Interview - Zuco 103

Mercredi 1 Octobre 2003

C'est lors du North Sea Jazz festival de Den Haag que j'ai pu rencontrer le groupe ZUCO 103 composé de Lilian Vieira, Stefan Schmid et Stefan Kruger (absent de l'interview pour cause de repos avant le concert du soir même ).
J'avais préparé mes questions en brésilien mais malheureusement j'avais mal agit car ZUCO 103 n'est pas un groupe brésilien mais un groupe néerlandais avec une chanteuse brésilienne.
Il ne faudrait pas l'oublier comme l'a souligné Stefan Schmid. C'est cette subtilité qui permet au groupe de créer une musique originale où la culture de chacun prend sa place, réussissant ainsi à s'ouvrir au monde mais aussi sur un autre monde : le leur.
Après un premier opus " Outro Lado " sorti en 1999, ils nous reviennent cette année avec " Tales of High Fever ", inspirés par les mélodies et rythmes traditionnels brésiliens, le R&B, les beats électroniques, le jazz et l'afrobeat : un vrai cocktail de grooves multicolores.


Lilian quand es tu arrivée en Hollande ?

Lilian : je crois que je m'en rappellerai toute ma vie c'était le 15 juillet 1989 à 10h15 du matin…
C 'était l'été.


Tu avais alors un projet ici ?

Lilian : Non, absolument pas . Quand je suis arrivée ici je n'avais rien à voir avec la musique j'étais infirmière, mariée à un hollandais qui habitait au Brésil, il avait une affaire là-bas, 12 ans après son arrivée la conjoncture économique l'a décidé à revenir aux Pays-bas. J'étais toujours infirmière quand je suis arrivée je jouais dans des groupes et un peu plus tard je me suis décidée à faire le conservatoire.

Comment as tu connu les autres membres du groupe ?

Tales of the Hight Fever
Tales of the Hight Fever
Lilian : En fait quand je suis rentrée au conservatoire j'ai rencontré Stefan Kruger le batteur et programmateur du groupe absent aujourd'hui, et lui connaissait l'autre Stefan ici présent. Une fois sortie du conservatoire je jouais dans un club de musique brésilienne et il se trouve que les deux Stefan jouaient dans le club juste à côté du mien. Puis c'est en 1995 que nous avons commencé à travailler ensemble, sans être encore les ZUCO 103. Nous avons composé ensemble un morceaux pour un groupe complètement délirant appelé SPECK .
C'était un groupe de jazz avec DJ qui mélangeait aussi leur son avec ce que l'on a nommé musique du monde. C'était le premier groupe de jazz avec DJ. Stefan (Kruger) battait déjà pour eux c'est ainsi que l'on a pu participer à ce projet, le morceau s'appelait " Repente " c'était il y a 7 ans déjà...

Lilian, avant d'arriver en Hollande connaissais-tu la musique nord-européenne ?

Lilian : C'est une coïncidence, j'écoutais beaucoup de musique car dans ma famille on aimait la musique, j'avais un ami très fou qui adorait tout les trucs tordus ou rares et surtout l'Acid musique et un jour il nous apporté un disque de KRAFTWERK ; je devais avoir 17 ou 18 ans. "Outro Lado" votre premier album avait déjà ce même son électronique, ces mêmes influences mélodiques et rythmiques que l'on retrouve dans votre nouvel album " Tales of High Fever ".



Est ce que ce dernier opus est une conclusion du premier ?

Stefan : Non, notre nouvel album est plutôt une deuxième étape de recherche musicale, ça commence avec des expérimentations et cela reste toujours expérimental car nous ne savons jamais où ira la musique…

Pouvons nous dire que vous faites de la fusion de musiques ?

Stefan : oui c'est de la fusion.




De cultures, de deux cultures ou …

Stefan : Nous avons plusieurs cultures, et beaucoup d'influences. Ce n'est pas que de la musique brésilienne et européenne c'est aussi de la musique africaine.

Lilian : Quand vous avez de la musique brésilienne vous avez de la musique africaine, indienne…






b[Afrodeeeth ]b : Effectivement une chanteuse brésilienne porte le métissage brésilien donc déjà plusieurs cultures…

Lilian : Il est vrai que c'est un énorme mélange mais ce que je fais avec ZUCO,
c'est chanter en portugais parce que je suis brésilienne mais en fait je chante " dans des grooves " différents .

Pourquoi les paroles et le chant restent en portugais alors que vous êtes distribués dans le monde ?

Lilian : J'aime assez chanter en anglais, mais je me sens mieux dans ma langue maternelle… Sur le prochain album peut-être que je chanterai en chinois.(rires)

Vous êtes deux musiciens et vous avez trois autres musiciens qui jouent avec vous, pourtant l'album est fait de programmations. Pourquoi avez vous fait ce choix ?

Stefan : Effectivement c'est un choix, l'électronique c'est ce que l'on aime. Nous n'avons pas envie de présenter un groupe qui joue et chante des chansons brésiliennes. Nous nous sentons très concernés par la musique électronique.


Les autres musiciens ne l'ont pas mal pris ?

Stefan : Ils jouent tous sur l'album…

Comment ça ?

Lilian : Oui, toutes les compositions ont été joués en live avec le groupe. Ensuite on les a enregistrées en studio puis on a samplé. Nous avons rajouté des programmations en retravaillant le son à notre sauce. Nous aimons la forme !


Pour le prochain album vous ferez la même chose ?

Stefan : Peut-être… Ou peut-être que nous irons en studio seulement avec un orchestre de cordes ou piano, basse, batterie et percussions


Donc vous qualifiez votre son d'ELECTRO ?

Lilian : Nous sommes essentiellement dans la musique électronique, c'est un élément important mais nous essayons d'apporter d'autres choses qui viennent plutôt du jazz.

Donc les musiciens ne sont pas déçus ?

Lilian : Non, sur scène on s'éclate, on fait vraiment la fête tous ensemble. Notre musique laisse une place à l'acoustique et à l'Electro; il y a une place pour tous, c'est ouvert.


Cette ouverture vous la devez à vos origines culturelles différentes ?

Lilian : Oui, mais surtout au fait que chacun montre de l'intérêt pour la culture de l'autre. Nos cultures coexistent pour exprimer le meilleur d'elles-mêmes, chacun en tire du bien et notre musique ressemble à ça.

Comment vous est venu l'idée du titre ?

Stefan : L'enregistrement de l'album a été intense, il y a eu beaucoup de pression pour le finir car il y avait beaucoup de travail de dernière minute donc cela a été des moment de grandes fièvres d'où le titre de l'album : Histoires de grandes fièvres .


Pour finir la funky question . Si vous deviez quitter les Pays-Bas pour une île déserte. Quels seraient les dix disques que vous prendriez avec vous ? (5 titres chacun)

Lilian Vieira :
Ellis&Tom
Jill Scott "Who's Jill Scott"
Banda Black Rio "Maria Fumaça"
Omar "Nothing like this"
Jackson do Pandeiro

Stefan Schmid :
Miles Davis "Kind of Blue"
Coltrane "Africa Brass"
Mingus "Own"
Jimi Hendrix "High experience"
Omar "Best By Far"


Afrodeeeth

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