Omar : « The man is back »

Vendredi 4 Novembre 2011

Il est reconnaissable à sa coiffure et son piercing. Omar Lye Fook incarne la NuSoul à l'anglaise. Son nouvel opus qui arrive prochainement s'intitule : « The man »


Omar Lye Fook Copyright Julien Le Gros
Omar Lye Fook Copyright Julien Le Gros

Omar : « The man is back »
Omar pouvez-vous évoquer la récente réédition de l'album de 2006: Sing (If you want it)
 
La version originale de 2006 devait sortir avec Ether records. Mais ils se sont cassé la gueule avant qu'on ne le fasse. On l'a terminé indépendamment sur mon propre label: Blunt music. Ensuite on s'est rencontré avec les gens du label Tru Thoughts à Brighton. Ils ont choisi mon single « Dancing », que j'ai écris avec Zed Bias. A partir de ça ils ont décidé de faire une nouvelle édition de l' ancien album. Ils y voyaient un fort potentiel. Cette nouvelle version a de nouveau mixes (Mark de Clive Lowe, DJ Dodge, Andre de Lotherman, Bob Sinclar), des extras et le titre « Dancing ».
 
Quelles sont vos inspirations ?
 
Stevie bien sûr. Quand j'étais plus jeune c'était le groupe « Level 42 », Jeff Lorber, Spyro Gira; ce genre de choses. Du reggae comme Dennis Brown, John Holt, Bob Marley, la liste est sans fin.
 
Comment avez-vous travaillé avec le producteur electro Zed Bias ?
 
C'était marrant. Une de mes relations m'a dit: « Je connais quelqu'un qui fait des beats.  Veux tu l'écouter? » J'ai accepté. La première chose que j'ai entendu c'était: « Dancin ». D'emblée j'ai ressenti la « vibe » de ce morceau. On a travaillé sur les lyrics, la mélodie, fait des arrangements de corde et ça a abouti à la version que vous pouvez entendre.
 
Ça sonne un peu caribéen C'est une manière de revenir à vos racines jamaïcaines ?
 
Pas vraiment. J'aime essayer des choses différentes. Mais c'est vrai que ce morceau a un rythme, un parfum latin, caribéen. C'est le genre d'ambiance que j'aime explorer. Ça colle parfaitement à mon univers et ça fonctionne.
 
Dans quelles circonstances avez vous signé avec le label Tru thoughts ?
 
Zed Bias sortait déjà ses musiques sur ce label. Ce qui est assez drôle c'est que j'ai déménagé à Brighton, sur la côte anglaise. Paul Jonas, l'un des co-fondateurs de Tru Thoughts et moi même on est tombé nez à nez sur la plage. Ça a été une coïncidence assez heureuse qu'on se rencontre par hasard et qu'on décide de travailler ensemble.
 
Pour revenir sur vos débuts, vous avez commencé par étudier la musique...
 
J'ai étudié le cornet, les percussions, le baryton/ufonium, le piano, le tuba, la guitare un petit moment.
 
Est-cela qui vous a donné la vocation ?
 
Je pense que c'était dans mon sang. J'ai toujours été dans la musique. J'ai toujours été un « performer ». J'aimais faire le « show ». Je jouais dans un orchestre de jeunes, avec une fanfare, un ensemble de percussions, des groupes vocaux, un quartet de cuivres... J'ai toujours voulu être devant. J'ai toujours voulu être le leader. Vers quatorze, quinze ans j'ai écris mes propres chansons et j'ai eu la chance de me produire sur scène. C'est un gêne que j'avais en moi. C'est le chemin vers lequel j'étais destiné.
 
Votre père le musicien jamaïcain Byron Lye Fook, a produit votre premier album « There's nothing like this » sur son label Kongo records.
 
