Sly Stone : Le météore Funk !

Samedi 1 Mars 2003

Génèse

Sly Stone :  Le météore Funk !
Comment imaginer qu’un petit texan né en 1945 allait quelques années plus tard ouvrir non pas une brèche mais un gouffre dans l’histoire de la musique noire toute entière ?
A peine sorti de l’enfance Sly s’en allait pour la Californie, où il devint tour à tour producteur de talents locaux, mais surtout DJ dans son école et dans une radio black locale.
La Californie bougeait et surtout Frisco ( San Francisco) et Sly qui avait eu tout loisir de « sonder » et de sentir le feeling de l’époque monta un groupe en 1966, The Stoners avec son frère Freddie et sa sœur Cynthia.
De ses débuts de chanteur de gospel, il garda le mysticisme et la ferveur dans la voix et même si son premier album intitulé « A whole new thing » en 1967 ne fut pas un succès commercial, on retrouvait déjà certains « thèmes et paradoxes » de la musique de Sly.
Un morceau comme « Underdog » possède des paroles à même de toucher les gens qui étaient en bas de l’échelle sociale à l’époque alors que la musique vous donne plutôt envie de vous bouger l’arrière train.

Et le monde devint STONE !!

Sly Stone :  Le météore Funk !
Pourquoi « a whole new thing » ? Les Stoners n’étaient plus, la family Stone était apparue ce qui changea beaucoup de choses.
Sly avait gardé Freddie et Cynthia et s’était adjoint Jerry Martini ( trompette), Greg Errico ( batterie), Rosie Stone ( claviers) et surtout un autre texan expatrié Larry Graham (basse).
Ce groupe avait deux particularités, il était multiracial et mixte.
Le single « Dance to the music » qui sortit dans la foulée devint un hit & Sly fort de ses connaissances dans la vie nocturne de San Francisco commença à se produire partout. Son passage à l’ « Ed Sullivan Show » fit du groupe un symbole de cette culture californienne et lui permit de toucher un vaste public.
La sortie de « Stand » en 1969 prit tout le monde de court, le San Francisco sound qui se cherchait une identité « black » la trouva aussitôt et de quelle manière…
Gorgé de tubes immédiats ( I wanna take you higher ), accompagnés de lyrics fédérateurs ( Everyday people) avec même un brin de protest song ( Don’t call me nigger, whitey), « Stand » toucha tout le monde en même temps et de toutes les manières !
Les thèmes claviers de Sly habillaient parfaitement les cuivres et je ne peux même pas exprimer tout ce que j’ai dans le ventre à l’écoute du binôme Errico/Graham.
La family Stone était l’un des rares groupes à pouvoir toucher un public aussi bien blanc que noir et c’est sûrement ce qui lui permit de participer au festival de Woodstock en 1969. Les morceaux furent même inclus dans le film et dans la bande originale du festival.
Il faut dire qu’à l’époque Sly & la family stone avaient un visuel incroyable et les 500.000 spectateurs présents en gardent un souvenir……. Comment dire……… GROOVY !!
Quel pied de nez, qu’au plus grand concert de tous les temps on ne se souvienne surtout que de quelques prestations scéniques et que la plupart soient black ou métissées ( Jimi Hendrix, Santana & Sly ).

Et Sly lui-même devint Stone ...

Woodstock était passé par là et San Francisco n’était plus la même. Ce paradis des « flower power », véritable creuset de la contre culture américaine ( Ken Kesey, William Burroughs, Kerouac, etc..), continuait à vivre son rêve éveillé…
C’est à ce moment là qu’une vieille compagne de longue date de Sly prit une importance considérable dans sa musique et malheureusement dans sa vie, la drogue et plus particulièrement la cocaïne.
Marvin avait posé la question d’une manière un peu désabusée « What’s goin’ on ? », Sly y répondit la même année « There’s a riot goin’ on » d’une manière beaucoup plus affirmée.
En deux ans Sly est passé d’un extrême à l’autre, « Riot » révèle une face sombre de la family stone.
De prime abord le public est pris à contre-pied par ce brûlot, l’Amérique a changé et Sly rejoint sur beaucoup de points la vision désabusée de Marvin.
Passée la surprise, les fans répondirent présent à l’écoute de cet album qui devint pour l’occasion numéro 1 dans les charts ( ce qui est à ce jour toujours le seul n° 1 de Sly & the family stone).
Il faudra beaucoup de temps pour que cet album (re)trouve sa place au panthéon des grands disques blacks, et pourtant il y aurait beaucoup à dire sur cet album tant ses ressources semblent inépuisables au fur et à mesure des écoutes.

When the starlights fade away…

Sly Stone :  Le météore Funk !
On pouvait craindre le pire pour Sly après “Riot”, Frisco s’était drapée de noir, les fleurs s’étaient fanées et la family Stone commençait à donner des signes de dissension, malgré cela un dernier sursaut d’orgueil et de génie allait permettre à Sly de pondre un album en 1973, L’ année funk.
« Fresh » était comme son titre l’indique, une cure de jouvence pour la family stone ainsi que pour les oreilles du public multicolore de Sly, un album de retour à des valeurs sures, des valeurs funky.
Une petite introspection par ci « I’ve got to be me », une petite ballade funky l’air de rien par là « If you want me to stay » (chère aux Red Hot) et l’on se remettait à croire en des jours meilleurs pour Sly & sa petite famille.
Malheureusement il n’en était rien et très vite on dût déchanter, en 1974 Sly se mit en banqueroute et malgré des tentatives de désintoxication, il fallut se rendre à l’évidence, la cocaïne avait pris un lourd tribut à Sly, la créativité.
La sortie de « Small talk » en 1974 passa inaperçue malgré quelques bons passages ( « Time for livin’ » & le clin d’œil « Loose booty »).
Incapable de s’en sortir seul, le départ massif des membres de la family Stone fit craindre le pire pour Sly qui se contenta de quelques cachets en tant que session-musician afin de pouvoir tenir.
Même George Clinton qui le relança quelque temps en l’intégrant à son groupe vers la fin des années 1970 ne lui permit pas de s’en sortir durablement, disons aussi que leur arrestation conjointe en 1981 pour possession de drogue non seulement n’arrangea rien mais en plus montrait que Sly était toujours bel et bien lié à la cocaïne.

« Everybody is a star »

Le séisme Sly and the family stone avait fait table rase de toutes les conventions en usage, changeant la face de la musique black, obligeant la Motown à recentrer ses « produits » (Les Tempts) ou en forçant d’autres compagnies à s’engouffrer dans la brèche ( War ). Certes les groupes cités sont de bons groupes mais j’aimerais rendre à César ce qui est à César. Sly n’a peut-être pas été le plus grand funkster de notre époque ( Le Godfather reste mon favori pour le titre), mais il est celui qui a su faire « rêver » le funk. Pas nécessaire pour Sly d’être « on the one » ou seulement « black is beautiful », il suffisait juste d’être ensemble pour y croire.
Il suffisait donc d’être des « everyday people » pour y arriver et rien que pour cette magnifique utopie, nous sommes depuis des années quelques millions à nous escrimer sur nos instruments.
Il fallait y penser et il y a quelques personnes dont je fais partie pour profiter de cette chronique pour remercier Sly et pour demander son intronisation au panthéon des Funky people.

En savoir plus :

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