Roy Hargrove : Le grave, l’aigu… le groove

Samedi 21 Juin 2008

Jazzman trompettiste des plus novateurs, Roy Hargrove fait le bonheur de toute la grande black music moderne. Du jazz vocal au rap, nombreux sont les artistes désireux de se frotter aux compositions du virtuose. Parions que ceux qui ne connaissent pas encore auront tout simplement le blues.


Crédit photos : Ian Gittler
Crédit photos : Ian Gittler
Roy Ayers, Leroi Jones et maintenant Roy Hargrove. Quand il est question de jazz… de sa culture… il y a les rois qui vont avec ! Le Jazz ; jardin musical qui, d’une pluie de printemps à l’autre, s’est épanouit au milieu des roses et des ronces historiques… Le jazz ; des notes qui éclosent et virevoltent dans l’esprit d’improbables virtuoses. “Comment des sauvages qui n'ont jamais développé aucun don pour l'art, possèderaient-ils un plus grand sens esthétique que des peuples qui ont écrit la musique durant des siècles ?" (H.E. Kriebel, Afro-américain folksongs, 1914). Une question, qui, même d’un autre temps, ne trouvera sans doute jamais de réponse. Le jazz ; ces rythmes, ce swing… ce groove. Des ingrédients que l’on retrouve, naturellement, en abondance, dans le souffle, l’instrument et les doigts, en or, de la nouvelle référence du genre, j’ai nommé : Roy Hargrove. Des partitions colorées, des arrangements astucieux, qui, à l’écoute, provoquent soubresauts et autres mouvements de cœurs compulsifs. Il y a du bon, du très bon, aussi chez ce Roy là. Comment ? Nous ne savons pas. Nous tenterons juste de comprendre pourquoi.

Roy Hargrove : Le grave, l’aigu… le groove
Première explication : l’ancienneté. C’est qu’Hargrove n’en est pas à son premier coup d’essai. Plus de quinze galettes concoctées depuis son premier opus solo, Diamond in the Rough, en 1989. A l’époque, Roy a déjà participé à quatre autres albums. Celui du saxophoniste Bobby Watson, notamment. D’autres, avec Superblue, Mulgrew Miller ou encore Kenny Washington. Depuis, les plus grands noms du funk, du jazz et du swing (Herbie Hancock, Sonny Rollins, Diana Krall…) sont venu déposer leurs semences sur des compositions made in RH. Entre délicatesse, hargne et groovitude, chaque accouplement musical donne naissance à toujours plus d’inspiration. Un sacré bagou ce Roy. Un sacré background et une énorme crédibilité, aussi. Ce magicien, trapéziste de la musique, a donc largement eu le temps d’échauffer ses doigts hyperactifs, sur des productions aux accents toujours plus jazzsoulfunk.

Deuxième explication : un subtil mélange de sonorités variées, du hip-hop au jazz, en passant par la soul et des pointes de gospel. Même des inspirations afro-soul et afro-cubaines, sophistiquées et électriques, l’envahissent régulièrement. La trompette comme greffée aux lèvres de son oreille absolue, Roy parle avec les sons. Avec, en tête, une obsession ; l’innovation. Roy invente, réinvente la musique : les rythmes, le swing… le groove. Il prend une direction et hop, part dans une autre. Le résultat, c’est un ensemble de projets toujours originaux, mélangeant, dans une parfaite combinaison des genres, jazz, funk et rythmes hip-hop. En 1997, par exemple, il enregistre l’album, Crisol : Habana, d’où s’échappent des sonorités et des senteurs en provenance de Cuba, du Brésil et de l’Afrique. Un classique !

Troisième explication : le choix des interprètes. Roy invente, réinvente, mais il ne chante pas. Alors, quand l’envie le titille, il invite. Chanteurs et lyricistes s’arrachent ces tickets pour l’histoire, oubliant sans doute que l’inspiration de Roy ne tarît pas. A part s’il met fin à sa carrière, il y en aura pour tout le monde… dans un plaisir proche. « Distractions, The RH Factory » et « Nothing Serious » (sortis simultanément en 2006), jusqu’alors les deux derniers opus en date avaient, une nouvelle fois, attiré toutes les autres fines fleurs de cette fameuse mouvance GROOVE. Laissant, du même coup, Guru et ses projets de Jazzmatazz derniers volumes, un peu en déroute. Les septiques, s’il y en a, pourront simplement laisser traîner l’oreille sur le jouissif Common Free (feat Common), dans l’album « Hard Groove » (2003). Ils se demanderont sûrement : comment est-il possible de tant « groover », avec si peu de notes et si peu d’instruments ? Humblement, nous reconnaîtrons que nous ne voyons pas d’autres explications.

Augustin Legrand
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