Mon père a créé ce label en 1976. Il avait un groupe de reggae qui s'appelait « Jah Lion ». Il voulait produire sa musique et être indépendant. Mon petit frère avait aussi un groupe de reggae: « Burning bush ». Il le produisait aussi. Quand il a été temps pour moi de percer dans la musique c'était la manière parfaite de débuter. J'étais très chanceux que mon père ait son propre label.
 
Un mot sur la musique de votre père ?
 
C'était un musicien de session dans les années 60-70 jouant avec des gens comme Bob Andy, Marcia Griffiths, les Rolling Stones. Il a fait des jam sessions avec Jimi Hendrix. Beaucoup de gens connaissent et apprécient le travail de mon père.
 

Quelle est l'histoire du morceau « There's nothing like this » qui vous a mis le pied à l'étrier?
 
J'étais en train d'écrire l'album, de mettre ensemble un certain nombre de morceaux. « There's nothing like this » est venu comme ceci: à l'époque il n'y avait pas beaucoup de musique de « rare groove » en Angleterre. C'était de l' « acid house » et des influences Hip hop. Mon truc c'est le « rare groove ». J'aime la vieille soul. En écoutant la collection de vinyles de mon père j'ai accroché sur un disque des Ohio Players. Il y a une chanson qui s'appelle: « Heaven must be like this » C'est ce genre de morceau qui te fait planer hors du monde réel. « There's nothing like this » est totalement inspiré de cette chanson. Je voulais faire quelque chose dans cet esprit. Ça m'a pris un jour d'écrire. J'ai commencé le matin. A cinq heures de l'après-midi j'avais toutes les musiques de composées. Je suis allé chercher du cannabis. J'ai fumé un joint. J'ai écris les paroles. Le reste c'est de l'Histoire. J'ai mis la chanson sur une K7 de 9 minutes que j'ai écouté en boucle. J'ai pensé que si j'arrivais à écouter cette chanson en continu sans m'emmerder ça serait un « hit ». Et ça a été « the one »!
 
Dans les années quatre-vingt dix il y avait le mouvement acid jazz (Brand New heavies, Incognito, Young disciples, Galliano..) Quelle était l'ambiance de l'époque ?
 
C'était fantastique. On appelait cette musique de la « nu soul » ou de la « nu classic soul ». Je suis tombé sur les mecs d'Incognito par hasard. A l'époque j'avais des leçons de batterie à Londres. Il y avait « Bluey » (leader d'Incognito NDLR) qui répétait au même endroit. Mon morceau préféré de tous les temps des « Brand New Heavies » est « Got to give ». Cela a inspiré ma propre musique. J'étais au milieu de cette bande de gens. C'était comme un mouvement. Faire partie de cela était génial.
 
Pouvez-vous définir la particularité de la « Brit soul » par rapport à la scène américaine ?
 
Notre musique en Angleterre est un mélange issu du style de vie anglais. Il y a l'influence cockney « blanche » de l'East End de Londres et en même temps l'apport des caribéens. On ne trouve pas ça aux États-Unis. Leur musique est plus jazz, plus gospel. La nôtre inclut du jazz et du reggae. Des lignes de basse fortes, le 2 step, des choses comme ça. Les américains font beaucoup de notes. Ça a plus avoir avec la tonalité. On commence à influencer la musique américaine. Ça commence à être suivi. C'est plutôt cool car de notre côté on a toujours essayé de faire ce qu'ils font eux. C'est un genre de renvoi d'ascenseur.
 
Vous avez travaillé avec beaucoup de femmes vocalistes: Caron Wheeler, Carleen Anderson, Angie Stone... Comment était-ce de travailler avec ces soul singers ?
 
C'était super de travailler avec ces dames. Ma préférée était Syreeta Wright. Rest in Peace. C'était ma chanteuse préférée de tous les temps. Avoir l'occasion de travailler avec elle était extraordinaire. J'ai eu beaucoup de chance de travailler avec les gens avec lesquels j'ai travaillé.
 
Comment avez vous fait pour réunir tous ces gens sur « Sing if you want it »?
 
