
Eddie Roberts (The New Mastersounds)
La dernière soirée nous réserve cependant le morceau de choix, avec les deux groupes chouchous de nos funky brothers drômois : Stoned Soul Picnic et les New Mastersounds (lire l'interview). Les Stoned Soul Picnic sont les premiers à se lancer dans l’arène. Retour à une formation basique (batterie, basse, orgue, guitare) avec ce groupe venu roder son album à paraître bientôt chez Soul Cookers. Une excellente découverte que ce combo qui aime à mêler le funk avec quelques petites touches de mod-rock typiquement anglais et assez original. Mention spéciale au guitariste cette fois, très à l’aise dans ce style. Pendant cette excellente prestation, j’avise Eddie Roberts vissé à sa bière et absorbé par la musique. Après les salutations d’usage, il me confie que ses doigts le démangent d’une sévère envie de jouer. Alors que les New Mastersounds rentrent tout juste d’une tournée américaine et qu’ils se sont levés à 4h du mat’ pour venir à Saint-Paul, ils n’ont qu’une envie, monter sur scène et mettre le feu …
Effectivement, et sans faire offense à la grande qualité de tous les autres groupes, on peut dire que nos amis de Leeds ont simplement tout fracassé. Malgré la fatigue et les 35° dans la salle, ils se déchaînent tous comme des diables sur leurs instruments, ramenant leur récente escapade parisienne au Tryptique à une vulgaire animation de bal musette. Le public est en transe, aussi bien les inconditionnels du genre que ceux qui découvrent le groupe. Sur Give me a minute, les danseurs bondissent à travers la piste de danse. Sur Nervous, une partie du public chante à tue-tête la partie de cuivres. A 2h du matin, le groupe joue encore, l’engouement du public ayant aidé les organisateurs à convaincre les musiciens de faire un dernier rappel de deux morceaux, dont une reprise de Soulful Strut. Eddie Roberts assurera plus tard qu’il était prêt à jouer jusqu’à 3 ou 4h du matin.
Effectivement, et sans faire offense à la grande qualité de tous les autres groupes, on peut dire que nos amis de Leeds ont simplement tout fracassé. Malgré la fatigue et les 35° dans la salle, ils se déchaînent tous comme des diables sur leurs instruments, ramenant leur récente escapade parisienne au Tryptique à une vulgaire animation de bal musette. Le public est en transe, aussi bien les inconditionnels du genre que ceux qui découvrent le groupe. Sur Give me a minute, les danseurs bondissent à travers la piste de danse. Sur Nervous, une partie du public chante à tue-tête la partie de cuivres. A 2h du matin, le groupe joue encore, l’engouement du public ayant aidé les organisateurs à convaincre les musiciens de faire un dernier rappel de deux morceaux, dont une reprise de Soulful Strut. Eddie Roberts assurera plus tard qu’il était prêt à jouer jusqu’à 3 ou 4h du matin.
Mais voici déjà l’heure du bilan de cette première édition du Saint-Paul Soul-Jazz Festival, un bilan qui, malgré les péripéties météorologiques, reste celui d’une belle réussite. Réussite totale sur le plan musical, parfaite maîtrise de l’organisation, excellentes animations par les DJ, très bon barbecue, buvette modique… Bref, le paradis ! Et le public a répondu présent, même si les fans français ont fait un peu pâle figure à côté de leurs homologues européens. Gageons qu’ils viendront en masse pour la prochaine édition. En ce qui me concerne, le rendez-vous est déjà pris. Encore bravo à toute l’équipe de Soul Cookers, à toute l’équipe de techniciens et d’organisateurs, et à tous les bénévoles qui ont permis à ce festival d’avoir lieu. Vivement l’année prochaine.
Pour voir le reportage photo sur le festival cliquez ici