Interview - Cochemea Gastelum (Dap-King and Co...) 30.10.10

Jeudi 6 Janvier 2011

Avoir la Cigale pour soit tout seul ! Ca c’est la classe ! Sauf quand on vient pour y donner un concert, dans ce cas là évidemment, on préfère qu’il y ait un peu de monde. Même beaucoup. Mais avoir l’embarras du choix du fauteuil en velours rouge pour s’installer peinard avec un Dap-Kings, ça c’est la classe ! Les balances ne sont pas commencées, le troisième album du Budos Band passe en fond sonore et Cochemea Gastelum est à la cool en jean-baskets. En charge du sax baryton des Dap-Kings, depuis une bonne décennie dans les coulisses des groupes Daptone, Cheme a aussi soufflé aux côtés d’Archie Shepp, de Public Enemy ou de The Roots. Bien occupé par les tournées marathon de Sharon Jones, il a quand même eu le temps d’enregistrer tant bien que mal un premier album solo complètement inclassable fait de Soul, de Funk, d’Afro et de Latin, le tout sous influence jazz électrique : The Electric Sound Of Johnny Arrow. Un disque au titre et au contenu aussi énigmatiques que le patronyme de son auteur et à côté duquel il serait déraisonnable de passer...


Interview - Cochemea Gastelum (Dap-King and Co...) 30.10.10
Tu es depuis un moment dans la nébuleuse Daptone mais on dirait que ça t’a pris beaucoup de temps avant de sortir ce 1er album...
Je dirai dix ans ! A partir du moment où je suis arrivé à New-York en fait. C’est là que je me suis mis à enregistrer des trucs chez moi. Dès que je rentrais un peu pendant les tournées, j’en profitais pour écrire un arrangement supplémentaire, j’enregistrais un instrument en plus et avec le temps je me suis retrouvé avec un album dans les mains ! Au début je ne savais pas réellement ce que j’étais en train de faire, je faisais mes trucs avec mon 4 pistes et mon ordinateur. Ca m’a pris du temps à apprendre comment enregistrer, comment avoir un bon son, j’ai tout appris en le faisant. La seule chose que je savais depuis longtemps, c’est le titre : The Electric Sound Of Johnny Arrow, ça venait d’un rêve que j’avais fait. C’était à l’époque où je jouais avec les Budos et les Dap-Kings et où j’ai énormément appris de Gabe (NDR : Roth) et de Tommy (NDR : Brenneck).

Comment tu t’es retrouvé à jouer avec eux ?
Tout a commencé quand j’ai joué avec les Dap-Kings, c’est là que j’ai rencontré Tom (NDR : Brenneck) avec qui je me suis très vite bien entendu. Tom m’a un jour emmené avec lui aux répétitions des Budos et de là j’ai commencé à jouer un peu avec eux mais traditionnellement, la section cuivre des Budos c’est 2 trompettes et un sax baryton (NDR : Le baryton est assuré par Jared Tankel mais Cochemea en joue aussi sur « II »). En plus ils se sont mis à tourner de plus en plus, moi je n’avais plus le temps donc…De là j’ai aussi joué avec Antibalas, avec Scone Cash Players, en fait avec tout ceux de la famille qui voulaient que je joue avec eux !

Tu disais que le titre de ton album t’était venu dans un rêve, qu’est ce que c’était que ce rêve exactement ?
Il faut savoir que je suis Indien, Cochemea est un nom Yaki, et à l’époque je faisais énormément de rêves sur mes ancêtres et sur les Indiens en général. C’étaient des rêves vraiment très puissants et dans l’un d’eux je me retrouvais au milieu de deux clans qui combattaient. Il y avait d’un côté les anciens et de l’autre les jeunes qui s’affrontaient avec leurs armes pointées l’un vers l’autre, moi j’étais au milieu à essayer de les séparer. Un ancien s’est alors adressé à un des jeunes en l’appelant John Arrow. Quelqu’un de très beau, avec des parures Indiennes.
Dans la suite du rêve, je suivais le clan des anciens en ayant l’étrange impression de ne pas être au bon endroit avec les bonnes personnes. Quand je me suis retourné, j’ai vu au loin John Arrow et j’ai ressenti l’envie de faire demi-tour. J’ai donc couru dans leur direction et quand je les ai rejoints John Arrow et ses hommes étaient sur scène et jouaient la musique la plus incroyable que je n’ai jamais entendu. Cette femme est alors arrivé vers moi et m’a dit « nous avions besoin que tu reviennes… ». Juste après ça je me suis réveillé…