Je connais tous ces gens depuis longtemps. J'ai rencontré Common à l'époque où il sortait avec Erykah Badu. On a gardé contact. Il m'a fait figurer sur son album « Electric circus » en 2002. Il m'a retourné la faveur en participant au mien. Pour Angie Stone, à l'époque de mon album « Best by far », en 2000, il y a eu un moment où je ne pouvais pas utiliser Erykah Badu (en featuring sur la reprise de « Be thankful for what you've got » NDLR). Il fallait que je lui trouve une remplaçante. Je l'avais rencontrée des années avant. Elle m'avait dit qu'elle était fan de ma musique. Elle a repris ma chanson « Little boy ». Je lui ai dis « Veux-tu venir chanter sur mon album ? ». Stevie (Wonder ndlr) m'avait promis une chanson depuis 1992. On est allé en studio en 2000. Il m'a appelé un jour. « Hé je suis en ville! Il faut qu'on se voit ! » Quand tu reçois un appel de Stevie tu te ramènes ! On est allés dans des clubs, des restaurants. Il avait son clavier dans sa chambre d'hôtel pour pouvoir travailler. Je l'ai ramené au studio et il m'a fait une chanson. En 2000 quand il a fait cette chanson « Feeling you » c'était trop tard pour la sortie de l'album « Best by far ». J'ai attendu d'être prêt avec « Sing if you want it » pour le mettre dessus. Ça collait parfaitement.
 
Comment était-ce de travailler avec Stevie Wonder ?
 
Stevie Wonder man! C'est comme de travailler avec dieu lui-même. C'est mon idole. C'est le gars qui m'a incité à écrire dans mon style. C'est au travers sa musique que j'ai appris à chanter les harmonies. Chanter à partir de ses disques apprend beaucoup. En terme de production également: la façon dont il manipule les instruments pour rendre les sons vivants. J'essaie de faire la même chose dans ma musique. Quand tu travailles avec Stevie Wonder c'est comme d'être au dessus de la chaîne alimentaire. C'était adorable.
 
Vous avez aussi tenté de mélanger sur certains titres Hip Hop et soul ?
 
Il faut rester intéressant, toujours bouger, essayer différentes choses, ne pas se limiter. J'ai travaillé avec des rappeurs comme Common, Rodney P, Ashman et Cantibe sur « Gimme sun » J'avais le feeling qu'il fallait que j'aille dans cette direction. Mais il y a encore du travail à faire dans ce sens là.

Qui y a t-il dans votre prochain album ?

Le prochain album s'intitule « The man ». Je suis en train de le mixer en ce moment. Si tout va bien on le sortira au début de l'an prochain. Pour moi c'est la meilleure musique que j'ai faite à ce jour. Je suis très satisfait de la qualité, de l'évolution de la musique. J'essaie d'être différent à chaque fois. J'ai vraiment réussi dans ce nouvel album. Je suis en train de jouer sur scène le titre éponyme « The man » et un autre qui s'appelle « Ordinary day », une chanson que j'ai écrites pour mes filles jumelles. Elles sont quatre maintenant. Je joue aussi « Dancing » et It's soul » ainsi que les titres plus anciens.

Y aura t-il des collaborations sur cet album ?

Il y en a moins sur cet album. Dans « Sing if you want it » il y en avait beaucoup et c'était assez difficile à organiser. Cette fois j'ai travaillé dans un cadre plus posé. Je vais peut-être avoir un invité. Mais ce n'est pas sûr donc je ne dirais pas qui ce sera !

Et pour la suite ?

On est en train de monter un tour. Je ne suis pas allé aux États-Unis depuis un petit moment. Je vais tourner là bas et revenir en Europe. Faire des « gigs » c'est mon truc. Il n'y a rien de comparable à du show live. De plus, je joue dans la pièce « Love song » dirigée par Ché Walker. Je continue de faire de la musique tant qu'il y a des personnes pour l'écouter..

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