Disquaire indépendant depuis 1996 situé au 40, rue des fontaines, 60600 Clermont de l'oise

J’aime bien ça..chroniquer mes disques..
Parce qu’ils me ramènent à des époques précises, comme si je rouvrais un album photo.
La couleur du ciel, les rues ou je marchais, avec ce petit casque sur les oreilles.


Celui-ci me rappelle un nouvel épisode, une étape toute aussi cruciale qui nous avaient amenés ma mère, mon petit frère et moi, à habiter près de Compiègne ou j’allais suivre ma toute dernière année scolaire..

Je me nourrissais chaque jours de ma musique, elle m’accompagnait telle le camarade indéfectible, je mesurai jours après jours l’importance incroyable qu’elle prenait, j’avais enfin tout le loisir de m’esseuler pour la première fois, jouissais d’une liberté inédite et nécessaire pour découvrir dans les meilleures circonstances des albums qui me collerai à la peau jusqu’à aujourd’hui.
En lisière de forêt, dans cette caravane, un électrophone m’emmenait vers les plus beaux cieux…
Déjà quelques disques de Supertramp, le magnifique « Wild Tales » de Graham Nash » quelques Bowie dont le merveilleux et indétrônable « Hunky Dory » ..
J’allais quelques fois au Leclerc du coin pour y découvrir quelques nouveautés toujours trop chères, j’attendais patiemment que certains soient soldés pour les acheter, les planquait pour que personne ne les voient, inventais des stratagèmes pour me les approprier déjà…

Mais je n’ai pas pu résister le jour ou je l’ai aperçu…

J’allais immédiatement le faire mettre de coté, et annonçais à ma mère l’urgence, il me faut 80 francs !!, c’est vital, là, c’est important !!…

Je retourne au magasin, et repars avec le disque, mais décide de remettre à plus tard l’instant solennel…Je ne peux pas découvrir une telle œuvre autrement que tout seul.

C’est dans l’après midi même peut être que j’enlevais le cellophane…découvrait une pochette s’ouvrant en trois pans..Et là… je crois rêver..

Mon Stevie les yeux clos, des nattes magnifiques, un sourire resplendissant, et une odeur soudaine de chlorophylle.. J’ignore encore si c’était du à un état second, une transe, une exaltation telle que j’ai senti cette odeur…
Jusqu’à aujourd’hui, je raconte encore ici qu’il ne s’agissait pas d’un rêve, en imaginant qu’un jour il puisse y avoir une autre personne qui , comme moi constata ce parfum…

Comme trois ans auparavant Mr Sleeveland Morris nous gratifie d’un double album, encore un chef d’œuvre après ces années de silence pendant lesquelles il se sera illustré auprès de Minie Ripperton, Ramsey Lewis, Michael Jackson , et prendre le temps qu’il faudra pour composer vingt chansons autour d’un seul et même thème..

J’apprenais cette même année dans un journal du lycée qu’il avait eu maille à partir avec le grand patron de la Motown, qu’il avait du imposer son choix, et renégocier son contrat, car l’idée d’un tel disque n’aurai qu’à moitié plu en haut lieu..

La persévérance de l’artiste aura une nouvelle fois su imposé son choix, c’était ça, ou il quittait le label si je me souviens bien…

On ne peut dire non à un tel artiste je crois, son projet lui parait si vital qu’ont ai du se rendre visiblement à une évidence..

Les compositions illustreront donc un documentaire sur la vie secrète des plantes ! un film très peu connu, visible aujourd’hui grâce aux nouvelle technologies..

Une œuvre essentiellement instrumentale, qui dérouta dans un premier temps les fans qui se remettaient déjà à peine de l’immense ‘ « Songs In The Key Of Life » pour plus tard admettre la teneur authentique de son dernier projet.
Utilisant pour la toute première fois un enregistrement numérique, on assistera à une merveille de production, un raffinement dans l’orchestration jamais vu jusqu’alors, des synthétiseurs entremêlés au dessus desquels plane parfois une voix féérique ( Power Flower ) des instruments exotique ‘( Ai no sono ), un timbre clair et pénétrant ( Same Old Storie )..

Des compositions ne se livrant pas immédiatement, sur lesquelles il faille revenir, comme une odeur tenace et musquée qui ne voudrait pas se donner..



Encore un disque indispensable parmi de nombreux autres, qui gardent encore tout leur parfum après tant d’années..

Celui-ci développe un nectar divin, de ceux dont on parfume sa vie, et dont on reconnaît la fragrance entre mille.

Rédigé par Michel Guinand le Samedi 18 Juin 2011 à 12:20 | 0 commentaire Notez | 0 commentaire


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