Disquaire indépendant depuis 1996 situé au 40, rue des fontaines, 60600 Clermont de l'oise

Une légende à laquelle j'adhère prétend que Sly était si exigeant envers ces musiciens lors de l'enregistrement de cet album qu'il ne daignait pas leur accorder quelconque répis, qu'il avait une idée extrèmement précise de l'orientation de celui ci, et qu'il devait régner par conséquent une atmosphère assez tendue dans le studio dont personne ne sortait...

On peut imaginer qu'il en ai resulté pas mal de déboires : le son meme de l'album, etouffé,en aura largement patie à force de réenregister sur la meme piste.
Encore une fois,à ce propos, je ne saurais que trop de vous conseiller de vous procurer la version en vinyl, car c'est la seule, selon moi qui en restitue le mieux l'amplitude.

Vous remarquerez dans divers chroniques qu'il est assez fréquent que l'on fasse reference à l'état dans lequel se trouvait Sylvester à cette période de sa vie, l'associant trop souvent à mon gout à une sorte de déchéance l'entrainant dans un univers paranoiaque.

IL me parait trop facile de n'y voir qu'une sorte de délire composé sous emprise: l'album peut ainsi paraitre plus inaccessible,plus difficile à aborder.

Que savez vous de l'état dans lequel était Mozart en écrivant ces dernières symphonies, que savez vous des séances d'enregistrement de Layla d 'Eric Clapton,la liste pourrait s'allonger considérablement s'il fallait ne retenir que cet aspect ..

Une chose me dis, juste un sentiment comme ca...qu'ont lui en aurait voulu d'avoir touché la grace de trop pret.

A ce stade de perfection on se pose des questions, et les réponses peuvent parfois etre faciles.

Cet album ne se donne pas comme les autres, dès les premières secondes, on sent que l'on a affaire à un style totalement nouveau, une mozaique de funk, de rock psychedelique, de gospel, de jazz.
Tout est marié avec une maestria envoutante, désarmante.
Autant de titres d'une richesse incroyable,posant pour la première fois les bases de l'ambiant-funk qu'aucun groupe ne saura jamais aussi bien interpreter.

George Clinton, dans un interview, déclarait qu'à l'époque ou il se produisait sur scène avec lui fin 60, qu'il n'était pas rare de voir Norman Withfield de La Tamla, se mettre au fond de la scène et enregistrer le concert sur un magnéto à bande, pour ensuite remmetre à sa sauce ce qui lui plaisait...
En un sens , il aurait permis ainsi de populariser un style psychedelique en produisant les Temptations, undisputed truth...
Mais là, impossible, on ne peux pas plagier, on sent immédiatement que c'est infaisable.On peut porter en haut respect l'albun 'Inspiration information " de Shugie Otis sorti 3 ans plus tard, mais rien n'égalera le génie de Sly


C'est un veritable ovni qui débarque dans les bacs en cette année 1971, rien ne laissait présager un tournant aussi bien maitrisé.
L'inventivité déja perceptible dans les albums précédents trouve ici toute sa puissance.
Avec une désinhibition insolente, il alternera entre funk rock décapant ( Luv'haiht ) et véritable monstre d'ambiant funk (Thank you for talking to me africa" ).Mettant tout ces confrères au tapis définitivement, et pour très longtemps.

J'ai assisté à bien des soirées funk, certaines magnifiques ou quelques djs vous sortent des galettes obscures et vous emportent jusqu'à l'aube dans un tourbillon magique, mais jamais, je vous le dis, jamais il ne m'auront fait danser sur " the asphalt jungle ", j'attend toujours...

Rédigé par Michel Guinand le Mardi 20 Avril 2010 à 18:20 | 0 commentaire Notez | 0 commentaire


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