Quel rêve !
Tu m’étonnes ! Et donc je me suis réveillé et j’ai écrit mon rêve. Et là j’ai compris où je voulais aller, ça m’a permis de concentrer mes efforts. L’esprit de mon rêve, la force des personnages, tout ça m’a permis d’avancer et de savoir comment organiser cet album. Mon père était musicien et s’appelait Johnny, il est mort alors que j’étais très jeune sans n’avoir jamais pu faire son propre album. Ce disque c’est aussi une manière de lui rendre hommage. « Electric Sound », c’est aussi un hommage à Eddie Harris et son saxophone électrique sur son album Electrifying Harris.

Interview - Cochemea Gastelum (Dap-King and Co...) 30.10.10
C’est un album que tu as fait principalement seul avec seulement quelques coups de mains annexes…
J’ai joué toutes les percussions et toutes les parties de cuivres, j’ai aussi fait la majeure parties des claviers aidé par Adam Scone (NDR : clavier des Sugarman 3) qui en a fait aussi, Tom a joué pas mal de basse et de guitare, de la batterie aussi sur un titre. C’est vraiment un album fait à la maison sur lequel j’ai voulu impliquer tous mes amis. Beaucoup sont venus jouer tout ce que je ne pouvais pas jouer moi-même ou alors de manière pas convaincante ! J’ai adoré le processus de création qui a été fait dans l’intimité avec uniquement l’aide de proches. Au moment de vraiment le finir, j’ai fait ça dans un vrai studio mais énormément de choses ont été faites chez moi. On a aussi fait des parties chez Adam Scone qui en plus d’avoir des claviers a lui aussi le même matériel d’enregistrement que moi. Ca a permis certaines choses.

On trouve tellement de vibes différentes sur l’album (Soul, Jazz, Afro, Latino…) qu’il en devient difficile à classer. Il me fait penser à une BO ! Impala 73 c’est typiquement un titre de BO par exemple !
Je trouve aussi !

73 c’est ton année de naissance ?
Non (rires) je suis né en 1972. Mais quand j’ai travaillé ce morceau et que je l’ai fait écouter, on m’a dit que ça sonnait comme de la musique de low-rider. Si ça sonnait comme de la musique de low-rider, ça ne pouvait être qu’une Impala 73 !


Comment se fait-il que tu sortes ton album sur MOWO et non pas sur un des labels « amis » comme Daptone, Truth & Soul ou Dunham ?
MOWO -Motion Worker- est un petit label qui s’est impliqué depuis le début sur l’album en allant jusqu’à le co-produire. Quand ils m’ont proposé de sortir Electric Sound, j’ai tout de suite été partant. Gabe et Neal (NDR : Roth et Sugarman) ont beaucoup aimé l’album, ils m’ont soutenu depuis le début mais le timing n’était pas le bon. Quand je l’ai bouclé, tout Daptone travaillait sur I Learned The Hard Way et toutes leurs énergies étaient mobilisées sur ça. Mais bon, ce n’est peut-être que partie remise…

Comment tu vas t’y prendre pour amener cet album sur scène ? Ca va t’obliger à recruter du monde vu que tu fais beaucoup de choses toi-même sur l’album…
On a fait une release party à New-York, un super concert ! Tous mes potes étaient là, Dave Guy à la trompette, Jared des Budos, Victor (NDR : Axelrod) d’Antibalas, plus la plupart de ceux qui ont joué sur l’album. J’aimerai pouvoir tourner en Europe, d’ici le printemps ça serait pas mal mais j’ai fait le compte : ça nous amène à 12 musiciens sur scène ! Un truc un peu dingue quand même !

Au fait, qu’est ce que ça signifie « Cochemea » ?
Sleep Killer.

Merci à Laurent, Mathieu et Jonathan du Ter à Terre crew.

En savoir plus :

LIENS

www.myspace.com/cochemea
www.myspace.com/mowomoceanworker
www.moceanworker.com


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