Sly & The Family Stone - Stand!

Samedi 1 Mars 2003

1969
Epic


Sly & The Family Stone - Stand!
Mon père avait dix-huit à la sortie de Stand. Un an après 1968, il était très attentif à tous les mouvements musicaux qui n’allaient plus dans le sens des « vieilles » conventions. Même si la performance de Sly & The Family Stone à Woodstock l’a intrigué, il se souvient davantage du « Star Spangled Banner » de Hendrix. Pourquoi donc n’est-il pas devenu fooooonky ? Pourquoi n’ai-je trouvé de Sly Stone dans ses vinyls qu’une abominable double compilation Rock’n Roll de ses débuts ?
Nos oreilles européennes n’étaient probablement pas encore prêtes à recevoir Stand en plein tympans. Il est aujourd’hui beaucoup plus facile de se laisser emporter par cet album; et pour cause : on les connaît ces rythmes répétitifs, ces cuivres rythmiques redoutables, ces sons à la limite de la saturation, ces délires vocaux, dont ce que nous appelons aujourd’hui le Groove est le résultat. Oui, on les connaît… mais à travers 50 artistes différents qui en ont par la suite été imprégnés, consciemment ou pas.
On pourrait rentrer dans le détail des innovations de cet album, des hymnes à l’émancipation dont il est truffé, mais n’oublions pas d’abord l’essentiel : l’écouter. Pardon, …l’écouter fort ! Il ne mérite ni ne supporte d’être entendu, comme un album en bruit de fond quand on mange avec des amis. Proposons leur donc à nos amis une soirée « Stand », interdisons toute discussion, et laissons les repartir en se disant qu’on passe décidemment de bonnes soirées chez nous.
Evidemment qu’à la première écoute, on retiendra I Want to Take You Higher et son « Boum Lakala Kalaka Boum » si familier, et puis Sing a Simple Song dont le refrain est devenu un gimmick de référence, et puis encore Everyday People (« Merde, c’est pas Arrested Development qui l’avait écrite? »), avant de rester interloqué par le groove entêtant de presque 14 minutes du morceau numéro 7 (« Comment ça s’appelle cette chanson ? Sex Machine ? Sans blagues ? »)
Il faudra encore monter le son pour la deuxième écoute. Pour profiter des autres morceaux, certes, mais aussi pour écouter différemment ceux que l’on connaît déjà. On se demandera en outre si Don’t Call me Nigger Whitey (« Don’t Call me Whitey, Nigger ») est une sorte de réponse pacifiste au Say It I’m Black and I’m Proud de James Brown sorti quelques mois plus tôt, on constatera la diversité de l’utilisation de la guitare qui est encore l’élément mis en avant dans la musique de Sylvester (rassurons-nous : Larry Graham commencera à « slapper » pour notre plus grand plaisir quelques albums plus tard), et à la fin on aura envie d’y revenir encore un coup (« Pour vérifier deux-trois trucs ! »).
Le mot « Funk » est totalement absent des paroles de Stand. Je ne crois pas que la désignation d’un style de musique par ce terme existait déjà en 1969. Pour ma part, Stand et les deux LP qui suivront (There’s a Riot Goin’ On, puis Fresh) sont l’archétype de ce que j’entends par Funky : de la musique qui tâche grave.
Laissons à Herbie Hancock le mot de la fin. Au moment de la sortie de Headhunters (1973), album qui marquera le début d’une nouvelle ère pour le jazz (et pour le funk), il confiait : *« O.K ! I like Sly Stone, I love Sly Stone. So why don’t I just try and do some kind of funk record? ».


* extrait d’un article de Mark GILBERT, dans le livret accompagnant le CD, 1992

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