Disquaire indépendant depuis 1996 situé au 40, rue des fontaines, 60600 Clermont de l'oise

Nous marchions un soir sur la croisette à Canne avec Eric, il y a de cela déjà quelques …années..
Petite brise, on refaisait le monde pour la centième fois..
On s’approche de ces magnifiques bateaux, ça brillait de partout, des palaces flottants, pas des embarcations de pêcheurs !, des bateaux majestueux que l’on regarde en se disant que l’on n’aura définitivement aucunes chance de monter la haut un jour..

C’est ainsi, le monde se sépare en deux catégories bien distinctes

Mais ce plaisir des yeux… toujours ce plaisir qui reste gratuit lui, et qui parfois réussi à certain au point d’alimenter cette soif d’ascension, ce dire que peut être en rêvant très très fort, il serait possible d’accéder à ce luxe, à cette vie insouciante , et danser comme le font ces gens la haut sur une musique festive, une flute de champagne à la main, ignorant que là, tout en bas, deux types vous regardent, mais n’envient pas cette insolence..

C’est à ce moment précis que nous tendons l’oreille, et médusés, on fini par très bien distinguer maintenant ce qu’ils écoutent.. « You’re The First, My Last, My Everything » de Barry White..

Ce qui aurait du rester un simple détail se transforme aussitôt en analyse..

Oui, Barry White apparait comme la seul star qui restera éternellement adulée pas deux extrêmes, et l’occasion était trop belle pour que l’on se priva d’une discussion sur ce thème..

Barry White, moi, je l’ai découvert il y a bien longtemps, alors qu’il affichait tubes sur tubes dans les années 70... Dans la cité, ont ne pouvaient pas y échapper, vous aviez les fans de funk, de soul, de disco, de rock parmi lesquels se trouvaient déjà des collectionneurs en herbe qui avaient deux ou trois disques de Barry, ceux là même qui distillaient homéopathiquement des copies sur k7
Cet artiste bénéficiait curieusement d’une aura qui le mettait sur un piédestal, le genre de statut qui nait on ne sait trop comment ni pourquoi..comment dire…il avait la classe..
Oui, c’est ça, la classe… une voix imposant comme une sorte de respect, vous captivant pour mieux vous acculer à découvrir une œuvre de 7 mn dans laquelle les violons se mariaient pour la toute première fois aux guitares…des arrangements millimétrés construits comme des suites, laissant la part belle aux instruments auxquels ce compositeur donnait une toute autre importance…Un orchestre dirigé de main de maitre, faisant entrer dans ces immeubles ou nous vivions, une musique élégante et soignée, et chantée sincèrement.

S’approprier la musique de Barry White, c’est entrer dans un univers ou l’amour est roi, un sujet eternel dont il ne s’éloignera jamais, agaçant certain qui n’auront vu en lui qu’un artiste se complaisant dans un même thème à chaque disque..

Je me souviens très bien à ce propos de cette interview qu’il avait donné à Rock & Folk dans les année 80, lors de la sortie de Show You Right.. Le journaliste lui pose vers la fin la question de savoir pourquoi diable n’a-t-il jamais chanté autre chose que l’amour, alors qu’il existe des sujets autrement plus préoccupants !!

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Pour toute réponse, il renvoie le jeune journaliste dans les cordes en lui infligeant un « Mais que connaissez vous de l’amour monsieur ? »

Oui, que connaît on de l’amour finalement ?
ll semblerait qu’il fut le seul à avoir élevé cet art si haut , pour qu’enfin il fut pris au sérieux..

Vous noterez également qu’il n’est pas rare d’entendre des gens découvrir enfin la musique de ce grand artiste sous un jour nouveau, et comprenne enfin la douleur exprimée dans « Bring Back My Yesterday », ou se prendre une claque définitive en écoutant « Your Love, So Good, I Can TasteIt »..

Ils existe évidemment des sujets, des thèmes plus politiques, plus propices à la réflexion, mais on n’en n’a jamais voulu ni à Chopin, ni à Mahler d’ avoir été à leur époque les prodigieux interprètes de ce que d’autres n’avait pas le génie de décrire aussi bien…

Et finalement, comment peut on juger ainsi l’écriture d’un homme qui aurait été responsable en partie du Baby-boom des année 70 …non, tout ceci n’est pas sérieux..

Une discographie si riche et diverse, des numéros un par dizaine, des disques d’or comme s’il en pleuvait devrait suffire à faire taire toute ambigüité, mais la rivalité ainsi que l’ignorance auront toujours raison des esprits les plus étroits…

Reste maintenant près d’une quarantaine d’albums pour convaincre les plus entêtés, des albums parmi lesquels certains resteront indissociables de la vie, du parcours de ces quelques personnes qui lisent ces lignes , et qui tiennent à dire haut et fort le bonheur que ça a été d’avoir pu découvrir très tôt la musique de cet homme, et le service qu’il a pu leur rendre en un sens…

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Je joins cette vidéo, extraite d’un concert donné le 31 Décembre 1987 au Zénith, il est minuit pile, il entame le « Love Theme »
J’étais là avec Eric…
Dans la foule, une chose que j’étais absolument certain de ne plus jamais revoir ; la réunion inattendue des gens de la haute société se trémoussant en compagnie de jeunes banlieusard qui ne rataient pas une miette de ce spectacle..
Je vous jure que ce soir là, le spectacle était également du coté des spectateurs …

Rédigé par Michel Guinand le Samedi 31 Juillet 2010 à 12:22 | 2 commentaires Notez | 2 commentaires


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