Disquaire indépendant depuis 1996 situé au 40, rue des fontaines, 60600 Clermont de l'oise

LA BOUTIQUE

I love vinyl
En parler comme du tout dernier produit qu’il resterait à vénérer.

Tenir cette petite boutique depuis tant d’années avec pour seuls compagnons ces milliers d’enregistrements, des séances d’enregistrement magnifiques à conter, à faire ressurgir à la moindre occasion.

Du 78 trs de Fats Waller ou du Duke que l’on peut même faire tourner sans l’aide d’un prise de courant, du 45 trs souple édité par Banania dans les années 70 qui semble sentir le chocolat, du 33 trs édité par le label Trimicron mi 70 contenant une heure sur chaque face par un procédé incroyable, du disque carte postal en carton que je ressors à chaque fois pour faire s’émerveiller les clients qui en ignoraient l’existence, du format 10 pouces sur lequel on enregistrait une dédicace pour un proche dans les studios Ducretet Thomson dans les années 50..

Tout ici est propice à l’immortel, au solide.

Le vinyle est le seul et unique produit renfermant le pouvoir nostalgique vers lequel on fini toujours par s’épancher en se disant qu’on a loupé quelque chose.

Je m’en suis tellement imprégné qu’il m’arrive parfois d’en parler ici dans des termes qui s’apparentent au divin, débordant délicieusement sur son pouvoir olfactif lorsque vous le sortez de la pochette dans laquelle il sommeillait depuis tant d’années, restituant la notion d’espace-temps, vous sommant de vous délecter de l’importance du moment..

Je vous le dis, ne me laissez pas en parler plus longtemps, vous vous inquiéteriez pour moi..

Quelque soient le nombre de tours qu’ils font sur l’axe, ils m’entourent, moi, et je ne me lasserai jamais je crois de me persuader que je m’en suis jouer un de tour ici..

En décidant parfois contre vents et marrées
De m’en faire l’interprète enthousiaste et passionné,

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J’en voudrait toujours un peu à ceux qui viennent me chiper mes lps les matins sur les brocs !!
Se sont les MIENS !!!

Nan, en vrai, c’est qu’des conneries, mais lever des disques à 5 h30 pour les prendre en photo 2 ou 3 heures plus tard, ajouter un commentaire sur tel ou telle plateforme, et attendre…

Arrondir ces fins de mois comme ils disent..

Tisser une clientèle, avoir ensuite de bon feedbacks, et œuvrer en secret pour le pire de la musique…

Car s’il est une chose qui caractérise le virtuel, c’est qu’il le reste, précisément..

Aucune nonchalance, aucun trajet vous menant de chez vous à une boutique, rien lié ici au hasard..celui qui pourrai pourtant vous faire découvrir un mec avec lequel vous échangeriez des gouts communs, et faire s’épanouir une culture qui ne demandait que ça…

Sortir du boulot vers 5 h 30, et décider, comme ça de s’octroyer 15 mn à regarder des disques bien rangés, alphabétisés, discuter avec le vendeur qui encaisserai justement le lp de Gun Club « Miami » vendue à une jolie fille, alors que vous tenez dans vos mains le premier lp des Saints.. que vos gouts concordent, et que sans mots dire, vous esquisseriez tout deux un sourire…

Le vinyle comporte une histoire, chaque disque a la sienne, et s’il ne fallait comme certain n’avoir à n’en narrer que sa côte, son rapport à l’argent, il y aurait longtemps que j’aurai cessé de tenir ma boutique.

Elles pullulaient, dans chaque grandes ville vous trouviez un disquaire, un type passionné qui prenait le temps de vous renseigner, vous connaissait très bien parfois même..

Curieux comme je me plait à faire ce parralèle..

Tant qu’il n’y avait que le vinyle sur le marché, il y avait des boutiques nan ?

Le cd débarque mi 80, faisant le bonheur des maisons d’édition, revendant tout d’abord ce que les gens avaient déjà chez eux , c'est-à-dire le double bleu des Beatles, et par la même occasion le double rouge tant qu’on y est ..

L’on ne réédite que ce qui par convention représente un potentiel commercial, donc, précisément ce que chacun détenait chez soit forcement .

Le catalogue classique évidement, offrant sur une même plage une œuvre de Bach sans avoir à retourner une face, sans même toucher autre chose qu’une télécommande, le BOHNEUR ! plus rien à dépoussiérer, plus de saphir ni de courroies à changer, un gain de place flagrant, une durée de vie éternelle ! un vrai miracle pour les mélomanes….

L’on pouvait dès lors vaquer, recevoir chez soit, et faire découvrir sa collection tout en discutant..


Open / close / eject / random / shufle / repeat …

Tant de mots aux consonances impropres

Eject !! : l’on n’éjecte pas un disque..on le prend délicatement, avec une attention toute particulière..

Open ! : je n’ai rien besoin d’ouvrir, hormis le capot de ma platine

Close ! : comment ??, tout se passe donc là ??, à l’intérieur ? prisonnier qu’il est mon disque ?, sans pouvoir respirer ??

L’on a tout simplement ramené les gestes à leur plus simples expression, alors qu’ils étaient les prémisces autrefois à des découvertes improbables, tels des mises en scènes de minutes précieuses …

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Rédigé par Michel Guinand le Jeudi 3 Novembre 2011 à 22:32 | 0 commentaire Notez | 0 commentaire


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