The Dirty Dozen Brass Band - What's Going On
En 1971 Marvin Gaye publiait What's Going On, son (le ?) chef d'œuvre de Soul qui serait aujourd'hui qualifiée de « consciente ». Pointant du doigt tout ce qui déconnait dans le cauchemar américain, Marvin dressait un état des lieux sans pitié de l'Amérique des laissés pour compte : chômage, ghettos, drogue, répression, la liste est longue…
En 2006 rien n'a changé. L'Irak a remplacé le Viet-Nam, les choses n'ont fait qu'empirer, et Katrina est passée par là transformant la Nouvelle-Orléans en lac artificiel mais surtout mettant en lumière cette Amérique à plusieurs vitesses dans laquelle certains roulent en marche arrière depuis longtemps. Etre noir et pauvre n'est vraiment pas une bonne idée.
Originaire de cette ville dont on ne parle désormais plus qu'au passé, le Dirty Dozen Brass Band reprend à son compte l'album de Gaye et revisite chacun des titres avec l'apport fructueux d'invités de choix (Chuck D., Betty Lavette ou Guru) pour cette réunion du jazz, du funk, de la soul, du rap, et du blues soit les principaux courants de la black music qui avaient pignon sur rue à la Nouvelle Orléans. Juste pour info, New Orléans c'est les Meters, Allen Toussaint, Louis Armstrong, Sidney Bechet, Eddie Bo, Professor Longhair. Encore ? Dr John, The Gaturs, Lee Dorsey, les Neville Brothers.
L'omniprésence de cuivres fanfare très typique de l'endroit fait osciller les émotions : colère ou dépit, joie ou tristesse, fête ou deuil, dans ce manifeste pour leur ville qu'ils enterrent dans la plus pure tradition Nouvelle-Orléans. Quoi qu'il en soit, la gaité et la tristesse marchent ensemble parce que dans cette douleur subsiste l'espoir de reconstruire.
Ces mecs ont enterré leur ville, leur musique, leurs souvenirs, et en même temps un pan entier de l'héritage musical noir américain. Et Bush dans tout ça ? Il est toujours président, merci pour lui.
En 2006 rien n'a changé. L'Irak a remplacé le Viet-Nam, les choses n'ont fait qu'empirer, et Katrina est passée par là transformant la Nouvelle-Orléans en lac artificiel mais surtout mettant en lumière cette Amérique à plusieurs vitesses dans laquelle certains roulent en marche arrière depuis longtemps. Etre noir et pauvre n'est vraiment pas une bonne idée.
Originaire de cette ville dont on ne parle désormais plus qu'au passé, le Dirty Dozen Brass Band reprend à son compte l'album de Gaye et revisite chacun des titres avec l'apport fructueux d'invités de choix (Chuck D., Betty Lavette ou Guru) pour cette réunion du jazz, du funk, de la soul, du rap, et du blues soit les principaux courants de la black music qui avaient pignon sur rue à la Nouvelle Orléans. Juste pour info, New Orléans c'est les Meters, Allen Toussaint, Louis Armstrong, Sidney Bechet, Eddie Bo, Professor Longhair. Encore ? Dr John, The Gaturs, Lee Dorsey, les Neville Brothers.
L'omniprésence de cuivres fanfare très typique de l'endroit fait osciller les émotions : colère ou dépit, joie ou tristesse, fête ou deuil, dans ce manifeste pour leur ville qu'ils enterrent dans la plus pure tradition Nouvelle-Orléans. Quoi qu'il en soit, la gaité et la tristesse marchent ensemble parce que dans cette douleur subsiste l'espoir de reconstruire.
Ces mecs ont enterré leur ville, leur musique, leurs souvenirs, et en même temps un pan entier de l'héritage musical noir américain. Et Bush dans tout ça ? Il est toujours président, merci pour lui.
